Review VF – Nightwing Tome 4

Review Nightwing tome 4
Les points positifs :
  • La bonne utilisation de Tony Zucco
  • Un Nightwing qui continue d’évoluer
  • Narration bien rythmée
Les points négatifs :
  • Le « Farceur » est juste un faire valoir
  • Toujours pas assez épique
  • Personnages secondaires anecdotiques

« Et dire que je voulais venir à Chicago ! » – Nightwing, Dick Grayson


  • Scénario : Kyle Higgins  – Dessins : Brett Booth, Norm Rapmund, Will Conrad – Couleurs Andrew Dalhouse, Rod Reis


Haaa, Chicago ! La ville d’Al Capone et du lac Michigan, avec des requins et des poissons carnassier à la fois dans le dit lac, mais aussi à l’extérieur, dans tous les coins de rue de la ville. Oui, bon d’accord, j’arrête tout de suite cette mise en ambiance genre années ’30, car nous ne sommes ni à cette époque, ni dans Batman TAS. C’est presque dommage d’ailleurs ! Enfin bref, tout ça pour dire que Dick Grayson, aka Nightwing a décidé de changer d’air. Déjà, Batman lui porte un peu sur le système avec ses cachotteries, ensuite, y’a Damian qui s’est fait dégommer, et ça c’est vraiment pas cool, et enfin, y’a l’assassin de ses parents qui traîne dans cette ville et il est hors de question que le bonhomme reste encore en liberté plus longtemps !

Une histoire de vengeance

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Ha, je les entends les petits détracteurs de cette idée. Ils commencent un peu à s’exciter derrière leurs écrans, ou devant leur album, peu importe en fait, et ils se mettent en boule tout rouge pour nous rappeler à quel point ce n’est pas le genre de Dick de courir après la vengeance, qu’on s’en fiche de Tony Zucco, que Dick il est cool et pas comme Batman, et tout autre argument absolument valable. Mais moi, en bon pragmatique, je chausse mes lunettes carrées les moins sales, je me pose dans ce vieux rocking chair au coin du feu (pas trop près non plus, faudrait pas que je crame la baraque), et je vais vous expliquer pourquoi Dick Grayson n’est pas un vengeur. Kyle Higgins a effectivement fait le choix surprenant de ramener Tony Zucco au devant de la scène, chose qui a toujours été plus ou moins anecdotique dans les comics et qui surtout, arrivait assez tôt dans la carrière du justicier. Bien que le « retour de Tony Zucco » ne soit pas une idée complètement nouvelle puisqu’elle avait déjà été brillamment exploitée dans la série animée Batman TAS (dans le double-épisode « Robin se rebiffe« , en français). Higgins a commencé au tome 3, ce qui était sans doute un peu trop tôt j’imagine et cela donne cette sensation envahissante du personnage de Zucco, avec celui de Sonia Branch, sa fille. Dans ce tome-ci, c’est carrément Tony Zucco lui même qui intervient et qui sera au centre des intérêts de Dick. Le croyant mort, il était plutôt surpris aux premiers abords, mais l’idée première de ce tome est de faire en sorte que notre héros retrouve le meurtrier de ses parents et le mette en cage, exactement comme il se l’imagine dans l’image au dessus (il y a d’ailleurs un joli contraste avec une case qui se trouve elle, à la fin du dit tome et c’est très important pour comprendre le sens de cette histoire). C’est de l’impulsivité limite vengeresse (bien que jamais dans un excès de violence) de la part d’un héros qui agit plutôt normalement avec parcimonie. En ça, la question et le raisonnement des détracteurs de cette idée est tout à fait légitime.

Mais est-ce vraiment ce qu’on cherche à nous dire ?

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Il faut rappeler le cadre. Nous sommes dans les New 52. Nouvel univers donc (même si cette notion est toujours très difficile à accepter, surtout avec l’univers de Batman), et toute cette partie avec Zucco a donc subi un retcon conséquent. Dans cette continuité, et avant SoniaDick était Dick, et ne pensait pas à la mort de ses parents. Jusque là, rien de choquant. Mais cela reste un traumatisme, tout aussi optimiste que l’on puisse être, et Higgins a voulu mettre son personnage à l’épreuve, et ce de manière concrète, en le confrontant d’abord à Sonia, puis maintenant à Zucco lui-même. En somme, ce n’est pas Dick qui a cherché à tout prix à se venger (comme un Batman le fait chaque jour de sa vie), mais c’est la vengeance qui est venue le chercher par la main et le narguer jour après jour. Il faut donc bien faire la différence d’intention. Dick répond à cette provocation, on pourrait le lui reprocher, mais soyons logique, dans sa situation, le laisser courir et n’en avoir rien à faire n’aurait pas été très crédible. Higgins va donc, à travers ce tome, proposer une nouvelle itération du personnage, qui le conduira à définitivement oublier son traumatisme. Il aurait pu se passer de ça et trouver autres chose, tout à fait, mais son idée se défend, et tout en étant nouvelle pour les comics, va permettre dans la finalité, à renforcer l’identité du Dick que nous aimons et connaissons. Si, faites moi confiance ! Dans un premier temps déjà, Higgins va s’amuser à nous expliquer qui est Tony Zucco. Et c’est là que c’est malin de sa part. Tony Zucco en fait, ce n’est pas le mal incarné. Là où Batman n’en aurait rien à faire (bien que c’est toujours plus subtil que ça quand il s’agit de Joe Chill, bien évidemment), Nightwing aura plus de scrupule. Alors oui, le retournement du personnage et sa finalité peuvent sembler un peu convenus, mais finalement, j’ai trouvé que cela rendait Zucco relativement intéressant, de par la vie de famille qu’on lui impose et de l’évolution globale du personnage, qui finalement, nous donne une bonne leçon de vie (et c’est bien plus que ce personnage n’a jamais été).

Un Farceur peu intéressant, mais utile

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Et donc Higgins place le personnage du Farceur (ou Prankster en VO, oui, les traductions littérale me font un peu peur des fois) au milieu de tout ça. Personnage relativement horripilant et pas franchement génial sur le papier comme sur le fond, ce n’est qu’un simple faire valoir pour le twist entre Dick et Zucco, très clairement. Cependant, je pense que c’est fait de manière totalement volontaire de la part de l’auteur, puisqu’ici, le Farceur représente tout ce que Nightwing n’est vraiment pas : un homme dépassé par son traumatisme et cherchant à tout prix à se venger (oui, encore un vilain martyrisé, bon, je crois que c’est plus la peine de les compter maintenant hein). Placé en opposition à Dick Grayson, on comprend bien que les raisons qui poussent Dick à agir sont plus relatives au sens du devoir qu’à celui de la vengeance, et lui même va faire ce parcours intérieur au fil de l’histoire, jusqu’à ce que cette idée se révèle à lui à la fin (la fameuse case dont je vous ai parlé plus haut). Ce qui en somme, aurait tout aussi bien marché avec un vilain un peu plus travaillé que le Farceur, et c’est relativement dommage puisque ça entache fatalement la qualité de l’ensemble, qui pourtant, tient vraiment bien la route selon moi, sur le parcours du personnage de Nightwing. L’intrigue étant elle même relativement soutenue et bien menée, il manque juste ce souffle épique et incroyable que ni l’auteur, ni le personnage, n’ont vraiment la prétention d’avoir, hélas.

La beauté du geste

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Pour la partie graphique, on a du bon et du moins bon. Commençons par la première moitié, assurée par Brett Booth et Norm Rapmund. En soi, c’est loin d’être vilain. Mais comme d’habitude, avec Booth, ce qui me chagrine, ce sont les visages qui se ressemblent tous. J’ai l’impression de voir Tim Drake dans le costume de Nightwing (oui, les Teen Titans m’ont marqué, que voulez-vous). C’est terriblement étrange. Après au delà de ça, faut pas charrier, ils rendent un travail homogène, propre, avec des décors fournis et une bonne dynamique d’ensemble, ce qui a toujours été une qualité là aussi dans le duo. Après, y’a forcément tous les travers du genre qui nous sortent tout droit des années 90. On a même droit à des petits plans sur les petites fesses rondes de Nightwing du plus bel effet… Pour faire plaisir à ces dames, peut-être, à elles de me dire ! Vient ensuite Will Conrad, sur la seconde moitié du tome, et qui à mon sens, fait un travail aussi propre que les précédents, mais sans les défauts évoqués plus haut. En fait, c’est même plutôt chouette je dirais, et là, je reconnais Dick bon sang de bois (et ce clin d’oeil à Spiderman ci-dessus, n’est pas anecdotique non plus) ! Pour le coup, c’est vraiment plaisant, bien que sans doute très académique, mais est-ce qu’on en demande vraiment plus ? Pour les couleurs, elles sont assurées par Andrew Dalhouse d’un côté et Rod Reis de l’autre. Leur travail est très homogène et plutôt dans des tons brillants (ça colle aussi avec le style des dessinateurs). Encore un effet qui change des ambiances habituellement posées sur les titres Batman. Et même par rapport à la série Nightwing d’ailleurs, qui jusque là, Gotham oblige, était largement plus sombre (même si Dick évolue ici aussi la nuit). Dans tous les cas, graphiquement, on ne peut vraiment pas parler de faux pas, comme j’avais pu en voir, de mon point de vue, dans le tome précédent, et l’ensemble reste très soigné.

En somme, nous avons un tome que j’estime efficace en ce qui concerne le développement du personnage. Higgins prend des risques quant à celui-ci en ramenant Zucco dans la danse, tout en profitant du contexte des New 52 pour influencer à sa manière, le destin de Dick. L’auteur sait ce qu’il fait et maîtrise la situation sans trahir le personnage dans la finalité de son histoire, et c’est en ça que je trouve son travail plus qu’intéressant. Reste cependant les défauts inhérents à la série, qui, en dehors des intentions louables et réussies de l’auteur,  se targuent d’un environnement et d’un cadre quelque peu anecdotique. Nous sommes à Chicago et en dehors de quelques points d’intrigues secondaires qui impactent un peu l’ambiance générale de la série (comme les forces locales qui n’aiment pas les héros, entre autres), cet état de fait n’est pas vraiment très intéressant (en dehors peut-être du dépaysement graphique), tout comme les personnages secondaires dont je n’ai pas parlé, qui peinent vraiment à nous intéresser (bien que cela installe des éléments pour le prochain et dernier tome, mais ça, on est pas censé le savoir), au même titre que le Farceur. J’adore Dick Grayson (et ce n’est pas près de changer), et j’adore cette série, même si je suis toujours un peu frustré par sa relative modestie (le tome précédent l’était pourtant beaucoup moins). Cela restera en tout cas, une bonne lecture, pour tous les amoureux du personnage, les vrais. Oui, si vous n’aimez pas, vous êtes un faux, c’est comme ça… Je sais, ce n’est pas de chance, et vu que c’est moi qui le dit, c’est que c’est forcément vrai… Hem…

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8 Commentaires
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AAAAAq
Invité
AAAAAq
9 années il y a

Elle est nulle ta review, le bilan est trop long alors ceux qui se contentent de ces 4/5 lignes, ils l’ont dans le …
Mais moi j’ai tout lu, parce que je viens de finir de lire ce tome 4 justement et j’ai trouvé ça un peu décevant dans un sens. Dans un sens, ou deux, car l’histoire est sympatoche. La première chose qui m’a déçu c’est qu’avec ce changement de décor (Gotham à Chicago pour ceux qui ont pas suivi), rien ne vient réellement changé l’atmosphère (si ce n’est, comme tu le dis, les autorités, mais ça reste secondaire une fois les deux premiers épisodes passés). Du coup, on a l’impression de passer d’une Gotham à une autre car même les simples relations entre colocataires sont assez peu développés.
S’il y a une réelle déception, cependant, c’est l’aspect graphique. Autant j’aime bien Brett Booth, autant j’ai pas trouvé que son style était adapté à la série (oh et puis l’attaque de la colocataire avec une batte de baseball, j’ai cru qu’il s’agissait de la même blonde dans le bar crasseux quelques pages avant) quand à Norm Rapmund, que je ne connaissais pas, j’ai trouvé ses planches plutôt bien réalisé, les couleurs bien choisis mais l’encrage gâche un peu le tout (un peu comme un Finch-like en plus gentil).

Bathom-04
9 années il y a

Eddy barrons m’a bien manqué sur ce numéro ! Surtout qu’il avait fait des merveilles sur le tome 3 ! Sinon j’ai apprécié le traitement de zucco et de nightwing, je trouve ce numéro un peu dans la veine du 2, sans grande prétention mais tout de même très très sympathique !

zeppeli
9 années il y a
Répondre à  Bathom-04

Le travail de Brett Booth est tout de même agréable. Sinon, c’est vrai qu’on a enfin un Nightwing « indépendant » dans une histoire personnelle assez réussie, sans être forcément une lecture indispensable.

mavhoc
9 années il y a

Très bonne critique, même si je veux revenir sur quelques points.
D’abord la similitude spider-man/nightwing n’est pas nouvelle. Dans tous les tomes quasiment on peut trouver une ou deux planches qui font références au célèbre tisseur de Marvel. Mais comme toi je trouve ce genre de clin d’oeil toujours très sympathique.
De la même manière, je suis totalement d’accord pour la ressemblance entre Tim Drake et Dick au début de l’album. J’ai été choqué. Je pense que clairement les dessinateurs ne sont pas encore tous d’accord sur l’âge que Dick doit renvoyer (adulte ou encore bien jeune).

Deux détails où je suis en désaccord avec toi :
Le personnage du Farceur qui est relativement intéressant au début car le lecteur peut être amené à penser qu’il s’agit, en réalité, de la colocataire de Dick. Ca aurait été un peu gros, un peu facile, mais en même temps on pouvait s’y attendre. D’où un léger intérêt et une surprise.
De plus, je trouve que tu comprend mieux Higgins qu’il ne doit se comprendre lui-même. En effet, je pense que tu as totalement raison pour le passage à Chicago suite à Death of the Family et Batman Inc. cependant Higgins ne met pas l’accent dessus, mettant d’avantage les projecteur sur Zucco qui est, à mon avis, une porte de fuite pour Nightwing. Il se trouve « un os à ronger » en-dehors de Gotham. Alors, tout le reste de ce que tu dis est totalement juste, je pense, mais je regrette qu’Higgins n’ait pas mis en avant ce moment crucial pour Dick.

SuperAudy
9 années il y a
Répondre à  mavhoc

Je trouve aussi qu’Higgins manque de profondeur… comme je le dis dans mon autre commentaire, j’ai l’impression qu’il a peur d’aller trop loin dans sa définition du personnage. Il reste en surface par peur de bouger/chambouler les choses… au risque de décevoir le lecteur…
Vous avez aussi cette impression?

SuperAudy
9 années il y a

personnellement, je trouve que le scénariste a montré plus de couilles sur ce numéro que sur tous les autres… on a enfin une histoire un peu suivie, un Nightwing un peu indépendant et quelque chose qui CHANGE un peu… avant j’avais vraiment l’impression qu’il écrivait des petites histoires comme-ci comme ça par peur de toucher à l’histoire du personnage… j’attendais beaucoup de l’épisode avec l’ergot et c’était juste minable, un pet dans l’eau, rien qui change… vite oublié, même par Dick…

Alors que là, j’ai l’impression que ça va plus en profondeur et que ça bouge un peu… j’ai donc été déçue en bien… même si ça ne vaut pas les runs de Dixon ou d’autres sur le perso…

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