[Review VO] New Suicide Squad #1

Les points positifs : Un régal pour les yeux Une ambiance très prononcée Des relations qui s’annoncent compliquées Les points négatifs : Il n’y a pas assez de pages Certains points semblent évidents

« … All anybody sees is just a bunch of lunatics doing what they’s probably be doing anyway. » – Mr Sage

• Scénario : Sean Ryan  – Dessins : Jeremy Roberts – Couleurs : Blond

• DC Comics THE NEW 52 – New Suicide Squad #1 – 9 Juillet 2014 – 32 pages – 2.99$

Mettons les choses au clair d’entrée, j’avais assez peur pour ce premier numéro. J’avais peur qu’on ait droit à une nouvelle introduction avec des retours barbants sur les personnages impliqués dans l’histoire, beaucoup de parlotte, et une histoire pas très solide, mais nous avons ici plutôt tout le contraire. Et j’en suis plutôt ravie.

Dès les premières pages, nous sommes mis dans l’ambiance avec Mr. Sage qui veut faire de la Task Force X une Task Force XL (c’est lui qui le dit hein) en y rajoutant des personnalités emblématiques, qui finiront par lancer une sorte de compétition entre ses poulains et les vieux présents de l’équipe dirigés par Amanda Waller. Cette situation était plutôt claire dès la couverture, et lorsque l’on voit Deathstroke et Deadshot on sait que ça ne va pas coller, et quand on voit la Joker’s Daughter et Harley Quinn on sait que ça ne va pas coller non plus. On se doute alors que Black Manta est là pour jouer l’arbitre et calmer les tensions.

L’apparition de l’équipe se fait d’ailleurs brusquement sur ce constat avec une Harley Quinn prête à massacrer la Joker’s Daughter qui s’est attribuée le droit de porter le visage du Joker. C’était à prévoir, mais cette simple première case dégage tellement de colère et de force que l’on se doute que le titre nous emmènera plutôt loin et sera fort. Nous continuons ensuite dans la surenchère de qui a la plus grosse capacité à tuer entre Deadshot et Deathstroke plus prétentieux que jamais. Il faudra donc prendre son mal (ou autre trait de caractère impossible) en patience pour aller exécuter une première mission en Russie. Pour Mr. Sage, rien ne peut mal tourner pour l’équipe, et pour l’équipe (enfin pour les nouveaux) cela s’annonce très facile aussi. Cette première mission est plutôt assez culottée, je ne dirai point en quoi elle consiste mais je la trouve culottée, surfer sur les conflits entre deux pays tels que ça, c’est gonflé, mais très plaisant. On voit que Sean Ryan a décidé de voir les choses en grand et de mettre les pieds dans le plat dès le début du titre. De plus, la présence de Black Manta peut sembler être moins importante dans ce numéro, bien qu’il soit le chouchou de Sage, mais lorsque l’on a lu la fin de Suicide Squad #30, on se dit que le personnage a peut-être trouvé sa place, encore faudra-t-il qu’il s’impose au milieu de tous ces fous sans en tuer un avant.

Au fil des pages nous alternerons entre la mission et les critiques d’Amanda Waller face à Mr. Sage. Dans le fond, on sait bien qu’Amanda Waller a raison dans ses propos et la prétention accompagnée d’une légère désinvolture dégagée par le bonhomme Sage nous donne envie qu’il se vautre lamentablement avec sa nouvelle équipe. Comme le rappelle Waller, les membres de l’équipe sont dangereux, et ce ne sont pas de simples appâts qui vont les tenir bien longtemps au sein de l’équipe. Surtout quand on veut appâter l’un des plus gros criminels de DC pour en faire un toutou dans l’équipe (vautre toi Sage que je savoure pleinement ta connerie !). Du coup le parallèle se fait bien, on a pas d’insistance sur la compétition au sein de l’équipe une fois sur le site et nous n’avons pas de lourdeurs au niveau du scénario.

Côté planches, c’est une explosion de bonheur. Les personnages sont beaux, détaillés, leurs expressions nous font clairement comprendre leur état sans avoir besoin de passer par les bulles (même si on les lit quand même hein). C’est vraiment plein de force, et de beauté. On se laisse emporter par les traits presque parfaits de Jeremy Roberts qui livre des personnages bien hargneux comme mérite le titre mais qui livre également des arrière-plans ultra détaillés. La colorisation est également superbe, Blond nous régale avec des couleurs fortes et éclatantes mais qui restent à la fois sombres avec de beaux contrastes.

Franchement, ce numéro, il passe crème comme on dit chez nous. Il passe d’ailleurs tellement bien, que lorsque l’on arrive au cliffhanger on se demande s’il ne manque pas des pages tellement on ne sent rien passer. Sean Ryan livre un scénario fort (je me répète je crois) mais fluide, on est entrainé dans cette folle aventure très plaisante. Et puis quelle fin ! Une fin qui annonce que les choses sérieuses vont faire très mal pour la suite et qu’un certain personnage trop sûr de lui va se casser les dents.

New Suicide Squad #1 démarre donc sur les chapeaux de roues avec un scénariste qui se fait plaisir et nous fait plaisir en même temps, et des artistes qui subliment son récit à chaque page, chaque case, chaque détail. Ce numéro est un coup de coeur, et j’ai hâte de découvrir les prochains numéros qui s’annoncent tout aussi épiques si ce n’est plus…