[Review VO] Detective Comics Vol. 4 : The Wrath

Review Detective Comics Vol. 4 : The Wrath
Detective Comics Vol. 4 : The Wrath
Les points positifs :
  • Une belle galerie de vilains
  • Le GCPD à l’honneur
  • La narration de Layman
  • Bordel que c’est beau !
Les points négatifs :
  • Des segments plus faibles que d’autres
  • L’arc sur The Wrath, trop prévisible

« I want my life back, Bat. So I’m saving yours. » – Penguin


  • Scénario : John LaymanJames Tynion IV, Joshua Williamson – Dessins : Jason FabokAndy Clarke, Scot Eaton et plein d’autres – Couleurs Blond, Jeremy Cox, Brad Anderson, Andrew Dalhouse et plein d’autres –  Couverture : Jason Fabok et Jeremy Cox


Le dernier tome de la série New 52 Detective Comics avait signé l’arrivée du scénariste John Layman sur le titre, et avec lui, la relancée d’un titre qui avait beaucoup souffert au niveau scénaristique par un Tony S. Daniel peu inspiré. Ce quatrième volume, plutôt imposant en termes de pagination (ce qui, pour une fois, ne donne pas l’impression de se faire escroquer compte tenu le prix des Hardcover New 52 chez DC !), confirme-t-il le talent de Layman ? Sa façon de raconter ses histoires fait-elle encore mouche ? Qu’en est-il des dessins ? Et qui de Man-Bat ou The Wrath est l’ennemi le plus charismatique ? Tant de questions qui, pour votre plus grand bonheur, trouveront réponse dans cette review ! En avant !

La nuit est noire sur Gotham. Comme d’habitude me direz-vous, sauf que j’essaie d’instaurer une ambiance pour que votre lecture soit agréable, alors cessez de me déconcentrer s’il-vous-plaît. La nuit est donc noire, mais le calme est vite perturbé par l’apparition d’une multitude de Man-Bats, provenant tous d’un même endroit : le bloc des 900, un immense bloc d’immeubles, contenant on le suppose neuf centaines d’habitants. C’est là qu’une épidémie qui frappe les gens et les transforme en chauve-souris géantes se répand. Et le Chevalier Noir aura donc fort à faire, d’autant plus qu’il doit essayer de résoudre le mystère de QUI a propagé l’agent capable de transformer en Man-Bat, et pourquoi. Bien sûr, je ne vais rien vous révéler, mais sachez tout de même que tout ça est très étroitement lié à l’ascension d’Ogilvy, souvenez-vous, l’Emperor Penguin, qui est un vilain que je trouve formidablement bien exploité pour le personnage – dont les origines sont racontées et servent surtout à dépeindre les motivations et la capacité d’adaptation ainsi que son arrivisme – qui a également droit à une refonte dans le design. Et ce que j’apprécie d’autant plus dans ce volume, c’est que malgré toute la galerie de vilains à laquelle on a droit, il y en a quand même qui reviennent de façon récurrente (Ogilvy par exemple), histoire de rappeler que Layman ne les a pas oubliés, et donnant vraiment l’impression d’avoir une « grosse » histoire.

Car des vilains il y en a beaucoup dans ce tome. Outre les Man-Bats (sous toutes leur formes), on y verra également Penguin (avec une superbe scène de team-up improbable !), la Jane Doe des New 52, même des vilains de quatrième zone comme Mr Combustible et son gang de losers, mais également le personnage qui donne son nom à l’album : The Wrath, au design complètement pété et qui déborde de classe. Mais de façon curieuse, l’arc sur The Wrath est peut-être le plus faible de tous, peut-être parce que dès la 4ème page du numéro on devine de qui il s’agit, ou peut-être parce que l’histoire du dit arc s’apparente plus à un blockbuster décérébré avec moult explosions (ce qui n’est pas forcément un mal), alors que les arcs précédents bénéficient d’une histoire plus poussée, de personnages mieux caractérisés, d’un jeu de personnages plus profond. Parlons par exemple de la police du GCPD, qui est très présente au fil des histoires, un duo de flics servant même de petit sous-histoire dans la grande (on les voit d’abord au travers d’un back-up, puis à nouveau par intermittences ça et là). C’est Harvey Bullock qui a aussi droit à pas mal d’exposition et c’est un plaisir de le voir évoluer, non seulement au travers des yeux de Batman, mais également au travers de ses propres pensées. C’est Bullock qui sera d’ailleurs la cible principale de Jane Doe dans un arc qui a des airs de polar, mais qui se conclut par un back-up à la fois saisissant et terrifiant. C’est l’un des passages du livre que j’ai préféré car il révèle très bien toute la folie et le côté terriblement malsain d’un personnage comme Jane Doe.

Autrement, le procédé de narration de Layman ne change pas de trop par rapport à ce qu’il fait d’habitude, je dirais même que c’est encore plus exacerbé dans ce tome : on a pas vraiment de gros chapitre, mais plutôt une multitude de petites histoires qui se recoupent les unes les autres, et qui abordent des angles ou des points de vue différent d’un même évènement, ou qui viennent simplement prolonger l’histoire racontée précédemment. A nouveau, on y sera sensible ou pas, mais je trouve que ça dynamise la lecture, tout en permettant de passer du coq à l’âne (si je puis dire) sans que ça ne pose de problème. Et à ce propos, les différentes histoires qui dépeignent l’évolution du personnage de Kirk Langström et celle de son entourage (avec une grosse surprise au tournant !) est symptomatique de ce procédé de narration, mais c’est diablement efficace ! Je ne comprends simplement pas que le numéro du Villains Month de Man-Bat n’ait pas été inclus, alors qu’il servait de conclusion à cette histoire, qui prend quand même une grosse partie de la chose.

D’autres passages sont également plus anecdotiques. Nous y voyons dans un numéro l’arrivée de Penumbra, un assassin appartenant à devinez quelle Ligue, et qui débarque à Gotham pour une mission bien précise. Le personnage, s’il bénéficie d’un design amusant, reste assez anecdotique, si ce n’est qu’il fait bien le lien avec le numéro #0 de la série. En vérité, cette histoire sert plus à mettre en valeur Harper Row qui fait sa petite incursion dans la série ! Alors on pourrait dire que c’est parce que Snyder l’avait commandité, je dirais en plus que Layman a cette capacité à mêler les autres évènements du Bat-verse dans sa série pour que le tout ait l’air plus connecté. L’auteur est de plus secondé par exemple par James Tynion IV qui fait un back-up sur Bane qui fait le lien avec la série Talon de l’auteur, et prépare doucement Arkham War. Du coup, dans l’ouvrage, ça tombe un peu comme un cheveu dans la soupe, mais il faut se rappeler que le back-up vient du Detective Comics #19 qui était un numéro spécial pour fêter le 900ème numéro publié de la série portant ce nom. Dans l’ensemble, si la segmentation en petites histoires pourra rebuter certains, la lecture d’une traite de l’ensemble donne l’impression d’avoir un récit vaste, et qui repose sur des bases solides. Il y a juste, disons, certains chapitres qui se révèleront plus intéressants que d’autres !

Par contre, graphiquement, il n’y a quasiment rien à redire, c’est hyper solide ! Est-il encore nécessaire de vous présenter Jason Fabok qui fait des merveilles sur le titre. Ses personnages ont une classe incontestable, les vilains sont repoussants au possible, mais avec un design bien trouvé pour la plupart. Les back-ups sur Man-Bat sont assurés par Andy Clarke et si on parle de style, on ne s’éloigne pas vraiment de Fabok, c’est tout aussi soigné, et les créatures sont vraiment superbes. Je ne parle même pas du petit bijou en milieu d’album avec Jane Doe, qui est un monstre de narration et d’illustration (bon, faut avoir le coeur accroché avec l’apparence du personnage). Alors oui, ce ne sont pas des artistes « originaux », c’est clairement la même école que du Jim Lee mais vraiment, il serait difficile de critiquer le dessin en tant que tel, à part si c’est juste une question de goût. On bénéficie de plusieurs splash pages ou double-pages qui en mettent plein la vue, le découpage se laisse par moments aller à quelques petites folies, et la mise en scène est clairement en adéquation avec la narration de Layman : c’est dynamique et fluide. D’autres artistes viennent parfois au secours de Fabok et Clarke et on se sent un peu obligé de faire la comparaison. Scot Eaton est dans cette même veine mais a des dessins un peu moins détaillés, un peu trop propres. Un autre c’est Derlis Santacruz qui fait un court back-up sur Bullock, pour le coup assez raté tant le personnage est bien trop « propre » et le trait trop lisse. Enfin, l’ensemble des couvertures variantes du Detective Comics #19 ont été regroupées à la fin de l’ouvrage. Un petit bonus sympa, sur lequel on ne crachera pas !

John Layman confirme donc sa force de narrateur sur la série Detective Comics. L’ensemble de cet ouvrage conséquent est vraiment solide, avec une sorte de pot-pourri de multiples vilains, déjà connus ou faisant leur arrivée dans les New 52, avec en plus le GCPD également mis à l’honneur, histoire de coller au titre « Detective ». Et s’il faut reconnaître que toutes les histoires ne sont pas égales (The Wrath, curieusement plus faible que les autres), l’ensemble est de bonne facture et bénéficie surtout d’une direction artistique quasi-irréprochable. Alors, franchement, qu’est-ce que vous attendez encore pour aller me lire ça ?

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ArnoKikoo

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kav84
kav84
9 années il y a

La fin du back up sur jane doe, effectivement c’est du grand art. Je l’avais lu dans Batman Saga y’a deux trois mois, c’était ouf.

Aquaman
Invité
9 années il y a

Le meilleur arc de la serie restera « Pingouin Empereur » pour moi. Après comme tu dis Arno, l’arc sur Wrath est blockbusteresque et assez prévisible (Fournir des gilets par balle au GCPD qui tue les agents ensuite). Ce pendant,j’ai trouvé ses origines pas mal surtout le fait de culpabilisé Gordon piur la mort de ses parents ^^

Vakarian
Vakarian
9 années il y a

Wrath sera – je pense – le « Arkham Knight » du prochain opus de Rocksteady, le design étant assez proche.

Belle review en tout cas; 100 % d’accord avec les commentaires.

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