Showcase #24 – Preacher Special : Saint of Killers #2

Cette fois je n’y échapperai pas. Chaque semaine, j’essaie de me défiler pour en faire le moins possible, mais cette fois le Showcase est pour moi. Que voulez-vous c’est comme ça, entre ceux qui sont déjà les doigts de pied en éventail bien installés dans une chaise longue à l’autre bout du pays et ceux qui ne sont plus bons à rien à force de rêver de soleil et de plage, il fallait bien que quelqu’un s’y mette. Pas de soleil pour moi, non, mais de la pluie… et sous la pluie, je rouille ! Me voilà donc coincé dans les bureaux de DC Planet, sans compagnie, à part bien sûr celle de ce maudit Skeets. Entre robots l’entente est parfois difficile surtout que je ne suis bon qu’à faire le café  ici depuis qu’il s’est montré capable de faire tout le reste, mieux que moi… J’ai bien essayé de le reprogrammer mais ce petit tas de ferraille a de la ressource, au moins il m’a trouvé quelque chose de différent pour une fois. Un peu de Vertigo ça vous dit ?

Preacher ! La meilleure série de tous les temps. Enfin je m’emballe peut-être mais c’était tellement bien que la série principale ne suffisait plus aux fans, il leur en fallait plus, il leur en faut toujours plus… Ainsi alors que les aventures de Jesse Custer étaient déjà bien avancées, Garth Ennis et Vertigo, plein de bonne volonté et avec certainement l’idée de se mettre quelques billets verts en plus dans les poches, ont décidé de lancer plusieurs numéros spéciaux sur des personnages secondaires. Aujourd’hui celui qui nous intéresse n’est autre que le Saint of Killers, le plus badass de tous, tellement badass qu’un simple one-shot comme les autres ne lui suffisait pas. Non, lui aura le droit à une mini-série et aujourd’hui c’est le deuxième épisode, écrit par Garth Ennis avec Steve Pugh aux dessins, qui nous intéresse. Tout simplement parce qu’il est sorti le 17 Juillet 1996.


Deuxième épisode d’une série qui nous conte les origines du Saint of Killers durant la belle époque du Far West quand il n’était encore qu’un homme, un chasseur de primes. Le premier numéro nous le montrait en plein périple alors qu’il cherchait un médecin pour acheter des médicaments pour sa femme et sa fille gravement malades. Hélas après un petit accrochage avec un gang qui s’est terminé, comme tous les petits accrochages de l’époque, dans un bain de sang, notre héros arrive trop tard et découvre sa petite famille emportée par la maladie. Il n’a donc plus qu’une idée en tête, retrouver les deux membres du gang encore en vie, McCready et le Preacher (mais pas celui de la série principale hein…), pour avoir sa vengeance.

On commence directement en posant le décor, notre héros et son cheval, seuls, dans la nuit, au milieu d’une tempête de neige, entourés du néant et accessoirement d’une meute de loups affamés. Pas une situation qui pousse à l’introspection et pourtant après avoir fait fuir les pauvres loups en leur faisant comprendre qu’il n’avait de toute façon plus rien à perdre, notre héros se remémore les meilleurs moments de sa vie. On retrouve donc le futur Saint of Killers, dont le vrai nom nous est inconnu, de 10 ans plus jeune alors qu’il s’offre (littéralement) le scalp d’un groupe d’indien dont les têtes étaient mises à prix. Il tombe alors sur leur prisonnière qui lui explique très vite ce qu’elle a subi, je vous passe les détails mais la pauvre en a bavé. Il décide de l’escorter jusqu’au prochain village pour qu’elle y retrouve son frère et pour qu’il puisse, au passage, récupérer sa prime. Notre héros, ses scalps et la jeune femme arrivent au village et nous faisons donc la connaissance de Johnny, ravi de revoir sa soeur. On comprend quand même bien vite que ce bon vieux Johnny n’est pas la personne la mieux intentionnée au monde et plus qu’une soeur, il retrouve sa domestique. La femme prend donc conscience que cette vie n’est plus pour elle et décide sur un coup de tête d’accompagner le chasseur de prime. Même si ce dernier lui fait comprendre que la vie qui l’attend ne sera faite que de mort et de tuerie (romantisme quand tu nous tiens !), elle décide de tenter le coup et lui disant qu’il y a peut-être plus que ça dans l’existance. Justement, on retrouve nos deux personnages quelques années plus tard à la naissance de leur fille. Finalement il n’y a pas que la mort dans la vie… Quelques années passent encore et les voilà bien installés à l’écart du monde dans une ferme, leur fille a maintenant une dizaine d’année et notre homme sans nom lâche pour l’occasion le premier, et d’ailleurs le seul, sourire de l’histoire. Le voilà heureux, hélas vient la fièvre, la maladie et un autre flashback nous amène à une page crépusculaire qui nous montre enfin le personnage principal s’éloigner de sa ferme, deux tombes fraîchement creusées derrière lui.

La vie de famille est donc derrière lui, place à la vengeance alors qu’on revient dans le présent (enfin le sien pas le notre hein…). Notre héros croise alors un homme complètement paniqué qui arrive en cheval à toute vitesse. Après lui avoir posé quelques questions, ce dernier lui apprend que deux hommes sont récemment arrivés en ville et qu’ils ont recruté tous ceux qui le souhaitaient pour en prendre le contrôle. Il comprend très vite que ce sont les deux bandits qu’il cherche et qu’il va pouvoir régler ses comptes. Puisqu’on dit que la vengeance est un plat qui se mange froid, une petite tuerie sous la neige, ça n’est pas si mal que ça… Voilà donc McCready et le Preacher (toujours pas celui de la série principale évidement) affalés dans un saloon, entourés de cadavres et de filles de joie. On ne sait pas exactement ce qui s’est passé là-dedans et on ne veut pas vraiment le savoir. Cependant le Preacher a un mauvais pressentiment et il a raison. Un coup de feu retenti au loin et alors que les hommes se précipitent dehors, les voilà face au Saint of Killers, qui n’a plus rien d’un saint mais tout d’un tueur et qui annonce tout de suite la couleur, aucun d’entre eux ne s’en sortira vivant. C’est donc parti pour quelques pages d’une finesse rare où tout le monde s’en met joyeusement plein la tête. Notre héros se fraie un chemin jusqu’au saloon à coups de pétoires, de sabres, de sabots et même carrément à coups de cheval… Tout y passe jusqu’au moment où il se retrouve enfin face à McCready qui se fait trancher la main avant de se réfugier derrière une jeune femme, qui était, hélas, au mauvais endroit, au mauvais moment. Le héros, qui n’a alors plus rien d’un héros, sombre définitivement dans la folie et exécute la femme de sang froid pour avoir enfin McCready à sa merci. Il s’apprête alors à appuyer une dernière fois sur la gâchette pour assouvir  sa vengeance mais c’est alors que le Preacher (qu’on avait trop vite oublié) surgit dans son dos et lui assène un coup de pelle bien placé en pleine tête. Le Saint of Killers, au sol, sans défense, comprend que la fin est proche alors que McCready finit le travail en lui enfonçant la pelle à travers la poitrine. Dans un dernier souffle, il prie alors une dernière fois, non pas pour son salut, mais avec l’espoir qu’il puisse vivre quelques minutes de plus pour pouvoir se venger. Mais qui pourrait bien entendre une telle prière ?  

Vous l’aurez compris, voilà une petite histoire qui n’est pas faite pour les âmes sensibles et même si tout ça se termine par la mort du personnage principal, il ne s’agit pas de la fin de son histoire pour autant. C’est même tout le contraire. Certes, ce n’est pas la finesse qui prime ici mais pour peu qu’on s’attarde sur les dialogues et sur le développement des personnages, il ne s’agit pas non plus de vingt pages de violence gratuite, loin de là.


En bonus, je vous laisse avec le Saint of Killers dans toute sa splendeur alors qu’il prend la pose après avoir éteint, littéralement, les feux de l’Enfer et mis une petite raclée au Diable en personne, juste comme ça pour se détendre. Pas le genre de gars que vous voulez avoir comme ennemi en somme…  

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TheRiddler
9 années il y a

Je viens de le lire dans le 3e tpb Deluxe ! Le personnage se dévoile vachement plus !

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