Review VF – Forever Evil #4

Les points positifs : Forever Evil #4 Un ensemble satisfaisant les illustrations variantes présentes Les points négatifs : Arkham War au fond du gouffre

Bienvenue pour ce quatrième numéro de Forever Evil. Nous avons dépassé la moitié, il ne reste que trois numéros avant que la présence régulière des vilains ne se termine. Au programme, la série mère Forever Evil accompagnée de ses spin-offs A.R.G.U.S, Rogues Rebellion, Arkham War et un numéro tie-in sur Cheetah. Vous noterez la présence d’une illustration de couverture variante dans les kiosques. Bonne lecture.

Forever Evil #4 est disponible depuis le 12 septembre 2014 au prix de 5,60 euros.

Forever Evil #4

• Scénario : Geoff Johns – Dessins : David Finch – Colorisation : Sonia Oback
  

Nous arrivons au quatrième numéro de Forever Evil, les choses avancent doucement mais sûrement, avec tous les tie-ins et spin-offs on dirait que ça fait un moment que l’événement est présent. Batman et Catwoman se montrent de plus en plus pour faire démentir leur disparition aux détracteurs. En parallèle, nous avons notre groupe de vilains dirigé par Lex Luthor, cherchant à reprendre le monde des mains du Syndicat. Un numéro satisfaisant, le passage avec Batman/Catwoman dans la cave me fait penser à certains passages d’Injustice Year Two. Autre point remarquable, on sent de la dissidence dans les rangs du Crime Syndicate, on ne sait pas qui est le plus infâme. Il est temps que le dénouement avance, certains passages paraissent long bien que l’événement reste agréable à lire. Artistiquement, le titre est dans la même lignée que les précédents. David Finch est l’artiste approprié pour ce genre d’ambiance d’autant plus que la colorisation de Sonia Oback renforce le tout. Petite nouveauté, Urban Comics rajoute les illustrations de couvertures alternatives en fin de numéro, et certaines se démarquent plus que d’autres.

Batman se décide enfin à emmener Catwoman dans sa Bat–cave, pas réellement pour ce qu’il vient de passer à l’esprit des héros romantiques (bien qu’elle semble vouloir plus d’intimité avec lui), mais pour récupérer un peu de matériel qu’il pense efficace contre le Syndicat du Crime. En parallèle, Luthor organise son petit groupe disparate tout en tentant de réanimer Black Adam et Power Ring (après avoir copieusement chouiné pour l’obtenir) et se met à la tête de sa nouvelle petite armée. Tout ce petit monde va incidemment se retrouver chez Wayne Enterprise… Un scénario dont on sent le travail soigné pour faire des étincelles ! Et c’est efficace, avec comme coup de cœur la véritable origine de Bizarro, un de mes personnages préférés !

David Finch est comme d’habitude au top, malgré un ou deux ombrages “au crayon” pas très à propos. Même Bizarro (encore lui) est magnifique ! Ça pète dans tous les sens et on a du mal à imaginer comment tout cela va s’articuler pour la fin, le suspense est parfaitement ménagé ! Dans ces cas là on parle d’un bon numéro, non ?

Wonder Woman #23.1 : Cheetah

• Scénario : John Ostrandez – Dessins : Victor Ibanez – Colorisation : Will Quintana
  

Nouveau tie-in sur un vilain bien connu des lecteurs de Wonder Woman, la féline Cheetah fait son retour dans les New 52 après l’avoir déjà vue précédemment dans le DC Saga #15. Ce numéro revient sur les origines de Barbara Minerva jusqu’à sa transformation en féline chassant les proies pour sa déesse. Une surprise en règle générale, bien que je sois friand des histoires sur la mythologie ou autre, le numéro sur Cheetah aurait pu être présent sans grande ambition mais, bien au contraire, celui-ci intronise pas mal d’éléments. Parmi ces détails, certains concernent l’ARGUS et d’autres un culte vénérant les amazones et leurs dieux, recréant une Themyscira en plus soft dans l’environnement mais dans la pratique beaucoup moins, puisque cette dernière vénère le sacrifice et la chasse. En espérant que ce numéro serve une quelconque intronisation de Cheetah dans les prochains numéros en rapport à Forever Evil à la manière de Killer Frost. Les dessins sont plutôt réussis, malgré les traits relativement importants sur les visages.

John Ostrander est l’un de ces scénaristes qui mériteraient d’être vus plus souvent sur des titres mainstream, tant il excelle dans l’exercice. Il nous livre ici un récit très intéressant qui apporte de l’épaisseur au personnage de Cheetah, dont on comprend un peu plus les motivations et la psychologie, en raison d’un flashback assez réussi concernant son enfance. Barbara Minerva n’est pas pour autant rendue plus sympathique, mais il est plus simple de comprendre sa façon de penser, et l’idée d’en faire une jeune femme embrigadée dès sa jeunesse dans une secte “amazone” est très bien amenée, et développée avec justesse, sans sombrer dans des clichés ridicules. Ostrander maîtrise son récit à la perfection et se permet de nous teaser le retour dans l’univers DC d’un personnage assez connu des lecteurs de longue date, en la personne de Mark Shaw, qui est ici un U.S Marshall, que l’on connaissait auparavant sous le nom et le costume de Manhunter. Cet épisode est clairement l’un des plus réussis du Villains Month, et le dessin de Victor Ibáñez contribue aussi à la qualité de ce comic book, qui a le mérite de nous proposer une histoire à la fois très impressionnante visuellement et bien scénarisée, ce qui était très rare lors de ce mois spécial.

Forever Evil : A.R.G.U.S. #3

• Scénario : Sterling Gates – Dessins : Neil Edwards – Colorisation : Nathan Eyring
  

Toujours étonné de suivre A.R.G.U.S. L’histoire est vraiment prenante, et Steve Trevor devient important à sa manière. Les passages en rapport avec le Dr. Light sont excellents aussi bien sur le plan scénaristique que graphique. Killer Frost prend bel et bien sa place dans Forever Evil avec ce numéro, reste à savoir s’il en sera de même pour Cheetah. Après quelques cours très profonds sur la physique quantique, on apprend par le biais du Docteur Stein qu’une autre menace est présente sur Terre créant un Big Bang. Ce spin-off prend son sens dans l’espoir qu’il ait une réel importance dans le dénouement final ou les prochains numéros avec Steve Trevor sur le fameux pacte. Neil Edwards réalise un bon numéro sur le plan graphique, comme le dernier numéro, les passages avec le Dr. Light sont sublimes.

La quête de Steve Trevor, qui veut ramener la Ligue de Justice sur Terre, se poursuit dans ce numéro où il sera confronté aux Moires, qui lui feront revivre certains de ses souvenirs et lui permettront, moyennant sacrifice, de trouver une piste à suivre pour sauver nos héros. Il rencontrera aussi Killer Frost, ce qui avait été teasé dans le numéro précédent, et nous en apprendront aussi un peu plus sur ce qu’il est advenu du Dr Arthur Light, qui avait été soit-disant tué par Superman lors des événements de Trinity War. Le numéro est très réussi et permet de rendre Steve Trevor plus sympathique aux lecteurs, on comprend clairement ses motivations, liées à son passé, et sa détermination n’en devient que plus claire. Le numéro est très équilibré, on y trouve une bonne dose d’action, grâce au personnage de Killer Frost, mais nous en apprenons aussi beaucoup sur L’A.R.G.U.S. , bien que de nombreux mystères restent à éclaircir, et de nombreuses pistes concernant ce qui va se dérouler dans les pages des séries liées à Forever Evil sont lancées, faisant de cette mini-série une lecture quasi-indispensable pour ceux qui apprécient cet event. On est loin d’être devant un tie-in anecdotique comme on pouvait le craindre au début de la série. Graphiquement, le numéro est très solide et les dessins de Neil Edwards parviennent à rendre l’épisode très dynamique, tout en illustrant efficacement les sentiments des personnages, grâce à des expressions faciales bien travaillées.

Forever Evil : Rogues Rebellion #3

• Scénario : Brian Buccellato – Dessins : Scott Hepburn, Andre Coelho – Colorisation : Nick Filardi

Mon moment préféré de ce kiosque c’est l’histoire des Rogues affrontant des vilains plus coriaces qu’eux, surtout quand ils arrivent en plein Gotham par erreur qui est submergé par la guerre. Malgré la séparation involontaire de leur leader Captain Cold, le groupe s’en sort petit à petit et c’est le maître des miroirs qui prend les choses en main, laissant les autres Rogues à un statut moins important. On sent quand même un nette différence chez les Lascars sans leur leader, les décisions sont différentes et ces derniers semblent perdus face à une Poison Ivy dangereuse en plein drama sur le manque de soleil dans son bosquet. Le prochain numéro prévoit de nouveaux ennuis pour nos vilains pas si vilains que ça. Scott Hepburn et Andre Coelho réalisent des dessins avec un aspect cartoon notamment Ivy. La scène avec La Ventriloque est très réussie, je m’attendais pas à ça. Vivement le prochain numéro.

En s’enfuyant par le monde des miroirs, les Rogues se sont retrouvés en plein dans la pétaudière qu’est devenu Gotham et plus précisément dans les griffes, ou plutôt serait-il plus avisé de dire les épines, de Poison Ivy. En fait, à ce moment là du scénario, on se demande quel est l’objectif des Lascars, eux qui avaient fait sécession pour protéger Central City sont à des années-lumière de leurs objectifs, et ballottés par les événements. Bref on se demande ce qu’ils foutent réellement. Sauf si le but final de cette histoire est de montrer des gens qui subissent les événements.

Les dessins de ce numéro sont exécutés par deux dessinateurs aux styles assez différents. Côté Scott Hepburn, ce n’est pas très joli, ça manque de détails et c’est très cartoon comme style, côté André Coelho c’est franchement mieux, plus réaliste et détaillé. Mais pour une raison étrange, c’est la mauvaise impression qui domine. Un sentiment très mitigé subsiste après la lecture de ce numéro, de gros défauts qui devraient gâcher tout le reste, mais on reste très attaché à ce petit groupe et on se prend à rêver d’une suite qui redresse la barre !

Forever Evil : Arkham War #3

• Scénario : Peter J. Tomasi – Dessins : Scot Eaton – Colorisation : Andrew Dalhouse
  

Bane court toujours après les Ergots congelés mais, découvrant que les vilains qui peuplent Gotham le craignent nettement moins que Batman, celui ci décide d’en prendre l’apparence. Là ça confine au ridicule le plus complet, Bane se grimant en Batman pour défoncer les têtes de ses ennemis à coup de batarang géant, tout est dit : c’est grotesque. Et c’est d’autant plus dommage que les dessins sont d’une grande qualité, les ombres, les détails et la colorisation, tout est magnifique ! Dommage que cette série qui devait mettre en scène un des ennemis les plus charismatiques de Batman ne réussisse qu’à le rendre ridicule. Du coup, on se dit que la suite ne peut être que meilleure, enfin je l’espère de tout cœur.

Arkham War est probablement la mini-série la moins réussie de celles qui entourent Forever Evil, ce qui est bien dommage. Gotham City est probablement la ville la plus intéressante du DC Universe, mais le traitement de celle-ci dans les pages de ce comic-book relève du degré zéro. En effet, chacun des méchants est réduit à une seule caractéristique : Croc rêve de dominer la surface, le Pingouin est un arnaqueur de première, Bane veut effrayer tout le monde et être le plus fort… Le fameux luchador de Santa–Prisca veut ici mettre la main sur une armée d’Ergots cryogénisés afin de prendre le contrôle de la ville, mais il remarque que son imposante stature ne fait pas de lui l’égal de son ennemi juré, dont il décide de prendre le costume… L’idée est ridicule, et voir ce Bane grimé en Batman très musclé (en gros, imaginez une mauvaise version du Dark Knight de Frank Miller) devrait vous faire sourire. Et dire qu’on nous vendait Bane comme un stratège hors-pair… Le seul point qui permet de rendre le numéro lisible est sa partie graphique, très soignée, qui rend justice à l’ambiance gothique de la ville du chevalier noir.