[Review VO] Coffin Hill Vol. 1 : Forest of the Night

Review Coffin Hil Vol. 1 : Forest of the Night
Coffin Hill Vol. 1 : Forest of the Night
Les points positifs :
  • Une ambiance saisissante
  • Inaki Miranda, un régal pour les yeux
  • Les couleurs qui embellissent le tout
  • Sexy, sanglant, inquiétant
  • Du King et du Lovecraft mélangés
Les points négatifs :
  • Quelques difficultés avec les flashbacks
  • La fin du premier arc, trop accélérée
  • C’est un brin teenage

« Wicked witch of Coffin Hill, buried in the woods and waits there still… »


  • Scénario : Caitlin Kittredge  – Dessins : Inaki Miranda, Stephen Sadowski, Mark Farmer – Couleurs : Eva de la Cruz – Couverture Dave Johnson


Comme Federal Bureau of Physics ou HinterkindCoffin Hill fait partie des récents séries de chez Vertigo qui ont vu le jour à l’automne 2013 (en Octobre pour celle-ci, plus précisément). Annoncée avec un teaser mystérieux, Coffin Hill accueille dans le monde des comics l’auteur Caitlin Kittredge qui fait ses débuts ici. Caitlin n’est pourtant pas une amatrice de l’écriture puisqu’elle a sorti depuis près de 6 ans pas moins de 16 romans destinés à un public adulte ou de jeunes adultes. Ces romans font la part belle au genre fantastique et à la dark fantasy et c’est donc sans grande surprise que nous retrouvons ces genres mélangés dans Coffin Hill, avec un côté sensuel et horrifique très prononcé.

Coffin Hill tient son nom de son héroïne, Eve Coffin, enfin surtout du nom de la famille dont elle fait partie. Les Coffin sont une famille maudite, dans laquelle on pratique la sorcellerie de mère en fille. Descendantes de Salem, connue pour sa célèbre chasse aux sorcières, les Coffin se sont réfugiés en Nouvelle Angleterre, et plus précisément dans l’Etat du Massachusets, pour fonder la ville de Coffin Hill. Une petite bourgade dans laquelle ils possèdent un manoir, signe de leur prospérité maudite. Eve Coffin nous est au départ présentée comme une adolescente (très) rebelle, aux cheveux roses, et tatouée d’un peu partout. Enfin, ça c’est quand nous la suivons dans ses frasques de jeunesse en 2003, puisque l’histoire nous la montre également telle qu’elle est actuellement dix ans plus tard. Calmée, elle est devenue officier de police à Boston et a même gagné ses galons en arrêtant un inquiétant tueur en série. Manque de bol, en rentrant chez elle et au cours d’une dispute qui tourne mal elle se fait tirer dessus et, démise de ses fonctions, retourne dans sa ville natale. Là-bas, dans les bois qui longent la bourgade, des jeunes filles ont disparu. Et tout ça n’est pas sans rappeler à Eve de douloureux souvenirs d’une terrible nuit passée avec ses amis dix ans auparavant, qui avait fini dans un bain de sang…

C’est donc une intrigue à deux niveaux qui se propose à nous, d’une part en 2013, avec une Eve Coffin qui reprend contact avec certaines personnes de Coffin Hill tout autant qu’elle enquête sur ces mystérieuses disparitions qui se sont produites dans les bois ; d’autre part en 2003, lorsqu’Eve adolescente faisait les 400 coups avec ses amis de l’époque. D’un côté, on se situe plutôt dans une ambiance de polar mâtinée de fantastique alors que de l’autre on est plus proche du teen drama avec de la sorcellerie. Mais qu’on ne s’y trompe pas, si on se trouve effectivement avec des adolescents, l’intrigue n’en reste pas moins très mature ; si au départ on peut trouver l’idée d’Eve et ses potes d’aller faire un rituel de magie noire dans la forêt par nuit noire un peu cliché, la suite est beaucoup plus inquiétante, avec quelques débordements graphiques bienvenus, que ce soit dans la violence, mais aussi avec des scènes de nudité (de sexe, mais pas que). De par le lieu de l’action (le Massachusets c’est juste à côté du Maine) et le fait que l’héroïne revient, adulte, sur les lieux d’un accident s’étant produit plus tôt, on pensera beaucoup à l’influence de Stephen King, avec un côté de Blair Witch pour l’aspect forêt et des influences Lovecraftiennes dans le design de certaines créatures et également l’aspect de folie qui se dégage de l’ensemble.

Personnellement je trouve que ce mélange d’influence marche très bien, même si j’ai envie de reprocher à Kittredge quelques soucis dans sa façon de raconter les choses ; et notamment au niveau de l’utilisation des flashbacks, qui sont nombreux, et datés pour pouvoir suivre. Seulement, le fait d’aller plein de fois dans le passé en mélangeant les époques à quelques années (voire en jouant sur les mois), ça a tendance à embrouiller le lecteur plus que de faciliter la compréhension de l’histoire, surtout que l’utilité de certains de ces flashbacks n’est pas vraiment flagrante. De même, je trouve que sur les 5 premiers numéros on a une intrigue assez posée, où Kittredge passe du temps à nous dévoiler son personnage principal, ses relations avec les autres protagonistes, et son passé ; le tout est assez calme, et en même temps inquiétant de par ce qui nous est montré, puis sur le 6ème numéro, branlebas de combat, tout est expédié pour conclure l’arc en une vingtaine de pages, et c’est dommage car on sent la fin rushée. Et puis c’est sans parler du cliffhanger que, après avoir relu l’ensemble du TPB, je ne comprends pas. Que quelqu’un m’explique s’il vous plaît. Reste qu’apparemment, les bois de Coffin Hill cachent encore d’autres secrets, et je me demande où Kittredge ira dans ses prochains numéros, en espérant qu’elle arrive à ne pas faire tourner son concept en rond.

Heureusement, malgré ces quelques travers scénaristiques, Coffin Hill jouit d’une qualité indéniable : son équipe artistique. Le dessinateur principal est Inaki Miranda qui officie également sur Fairest mais que j’ai, personnellement découvert sur Coffin Hill (le syndrome du « G PA LU LOL », que voulez vous !). Et s’il ne faut retenir qu’une seule chose de son travail, c’est que c’est beau. Que dis-je, c’est sublime. Les traits de Miranda sont très fins, ses dessins ne fourmillent pas de détails mais sont très lisibles. Ses personnages sont beaux, les visages constants, et ce que j’aime encore plus dans cette série ce sont les petites touches de « sorcellerie » que l’auteur met dans ses planches, et qui s’incrustent à l’histoire (des vols de corbeaux, la présence d’insectes ou de crânes ça et là. Et sur tout ce qui est effets fantastiques ou de magie, Miranda impressionne également, et les scènes d’horreur ont une empreinte bien particulière.

Et dans le cas de cette série, je crois qu’il est crucial de souligner, encore plus que d’habitude l’importance de la coloriste, Eva de la Cruz, qui enveloppe de sa palette les planches avec des teintes froides dans le bleu dans les scènes d’enquête, qui accentuent le côté polar glauque, et bien plus chaudes dans les flashbacks. Et que dire de l’effort mis dans ces plans horrifiques, dans lesquels de la Cruz utilise un sang d’un rouge très vif qui rend le tout d’une beauté presque contemplative, tout en mettant mal à l’aise (la « scène du miroir », pour ceux qui auront lu, est à ce titre exemplaire). Stephen Sadowski est également présent en fin de volume pour un numéro, et si son style est un peu différent de Miranda, avec des traits un peu plus gros, l’unité artistique est conservée grâce à la présence de de la Cruz. Le travail visuel est donc un des gros points forts du titre, et à ce titre on notera la présence de quelques pages de croquis en toute fin d’ouvrage, plutôt sympathiques bien que non indispensables. Enfin, un dernier petit point, cet ouvrage fait également partie des récents titres Vertigo proposés à faible prix dans le format TPB, et si j’ai envie de parier qu’Urban Comics pourrait éditer ce titre un jour ou l’autre, il ne vous en coûtera vraiment rien de passer le cap de la VO !

On pourrait avoir peur de se retrouver avec un teen drama à la sauce fantastique, mais Caitlin Kittredge va au-delà de ces clichés en nous servant une intrigue mêlant plusieurs influences (et pas les moins bonnes !) qui, malgré ses travers, devrait vous garder accrochés. Mais Coffin Hill, c’est surtout une patte artistique vraiment chouette, Miranda et sa coloriste étant vraiment au top, et si la vue du sang ne vous fait pas peur, vous savez ce qu’il vous reste à faire ! 

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6 Commentaires
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Biggy
9 années il y a

Autant l’histoire que les dessins donnent envie!

Corentin
9 années il y a

Need.

Crane
Crane
9 années il y a

A 10 euro les sept numéros je n’ai pas d’excuses pour ne pas donner sa chance à cette série^^

Sasahara
Sasahara
9 années il y a

Avec le nom du personnage ça ne peut être que morbide !
Ce n’est pas précisé plus haut, sans doute parce que ça va de soit, mais : « coffin » veut dire cercueil et je crois que l’expression « coffin hill » désigne un cimetière donc le titre de la série est à double sens… ça ne m’étonne pas que Stephen King ne soit pas loin !

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