Les points positifs :
Les points négatifs :
|
« Je vous condamne donc à une période d’observation à Arkham. » – Un juge anonyme
- Scénario : Dan Slott – Dessin : Ryan Sook – Couleur : Lee Loughridge
- Les patients d’Arkham – 11 juillet 2014 – 160 pages – 15 € – DC Nemesis
Tout d’abord, deux avertissements. Le premier : ce livre n’est pas à proprement parler un livre de Super-Héros, disons que c’est un livre fantastique dans l’univers de Batman, d’ailleurs ce dernier ne fait qu’un bref caméo dans l’histoire. Le deuxième avertissement est de ne pas juger sur la couverture. Si le côté glauque de celle ci peut convenir à l’histoire, elle n’a rien à voir avec le style graphique développé dans le livre.
Ces deux points abordés, parlons de l’histoire. Un criminel en col blanc surnommé « Le grand requin blanc » a l’audace de plaider la folie pour expliquer une gigantesque escroquerie. Bien mal lui en à pris, puisque le juge se fait un plaisir de l’envoyer à Arkham. Là bas, il ne sera plus « Le grand requin blanc » mais viande fraîche, une victime toute prête pour tous les pensionnairea et en particulier « Le Chien Errant » et Humpty Dumpty, qui finalement le prend sous son aile. On découvre donc l’ambiance particulière de cet antre de la folie Gothamienne (si cela se dit).
Petit coup de gueule, pourquoi avoir traduit le titre original par « Les patients d’Arkham » ? C’est laid et facile. Le titre original « Arkham : Living Hell » est bien plus parlant et habile à double titre. Ceci étant dit, cette mini-série est paru en 2003 aux U.S en six numéros, tous repris dans le livre.
Le scénario risque de diviser, s’il commence comme une banale histoire de détenu, il bascule bien vite dans le surnaturel. Et si j’ai adoré la caractérisation et la dynamique entre les divers personnages, je dois dire que j’ai moins aimé l’aspect fantastique du titre qui fait un peu pièce rapportée. Mais le travail de Dan Slott sur les divers personnages est tellement bon que je garde quand même un bon souvenir de ce livre malgré la fin moins bonne à mon sens. Gros coup de cœur pour Humpty Dumpty, ce personnage poursuivit par la poisse, dont on explore les origines dans le livre, est le plus réussi et il devient extrêmement attachant au fil de la lecture. Une autre réussite du titre c’est de ne mettre en valeur que des seconds couteaux, voire des vilains complètement inventés pour l’occasion. Les autres font une ou deux apparitions, comme le Joker, Double-face ou Le Sphinx (dont, d’ailleurs, une subtilité qui n’a pu être traduite en VF est expliquée à la fin du livre) égaux à eux-mêmes. Et c’est cela qui est rafraîchissant dans cette histoire, on sort complètement des sentiers battus.
Les dessins de Ryan Sook et la colorisation signée Lee Loughridge sont réussis, même si on peu reprocher quelques décors un peu vides (mais cela colle avec l’univers d’un hôpital psychiatrique, ou de l’idée que l’on s’en fait, parce que je vous jure que je n’y ai jamais mis les pieds) et des couleurs qui manquent un peu de nuances, mais cela donne un style sympa et assez recherché à l’ensemble.
Vous l’avez compris, cette histoire n’est pas exempte de tout défaut mais reste vraiment intéressante à lire, avec deux histoires en une, une histoire d’homme et de relation humaine et une histoire plus axée paranormal, moins plaisante à mon sens. Mais on peut réellement saluer le pari, réussi, de faire une histoire dans le Batverse qui sort réellement de l’ordinaire, un pari que l’on aimerait voir se reproduire plus souvent. En tout cas, la collection DC Nemesis continue son quasi sans faute en proposant des histoire basées sur des vilains. Mis à part « Les tourments de Double-Face », ce sont vraiment tous d’excellents titres. La suite le mois prochain avec « L’héritage de Deathstroke ». Pourvu que ça dure !
Concernant le titre, même si Urban voulait garder la structure qu’ils semblent s’imposer aux titres de la collection Némésis, je pense qu’un « L’Enfer d’Arkham » aurait été plus à propos.
Carrément !
J’ai vraiment été très déçu par le manque d’accomplissement de ce bouquin. Tout est là pour en faire un chef d’oeuvre, mais la fin tombe à plat. Le comics a quand même le mérite d’être une semi-réflexion sur la folie, et une petite histoire carcérale à Gotham (c’est tellement une bonne idée ça. Faites en plus!), ce qui étend la mythologie de la ville au delà de Batman, un peu comme Gotham Central.
Ca mériterait une ongoing sans démons chiants xD
Je suis d’accord avec toi. La fin est assez décevante, sachant qu’on ne sait même pas ce que ces démons viennent faire là… En plus, la fin ne nous apporte rien sur l’asile en lui-même, ça se transforme en histoires complètement paranormales, et le démon est obligé d’intervenir… Ca sort complètement de l’histoire de départ qui nous « présentait » l’asile… Bref, une histoire que je ne conseillerais que pour ceux qui veulent vraiment posséder tous les titres liés à Batman.
Justement, ce n’est pas complètement paranormal, ça mêle les éléments extravagants sur la folie d’humains avec le paranormal, dans la continuité de l’Arkham Asylum de Morrison qui introduisait le fantôme d’Arkham mais également de tout un tas de personnages et de récits surnaturels liés de près ou de loin à l’univers Batman et à Gotham (Ra’s al Ghul, the Mad Monk, Solomon Grundy, Gentleman Ghost, Zatanna, Deadman, Etrigan ou des arcs tels que Dark Knight Dark City et Gothic).
La deuxième moitié tranche peut-être trop brutalement avec la première mais je pense que sur le fond, les deux marchent plutôt bien ensemble.
Slott aurait pu se passer entièrement de cet aspect mais en l’état, je trouve que ça fonctionne aussi.
Je l’ai lu ce week-end et je n’ai pas accroché plus que ça.