Showcase #22 – Doom Patrol (vol.3) #10

Après une série d’excellents showcases signés par mes collègues chevelus, je me lance dans cet exercice, confirmant ainsi le retour de la virilité exacerbée dans cette chronique, après une inquiétante prise de pouvoir par la partie féminine de la rédaction. Parce qu’il ne faut pas abuser, les comics c’est avant tout une affaire d’hommes, de vrais, poilus et musclés, qui vivent dans la cave de leurs parents et collectionnent des séries auxquelles personne ne s’intéresse comme celle dont il sera question aujourd’hui (ce petit troll grinçant est offert par la maison) !

Ah, la Doom Patrol ! Quelle équipe singulière ! Les plus jeunes d’entre vous ont peut-être découvert son existence dans les pages de Forever Evil, mais sachez qu’elle est présente dans l’univers DC depuis 1963. Le concept est le suivant : il s’agit d’une équipe de jeunes gens dont les pouvoirs font d’eux des parias, qui cherchent à s’intégrer dans le monde en luttant pour le bien, sous la houlette d’un homme en fauteuil roulant, nommé « The Chief ». Toute ressemblance avec un autre titre apparu à cette époque est purement fortuite (plus sérieusement, on a du mal à savoir quelle idée est née la première). Le numéro dont il est question aujourd’hui concerne la troisième incarnation de la Doom Patrol. Sachez en effet qu’à l’issue de chaque volume de la série, tous ses membres connaissent un destin tragique et le roster est entièrement renouvelé, à l’exception de Robotman, seule constante dans le titre.

Nous sommes en 2002, après quelques aventures chez Vertigo dans les années 90, la série est revenue chez DC, sous la plume de John Arcudi et les crayons de Tan Eng Huat. Dans cet épisode, intitulé Asphalt and Good Intentions, l’équipe, constituée de Fast Forward, Kid Slick, Fever, Freak et bien sûr Robotman, se met à la poursuite d’Amazo, afin de le vaincre pour redorer leur blason, mais tout cela ne se déroulera pas comme ils l’espéraient, bien entendu. Fait notable, l’histoire s’ouvre sur un dialogue très méta entre Jost, le dirigeant de l’équipe, qui fonctionne comme une compagnie privée, et Cliff (c’est le prénom de Robotman, pour ceux qui l’ignorent) dans lequel le premier annonce au second que le public préférerait revoir les anciens membres de la Doom Patrol plutôt que l’équipe actuelle, bien que les dits héros soient morts ou portés disparu. J’imagine qu’Arcudi savait très bien, en écrivant ces lignes que les vieux co… euh les lecteurs exigeants, dont je fais partie, étaient effectivement attachés à l’équipe classique.

Bien décidés à prouver leur valeur, nos héros apprennent par la télévision qu’Amazo fait des siennes et décident de l’arrêter, plus pour se faire bien voir du public que pour sauver le monde, mais leur plan est rapidement compromis car sur leur route se dresseront nombre d’embûches ! Et de taille ! C’est en effet un ver des sables tout droit issu de l’adaptation de Dune au cinéma par David Lynch qui leur tombe dessus, suivi d’une armée de démons. L’action a la part belle dans ce numéro, qui n’hésite pas à mélanger corporatisme, ésotérisme et jusqu’au boutisme (oui, je force la rime). On découvre rapidement que celui qui se cache derrière ce piège, qui conduira nos amis tout droit en enfer n’est autre que… Grant Morrison avec des tatouages ! Ah ? Comment ça ? On me dit dans l’oreillette qu’il s’agit d’un certain Raum ? Permettez-moi d’en douter, j’entends presque son accent écossais en lisant ses répliques !

Quelqu’en soit l’incarnation, sachez que la Doom Patrol mérite que l’on s’y intéresse, si ce n’est pas déjà fait, et gageons que le lancement d’une version New 52 du titre apparaitra prochainement (bon, okay, je suis peut-être l’un des seuls à y croire, mais on a bien eu droit à une résurrection des Forever People !).