Review VF – Les Dossiers de Hellblazer Tome 2 – Pandémonium

Review Pandémonium
Review Pandémonium
Les points positifs :
  • Les sous-entendus
  • L’Irak
  • Aseera

Les points négatifs :

  • Ça ne prend pas
  • Les dessins de Jock vont déplaire à beaucoup
  • Pourquoi l’épisode #181

 

« Sinon l’univers sera bientôt réduit à un abyme froid et triste. »


  • Scénario : Jamie Delano – Dessin : Jock

Enfin un deuxième tome des dossiers de Hellblazer. Enfin de nouvelles aventures pour notre anglo-saxon bougon préféré. Il aura fallu le temps. Surtout que j’ai découvert cet univers avec le volume précédent, Mauvais Sang, et autant dire que j’avais adoré à l’époque. Belle ambiance, et superbes dessins de Sean Murphy ! C’est donc avec impatience que j’attendais ce tome 2 et avec impatience que je l’ai commencé !

Quand John Constantine croise le regard envoûtant d’Aseera, il ignore encore que cette rencontre le mènera de ses chères rues de Londres aux terribles champs de batailles irakiens. Alors qu’une bombe explose au British Museum, les services secrets de sa Majesté font appel à ses talents pour interroger un de leurs suspects, peu enclin à coopérer…

Un homme dangereux et impénétrable, qui tour à tour plonge ses interrogateurs dans une souffrance psychologique proche de la démence. John Constantine subira-t-il le même sort ? (contient les épisodes Hellblazer : Pandemonium + Hellblazer #181)

Pandémonium

Clairement le genre de lecture qui me laisse en pleine interrogation. Incapable de dire si j’ai aimé ou non. J’ai apprécié le scénario et pourtant des choses ne passent pas. Les dessins collent bien à l’histoire mais certaines cases sont juste affreuses. Dans Pandémonium, on découvre un John Constantine habilement piégé par le gouvernement de sa Majesté la reine, afin qu’il se force à aller en Irak. Contexte fort alléchant. Constantine est égal à lui-même verbalement agressif, voire violent, je-m’en-foutiste, mauvais, sans barrière dans ses actions. Le personnage est badass à souhait. Le type n’en fait qu’à sa tête, il a sa morale, sa façon d’agir et merde à ceux à qui ça ne plaît pas. Est bien idiot celui qui pense pouvoir le manipuler sans avoir de représailles.

Dès l’interrogatoire passé, on a l’impression que la trame principale change d’un coup ! Tout est mis de côté et l’histoire se résume à une partie de poker entre Constantine et divers démons, où l’argent est remplacé par des âmes ! Et si cette idée de partie de poker est sympa, on a surtout l’impression que Jamie Delano surfe sur l’intérêt de ses dernières années pour les jeux de cartes. Mais au final on retient quoi ? Cela apporte quoi ? J’ai envie de dire pas grand-chose. Constantine se tape une nouvelle nana (j’avoue que les scènes avec Aseera sont propices à d’excellentes phases de dialogues et de bons moments au-delà de la tension sexuelle qu’elle peut dégager selon Constantine) mais elle disparaît aussitôt l’acte passé, le grand méchant démon s’écrase sur une partie de poker alors qu’il pourrait broyer son ennemi entre ses doigts et Constantine joue la partie pour Ishtar, sorte de déesse qui arrive aussi vite qu’elle ne repart… Et qu’il ne connaissait ni d’Ève ni d’Adam avant ça…

J’ai cependant trouvé mon intérêt sur autre chose que l’histoire au final. C’est l’aspect historique et culturel qui m’a parlé. Jamie Delano utilise son récit pour pointer du doigt les agissements des gouvernements des pays dits « civilisés » dans les horreurs qui se sont abattues sur l’Irak (pays pointé du doigt ici, mais cette vérité est valable partout à travers le monde, hélas). Ces gens qui se disent  intelligents et qui agissent sur la vie des Irakiens comme s’ils n’étaient que des personnages de jeux vidéo, jouant avec leur vie comme s’ils n’étaient pas réels, se moquant des conséquences. Cela se passe si loin, pourquoi se soucier des répercussions ! Au final, plus que les démons, ce sont les politiciens véreux, qui manipulent Constantine, qui passent pour les véritables méchants de l’histoire !

Pandémonium

Jock c’est bien connu, c’est particulier comme style graphique. Des dessins saccadés, souvent bruts de décoffrage. Et pourtant difficile de dire que son style ne colle pas à l’ambiance lourde du conflit dans lequel prend cœur le récit. Les visages sont marqués, ils sont trop carrés, très durs, sans doute à cause du poids du conflit, du contexte. On ressent les émotions sur les visages, comme lors de la partie de poker, ou bien encore quand Constantine doute. Cependant cela donne, bien trop souvent, une impression de brouillon, surtout chez Constantine et sa coupe de cheveux… tout bonnement hideuse… C’est très sombre, très oppressant, on transpire autant que les personnages. Petit bémol également sur les démons, qui n’ont de démoniaque que le nom malheureusement…

Question couleur, c’est plutôt déroutant, c’est très sombre et très pastel, et ce sont plus les cases qui imposent une ambiance colorée qu’autre chose. Rouge avec les démons, jaune dans le désert… C’est particulier, on se retrouve par moment avec des cases donnant l’impression de n’offrir qu’une seule couleur tellement elle prédomine  et occulte tout le reste. La violence est très bien retranscrite.

On a le droit en fin de volume à l’épisode 181 de la série. De Mike Carey et Jock. Je n’en vois pas l’utilité. Il n’a rien à voir avec Pandémonium, les dessins de Jock sont beaucoup plus classique, moins oppressants, moins trash. L’histoire avec ce contrat sur l’âme de Constantine se laisse lire mais semble sortir de nulle part pour le coup…

Pandémonium3

Bref, je n’arrive pas à trancher ! Je n’arrive pas à faire pencher la balance du côté de cette dénonciation dissimulée qui me plaît ou du côté de cette histoire bancale qui ne prend pas vraiment et qui semble trop disparate. J’ai aimé la façon de faire de Constantine, j’ai aimé l’Irak en fond, j’ai aimé Aseera, mais j’ai l’impression que ces trois éléments dépassent l’histoire que Delano voulait raconter. Car on comprend lors de la fin de cette histoire que ce pointage du doigt est en fait le véritable fond du récit. L’attaque de Delano qui était en second plan au début de son histoire, devient le principal centre d’attention à la fin.  Dommage au milieu de cette attaque sur les puissances de l’hémisphère nord, de cette dénonciation sur la façon d’agir de nos gouvernements, de tout casser avec une simple partie de poker avec des démons…


UN DEUXIÈME AVIS C’EST BIEN AUSSI !!

Jamie Delano au scénario sur Hellblazer, c’est en général signe de qualité. Ici, le charme n’est pas rompu avec une histoire qui mêle principalement guerre au Moyen-Orient, religion et démons. Un mixe plutôt osé et violent de sens, mais vraiment très intéressant. Ce scénario est très prenant, mais malheureusement, je me suis vue à plusieurs reprises bloquée par les planches de Jock. Je sais que c’est un grand artiste, mais les goûts et les couleurs ne se discutent pas, et malheureusement ici, ça ne passe pas. La noirceur est là et correspond carrément à l’intrigue, mais je sais pas, je suis réfractaire à ses planches. Au bout d’un moment c’est même pénible car la lecture n’est plus vraiment plaisante alors que l’histoire, elle, tient bien la route. C’est dommage.

La dernière aventure qui se concentre sur Londres passe mieux niveau dessin, alors que c’est toujours le même artiste. Oui je peux aussi être plutôt très compliquée. C’est une course-poursuite entre Constantine et trois démons dont je vous épargnerai le nom. On retrouve bien le Constantine ronchon dans des histoires sombres, violentes et engagées, mais Jock tâche un peu sur le coup.

– Harley

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7 Commentaires
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CaptainMasked
9 années il y a

J’aime beaucoup Jock mais ce deuxième tome ne vaut pas le premier avec Sean Murphy. Par ailleurs, ce deuxième tome m’a fait légèrement pensé au film Constantine. (le film commence dans un pays oriental) Bonne review Biggy !

pacclerouge
pacclerouge
9 années il y a

L’archétype de la recension qui me met en colère. Je passe sur « l’anglais bougon » (on parle quand même du plus grand anti-héros de l’histoire du comics).
Mais ce qui me gêne, c’est le manque de considération pour l’écriture de Delano. Mais pour cela, Biggy, il aurait fallu que tu prennes connaissance de son run sur l’ongoing qu’il initie. Alors ou, je sais que normalement toute oeuvre doit pouvoir s’apprécier indépendamment de ce qui a été écrit précédemment, mais tout de même…
Tout ça pour dire que Delano se sert souvent de Hellblazer pour parler du contexte socio-politique sans que ce soit par ailleurs pontifiant ou manichéen (contrairement au Punk Rock Jesus, puisque Sean Murphy a été mentionné), avec une utilisation du surnaturel comme excroissance ou symbolique appuyée du monde qu’il entoure. Constantine n’est pas le magicien des N52 qui lance des effets pyrotechniques à la con, il reste un témoin à demi-cynique du monde qui l’entoure.

Même le dessin est convaincant. Hellbazer c’est toujours (ou souvent) de grands écrivains et des artistes plus anonymes. Là on a la chance d’avoir Jock, donc on va pas bouder son plaisir…

Bref, je m’adresse à tous les fans de Hellblazer : c’est un bonheur que de retrouver le temps de cette mini-série le grand Jamie Delano. Noirceur, cynisme, héroïsme et baisage à la dernière minute sont toujours de la partie. Entre nostalgie et récit nerveux, on ne peut pas (ou doit pas) faire l’impasse, surtout si cela incitera Urban a enfin se lancer dans une réédition en bonne et due forme de Hellblazer.

Le seul point où je suis d’accord, c’est l’ajout de l’épisode venu de l’on-going, qui n’apporte strictement rien (sinon de la confusion).

T]osh`iki
T]osh`iki
9 années il y a

Je sais qu’urban pensent à faire différemment avec hellblazer, en pensant faire un vertigo signature comme les DC signature, pour sortir hellblazer en différent run de scénaristes.

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