Les points positifs :
Les points négatifs :
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« You’re in love with the Batman ! » – Terry McGinnis
- Scénario : Adam Beechen, Scott Peterson, Hillary J. Bader – Dessins : Norm Breyfogle, Adam Archer, Annie Wu, Peter Nguyen, Craig Yeung, Craig Rousseau – Couleurs : Andrew Elder – Couverture : Annie Wu
- DC COMICS Beyond – Batman Beyond : Batgirl Beyond – Contient : Batman Beyond v5 #19-29, Batman Beyond v2 #1-2 – 2 Avril 2014 – 168 pages – 14,99 $
Continuons donc cette fin de semaine 100% Beyond (j’espère que le dossier vous a plu !) avec la critique de ce second TPB de Batman Beyond v5 qui est la suite directe du précédent, Batman Beyond : 10 000 Clowns. Nous retrouvons dans cet ouvrage la suite de la série qui sortait d’abord au format numérique, et qui a vu un changement d’équipe créative important, puisqu’Adam beechen, qui oeuvrait depuis plusieurs années sur le Beyondverse sera remplacé par Scott Peterson. À noter également que les numéros inclus dans ce livre sont les derniers avant que la série ne subisse un changement drastique pour devenir Batman Beyond 2.0 (que je critique toutes les semaines dans les Review Express, et dont on vous reparlera pour la sortie du premier TPB).
Nous reprenons donc l’intrigue directement après la fin de « 10 000 Clowns » dans un épisode qui se concentre sur Dana Tan (pour des raisons évidentes) et qui sert vraiment d’épilogue à l’arc précédent… contenu dans le TPB précédent donc. Le fait de voir cet épilogue dans ce nouvel ouvrage m’a vraiment laissé perplexe tant il aurait mieux eu sa place dans l’autre bouquin ; mais passons. Beechen s’amuse, encore une fois, à changer le statu quo de ses personnages, avec un évènement tout de même assez important, qu’il est dommage de ne pas voir ré-utilisé dans le reste de l’ouvrage. Sur cette petite histoire, le côté « teen » de Beyond est un peu abordé de façon amusante, et on a l’impression pendant quelques instants de ne pas voir Terry et Dana mais Peter Parker et MJ. Amusant.
Mais l’auteur nous tire bien vite de ces considérations puisque l’arc d’après, « Undercloud », se concentre sur Max, qu’on avait déjà vu dans le TPB précédent sur quelques pages, et qui nous montrait qu’elle avait intégré une sorte de groupe de hackers, dans l’espoir de l’infiltrer et voir ce qu’ils ont en tête. Cette intrigue qui était jusque lors mise au second plan prend de l’importance ici. Max a été capturée par le chef de l’Undercloud, qui se fait appeler Rebel, et qui a besoin des compétences en informatique de Max pour réveiller une sorte de gigantesque robot chargé de mettre à sac la ville… Oui, encore une fois, mais les motivations de Rebel sont très différentes de ce qu’on a pu voir dans la série et se rappellent directement au côté social/politique de Batman Beyond qui avait pu être creusé dans la saison 1 de la série animée; on parle d’une lutte des classes avec la haute société qui écrase de façon scandaleuse ceux qui vivent de façon moyenne, et Rebel veut faire payer tous ces salauds de riches qui se gavent sur le dos des autres (grosso modo, hein). Et c’est assez rafraichissant de voir ces thématiques utilisées, témoignant du respect de Beechen par rapport aux créateurs de la série, mais ce qui l’est encore plus c’est de voir comment l’histoire va tourner, avec un twist complètement inattendu et qui va nous montrer des personnages bien connus du DCverse. Je n’en dis pas plus, mais si les évènements sont toujours un brin sérieux, la seconde partie de l’histoire a quand même une sorte d’ambiance un peu plus légère qui est bienvenue après la folie furieuse de 10 000 Clowns.
Mais nous quittons après Beechen et disons bonjour à Scott Peterson qui prend le relais pour une histoire qui se concentre sur la commissaire Gordon… et une nouvelle Batgirl qui est arrivée en ville. Forcément, la relation entre les deux est bien particulière compte tenu du passé de Barbara. Peterson a la bonne idée de ressortir le concept de Batgirl tout en l’adaptant à cet univers, même si certains pourront dire que c’est un manque d’originalité. Reste que les motivations et l’identité de cette nouvelle Batgirl ne sont pas énormément développés et que, le volume s’achevant assez vite (cette histoire est plutôt courte), on ne sait pas ce qu’il adviendra de ce personnage (pour info, il n’est pas encore réapparu dans la série Beyond 2.0). De même, d’autres éléments importants (comme celui qui touche à Dana) ne sont plus abordés du reste de l’ouvrage, et c’est un peu dommage de construire un univers et de l’embellir si une fois les modifications apportées on fait comme si elles n’étaient plus là. Enfin, grosse surprise, vous trouverez en fin de volume deux numéros de la vieille série Batman Beyond (Batman Beyond v2, qui avait duré 24 numéros, référez-vous au dossier si jamais) ; si on peut trouver l’initiative sympa pour les lecteurs actuels de re(découvrir) ces histoires d’Hillary J. Blader, je doute quand même de la pertinence de les avoir incluses ici puisque les histoires en question n’ont pas vraiment de rapport avec tout le reste, du coup. Non, c’est sympa de les avoir mises là, mais je comprend pas vraiment la motivation.
Sur la partie artistique, c’est un petit peu la débandade. On a droit à plusieurs artistes différents, et ce n’est pas forcément une mauvaise chose puisque Norm Breyfogle livre des planches sur lesquelles on pourrai croire qu’il a voulu aller un petit peu trop vite. L’action est pas forcément bien retranscrite, mais ce sont surtout les visages qui ont tendance à être ratés, ce qui est dommage puisque l’artiste m’avait habitué à une certaine constance là-dessus. Mais le pire, ce sont les dessins de Peter Nguyen, absolument affreux – les visages sont tous déformés un truc dégueulasse, et comme c’est avec lui qu’on commence la lecture, je vous le dis : accrochez-vous, ça s’améliore ensuite. Reste enfin l’histoire sur Batgirl illustrée par Annie Wu qui apporte du renouveau à la série car le trait de l’artiste est vraiment très différent de toute le reste ; c’et beaucoup plus fin, avec des cases assez grandes et épurées, et une colorisation aux teintes légères. On change radicalement d’ambiance et, ma foi, ce n’est pas plus mal. Reste que dans l’ensemble, on se retrouve avec une qualité artistique plutôt inégale qui gêne un peu à la lecture.
Batman Beyond : Batgirl Beyond est donc un peu en dessous de 10 000 Clowns, la faute à des éléments importants qui sont amenés et aussitôt oubliés, et à des artistes qui ne sont pas au meilleur de leur forme. Toutefois, les histoires continuent d’enrichir la continuité du DCAU (et du Beyondverse plus particulièrement) et montrent qu’après toutes ces années et ces comics écrits, il y a encore beaucoup de choses à exploiter… Et croyez-moi, ce n’est pas fini puisqu’après ça, Batman Beyond 2.0 va encore plus changer la donne !