[Review TV] Gotham – S01E03 « The Balloonman »

« Why don’t you ask yourself, detective, who are you fighting for ? » – The Balloonman

• Gotham Saison 01 – Épisode : 3 – Titre : The Balloonman

• Réalisé par Dermott Downs – Écrit par Bruno Heller – 6 octobre 2014

Après une semaine d’attente, voici enfin le troisième épisode de la série TV Gotham, qui sera rejoint cette semaine par le premier épisode de la série Flash et la saison 3 d’Arrow. Cette fois c’est fini, on entre enfin vraiment dans cette série, plus de pilot, pas de confirmation sur le ton de la série, juste l’intrigue qui va avancer peu à peu jusqu’à la fin de la saison (mais on en est encore loin). Alors que l’intrigue concernant les Wayne continue légèrement en arrière plan, cet épisode suivra l’apparition d’un nouvel ennemi assez particulier pour Jim Gordon et pourrait annoncer bien plus qu’une aventure isolée. Mais sera-t-on convaincu par la tournure que prend cette affaire ?

Lorsque cet épisode commence, on est heureux de constater que les événements des épisodes précédents n’ont pas été oubliés et continuent d’évoluer en arrière-fond tandis que Gordon et Bullock doivent résoudre une nouvelle affaire. Un homme mystérieux s’attaque à des personnalités connues en ville pour être peu vertueuses, notamment à des policiers corrompus, qui sont alors menottés à un ballon qui s’envole jusqu’à éclater et laisser le pauvre diable chuter. Phénomène simple à expliquer par les lois de la physique si ce n’est que le ballon en question paraît un peu petit par rapport à la personne lourde de responsabilités qu’il soulève. Mais outre cet aspect, que je ne suis pas apte à juger avec précision, quelque chose frappe alors les amateurs de comics que nous sommes. Une personne qui impose sa loi, utilisant toujours un même mode opératoire et désigné avec un surnom étrange par les médias dont on ne connaît pas la véritable identité, il est alors possible de faire le parallèle avec soit un super-vilain comme on en connaît beaucoup, soit un anti-héros comme on en a vu plusieurs aussi. Certains auraient peut-être directement fait le lien avec le fameux Balloon Man, ennemi des Metal Men, mais je vous le dis tout de suite, il n’a rien à voir. Enfin, ce personnage, qu’on pourrait trouver illégitime avant l’arrivée d’un certain Chevalier Noir en ville, nous renvoie d’une certaine manière à ce monde super-héroïque que nous chérissons, et, sans être le réel point fort de l’épisode, c’est intéressant.

Très vite, la tension devient palpable pour Jim Gordon (que j’ai toujours envie d’appeler commissaire, difficile de se débarrasser des vieilles habitudes) qui est suspecté de meurtre et l’on repart dans l’éternel question des fréquentations de Jim, est-il un flic corrompu ou pas ? Sans prendre trop de place, cet aspect, relativement important, de l’intrigue en amènera à se questionner et compliquera un peu la vie au jeune policier mais que, finalement, on aime bien voir dans le pétrin. Et c’est bien parce qu’on sait qu’il est gentil, au fond. Malgré tout, il continue d’enquêter sur son affaire d’homme-ballon et, là où il y a un grand changement qui est très appréciable, c’est qu’Harvey Bullock, qui avait commencé à me lasser avec ses « Arrête de travailler Gordon, je veux pas faire mon boulot, laisse courir les criminels », devient enfin un peu actif ! Sans qu’il ait non plus un rôle très important dans la résolution de ces meurtres, il se bouge les fesses et va chasser les informations à l’extérieur. On commence alors très agréablement à entrevoir le bon flic qu’il peut être par moment.En parallèle de la petite enquête de nos amis policiers, Oswald Chesterfield Cobblepot, lui aussi, reprend du poil de la bête et fera une rencontre franchement intéressante pour lui. À côté de ça, son côté psychopathe qui rit à la vue du sang commence sérieusement à être lourd et est un peu éloignée de la caractérisation du personnage qu’on lui connaît habituellement, soit très noble et courtois. Cependant, gardons bien en vue qu’il s’agit seulement du troisième épisode de la série et qu’il est probable que les personnages vont encore beaucoup évoluer, et on sent déjà de petits changements depuis le pilot de la série.

Un défaut assez dérangeant tout de même qui était assez présent ici, c’est certaines scènes exagérées ou surjouées. Je pense notamment à l’accent peut-être trop fort mis sur l’omniprésence de la corruption dans la ville, la subtilité ici est inexistante. Alors oui, c’est important, mais on a besoin de moins que ça pour le comprendre, l’intrigue générale tourne autour de ça, il devient alors inutile de rajouter dans chaque épisode une scène où un policier va, au grand jour, soustraire de l’argent à un pauvre homme dans la rue. Une scène plutôt mal jouée était celle où un policier corrompu se retrouve accroché au fameux ballon meurtier et s’écrie, je cite, « haaa, haaa, hahahaaa » (avec un ton très peu crédible que je vous laisse imaginer). Entre rire et pleur, on a de la peine à compatir au sort du pauvre homme qui ne nous aide pas vraiment à le prendre au sérieux. Dernier défaut que je relèverai ici, une scène ou l’agent Montoya rend visible à la fiancée de Gordon chez elle. Les amateurs de la série Arrow auront été habitués peut-être, la scène est vraiment niaise, on n’arrive pas à ressentir les émotions des acteurs et le dénouement de l’action fera lever plusieurs yeux au ciel. Pour une séquence pleine de sentiments, c’est raté.

À l’issue de ce troisième épisode qui, globalement, reste satisfaisant, les personnages continuent de se développer et de petits nouveaux éléments dans l’intrigue de base apparaissent pour montrer que les derniers épisodes n’ont pas été oubliés. Le criminel poursuivi lors de cet épisode, sans être pour autant très charismatique, abordera certaines questions essentielles pour la suite de l’aventure. Sans en attendre trop, on peut apprécier « The Balloonman » comme un bon divertissement.

Un avis supplémentaire c’est bien aussi !

Alors que le second épisode me laissait un peu sur ma faim avec une impression de trop, une trop grande insistance sur Selina Kyle genre Catgirl (oui car elle est plus jeune que Catwoman) tout ça tout ça. Mais ici, on revient vraiment sur le duo Bullock / Gordon qui enquête sur une histoire de vigilante. J’ai beaucoup aimé voir la manière d’enquêter de Bullock confrontée en fin d’épisode à la manière Gordon qui pourrait se réduire à « sauver à tout prix » contre « des infos à tout prix ». La dynamique entre le bon et la brute est vraiment bien travaillée et même si cela ne fait que trois épisodes, je ne suis pas lasse de les retrouver. Par contre, même s’il est vrai que Montoya est assez bien travaillée, ses scènes avec Barbara sont pour moi assez inutiles, cette histoire de revanche amoureuse ne m’emballe pas plus que ça, alors bon, si on pouvait ne plus en avoir ça m’arrangerait.

En parallèle, on suit les histoires plus noires de Gotham entre Falcone, Mooney et Maroni. Sauf qu’un nouveau pion vient rejoindre la partie et ce pion est réellement un gros coup de cœur dans cette série : Oswald Cobblepot. Son interprétation est vraiment juste, j’aime son sourire sordide de jeune premier raté, et ce n’est pas sa dernière scène qui me fera changer d’avis, bien au contraire. Pour l’instant Gotham reste un plaisir visuel et mais aussi au niveau de l’histoire avec un fan service un peu moins présent ce qui rend l’épisode moins lourdinque que les précédents. Et puis, il ne faudrait pas oublier la relation Alfred / Bruce qui est à la fois dure et très touchante. Sans hésiter, « The Balloonman » est mon épisode préféré jusqu’à présent.

– Harley