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Les points négatifs :
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« La vengeance empoisonne le cœur, Bruce. » – Alfred
- Batman contre le fantôme masqué – 1993
- DVD – 1h15 – Réalisation : Eric Radomski, Bruce Timm – Scénario : Alan Burnett, Paul Dini, Martin Pasko, Michael Reaves – Production : Bruce Timm, Alan Burnett, Michael Uslan, Benjamin Melniker – Casting : Kevin Conroy, Dana Delany, Mark Hamill
Batman contre le Fantôme Masqué (Batman : Mask of the Phantasm en VO) est le premier d’une longue série de longs-métrages animés à arriver dans les foyers des batmanophiles. Basé sur l’univers de la légendaire série animée des années ’90, il en reprend le casting hallucinant, à savoir Kevin Conroy dans le rôle de Batman (Richard Darbois en français), Efrem Zimbalist Jr pour Alfred (Jacques Ciron) ou encore Mark Hamill dans la peau du Joker (Pierre Hatet). Inspiré des comics Year One et Year Two, il propose une histoire inédite revenant au passage sur les origines de Batman et ses motivations.
Un mystérieux individu s’en prend aux malfrats de la ville de Gotham. Apparition fantomatique invulnérable pour certains, Batman ayant franchi la limite pour d’autres, ce sinistre personnage laisse assez de cadavres derrière lui pour que Batman, accusé à tort de ces crimes, décide de mettre un terme à ses agissements criminels. Son alter-ego Bruce Wayne est toutefois également accaparé de son côté, son passé se faisant insistant à l’occasion du retour de son amour de jeunesse dans la ville.
Le scénario de ce film est une réussite tout d’abord dans sa maîtrise séparée des intrigues, qu’il tisse et lie de manière admirable. Le revirement des autorités contre le Batman n’est certes pas un thème original, mais il se révèle toujours efficace, soulignant ici la droiture de Gordon lorsque celui-ci refuse de croire que Batman et ce fameux Fantôme Masqué ne font qu’un. D’un autre côté, le personnage d’Andrea Beaumont est bien introduit. D’apparence peut-être trop lisse, il se pare petit à petit d’une dimension tragique savoureuse. Il gagne encore en intérêt à travers l’attachement sensible que lui porte Bruce Wayne, amenant le milliardaire à un dilemme radical lorsqu’il hésite à abandonner sa quête de justice pour épouser son amour de jeunesse, ce qui équivaudrait à revenir sur la promesse faite sur la tombe de ses parents. Et hop, les scénaristes en profitent pour revenir sur les motivations du personnage et ses premiers pas dans la lutte contre le crime, notamment à l’occasion d’une scène où un Bruce Wayne encagoulé découvre la nécessité du costume en faisant écho au Year One de Frank Miller.
Bruce Wayne est malmené dans ce film. Ça pourra d’ailleurs surprendre de le voir aussi amoureux, tant on est habitué à le voir dissimuler ses sentiments sous une couche de kevlar et un visage figé. Il a l’air plus entiché de cette Andrea Beaumont que de Talia et autre Catwoman, des cas où c’est parfois l’insistance des demoiselles qui lui arrache des baisers fugaces. Cherchant la solitude et se replongeant dans de vieux souvenirs lorsque ladite Andrea revient à Gotham, son bouleversement est perceptible et nuance l’imperturbabilité qui l’anime d’ordinaire. Cette impression de fragilité est subjuguée lors d’une scène marquante où il se précipite sous la pluie sur la tombe de ses parents en quête d’une absolution muette. Vraiment, cet aspect est brillamment mis en valeur !
La fragilité de Batman annonce la couleur : ce long-métrage est particulièrement sombre. Entre son Batman tourmenté, son grand méchant tiré d’un film d’horreur, son obscurité perpétuelle et ses orages… Il n’y a guère de quoi rire, à l’exception de flashbacks lumineux qui ne font qu’accentuer le contraste avec ce présent ténébreux. De plus, les cadavres s’y accumulent, alors que c’était très rare de voir un personnage mourir dans la série d’origine. Les décors sont conçus pour aller dans cette direction, Gotham d’une part, mais aussi le cimetière où sont enterrés les parents de Bruce Wayne et enfin le parc d’attraction dément du Joker où se passe le dernier quart du film, oppressant comme de coutume.
On pourra soupirer à l’arrivée du Joker, mais elle est faite avec goût et théâtralité, sans compter qu’elle sert de surcroît à briser le rituel meurtrier du Fantôme Masqué, l’air de dire : ‘Hé, s’il y en a un qui peut semer pareillement la mort à Gotham, ça ne peut qu’être moi, le Clown Prince du Crime !’. L’implication du Joker étend aussi à un troisième intervenant, l’opposition, plus profonde qu’on pourrait le croire, entre le Fantôme Masqué et Batman (opposition à laquelle s’ajoutait déjà dans une moindre mesure les autorités de la ville et les démons intérieurs de Bruce Wayne). Le Joker rend tout plus compliqué : qui est au fond le méchant, qui faut-il sauver, qui faut-il protéger ? Soyez rassurés : ça ne se limite en fait pas à du simple fan-service pour contenter les amateurs du Joker, puisque son rôle est essentiel dans la résolution de l’intrigue (même si l’idée de l’introduire ‘depuis le début’ est plutôt étrange, mais c’est secondaire).
Un mot enfin des aspects plus formels. Le design des personnages est identique à celui de la série animée et en ce sens il frise la perfection. L’animation est étonnamment visionnaire ! Batman : The Animated Series faisait passer ses contemporaines comme Spider-Man ou X-Men pour des amateurs très saccadés, mais ici Batman: Mask of the Phantasm marque un pas supplémentaire, en s’autorisant des effets 3D comme dans le générique qui fait planer une caméra dans une Gotham impressionnante, on peine à croire que ça date de 1993 ! Quant à la bande-son, le thème de Shirley Walker génère toujours autant de frissons, particulièrement lorsqu’il est ici interprété par un chœur. L’effet est saisissant à la première écoute, mais perd un peu en intensité une fois la surprise passée, la faute à l’absence de voix secondaires (une seule mélodie pour l’ensemble des choristes).
Chargé d’émotions, sombre et adulte, Batman contre le Fantôme Masqué accumule les qualités qu’on exige d’une aventure moderne de Batman. Plus soigné et abouti que ses suites Subzero et Mystery of the Batwoman, il laisse loin derrière des adaptations plus modernes comme Son of Batman, sans avoir pris une seule ride en 21 ans. Il soulève un parfum de nostalgie à l’évocation de la série animée des années ’90, mais ne s’y limite pas en proposant une histoire palpitante où scénario et atmosphère rivalisent de qualité.
Le meilleur parmi les meilleurs.
Ce film avait quand même réussi à me faire espérer que Bruce abandonne Batman pour Andrea et qu’il soit enfin heureux. La conclusion tragique donne une vraie force au choix d’être et de rester Batman. Ce film est un très bon souvenir.
J’ai d’ailleurs vu Son of Batman hier soir et je regrette vraiment l’ère Timm/Dini, la direction artistique et la qualité d’animation ne sont plus autant au rendez vous, j’ai quand même passé un bon moment mais absolument pas comparable a un bon vieux batman tas.
21 ans mon dieu ont dirait que c’était hier. Ont sent bien dans l article à quel point ce film en a passionnés plus d’un.que de souvenirs il restera certainement l’un si pas LE meilleur film d’animation batman.rien qu’a repenser a ce générique j en ai des frissons. Super review the riddler comme toujours ^^
The dessin animé qui a fait mon enfance. Le meilleur de tous les Batman sans aucun doute.
THE BEST ! C’est tout.
Et oui, du très bon Batman
L’un des meilleurs longs métrages Batman…paradoxalement inspiré de Year Two, sans doute l’un des pires comics.
Il est bon c’est vrai mais je trouve qu’il ne vaut pas batman et red hood sous le masque rouge
L’un des meilleur film animée Batman !
Certainement mon film animé préféré. Du coup ta review m’a donné envie d’écouter en boucle la BO qui est assez exceptionnelle !
En espérant une sortie un de ces jours dans une édition digne de ce nom.a se demander si wb ne l aurai pas oublié dans un carton quelques par.
Oublié ça m’étonnerait. Beaucoup de fan l’ont réclamés lorsque le DVD est devenu le nouveau format standard pour l’audiovisuel.
Maintenant, pourquoi la Warner ne fait rien … mystère !
Et dire que je ne connaissais même pas de nom lol^^
Un excellent film qui s’amusait aussi à outrepasser les limites permises pour la série animée ! Il suffit de voir les derniers combats du Joker, qui auraient fait sauter les quelques poils restant sur le caillou des censeurs !
Le film est sorti au cinéma aux états-unis, et je me rappelle à l’époque combien je hurlais de désespoir de ne pas le voir sortir chez nous au cinéma également !
Encore aujourd’hui, un des tout meilleurs films d’animation de super-héros existant, indubitablement !
C’était encore récemment pour moi le meilleur film Batman, puis The Dark Knight Returns fut.
Mention spéciale à la magnifique chanson de fin