[Review VO] The Great Darkness Saga – New Edition

Review The Great Darkness Saga
The Great Darkness Saga - New Edition
Les points positifs :
  • Un talent de narration !
  • Une lutte épique de chez épique
  • La Légion X le Fourth World
  • C’est très, très riche
Les points négatifs :
  • Ca mets du temps à s’installer
  • L’épilogue est absent !!
  • C’est très, très dense

« Go… for your Master… for Darkseid ! » 


  • Scénario : Paul Levitz  – Dessins : Keith Giffen, Larry Mahlstedt – Colorisation Carl GaffordGene d’Angelo –  Couverture : Keith Giffen


À l’heure où l’influence de Jack Kirby se fait ressentir une nouvelle fois au travers de l’annonce d’une nouvelle série Infinity Man and the Forever People, je souhaiterais aujourd’hui me pencher sur une oeuvre qui a elle aussi été influencée par ce grand auteur, et qui met en jeu une équipe de super-héros parmi les plus complexes à aborder (à mon avis) du DC Universe : la Légion des Super-Héros. La Légion, combien de fois en ai-je entendu parler sans pour autant trouver le courage de me lancer dans la lecture de leurs aventures ? La réédition de ce TPB intitulé The Great Darkness Saga venait à point nommé pour enfin franchir le pas, bien que je n’étais pas sûr qu’il constitue la meilleure porte d’entrée possible pour découvrir la Légion. Mais il faut dire que la couverture de Giffen avec Darkseid a réussi à m’appâter. Je vous propose donc aujourd’hui la review de ce TPB qui reprend des numéros de la série Legion of Super-Heroes sortis en 1982.

Difficile donc pour un nouveau lecteur d’appréhender ce pavé sans avoir aucune connaissance de la Légion ; et comme je me plais à le répéter, cette lecture constituait en soi une sorte de dépucelage pour moi (vis-à-vis de la Légion). Reste qu’entre la version romantique et tendre et le truc fait à l’arrache sur des toilettes avec violence, il faut dire que cette lecture tient plutôt de la seconde version que de la première. Toute considération sexuelle mise à part, on rentre dans le lard dès les premières pages : la Légion est bien établie, et le lecteur doit apprendre à en connaître ses membres et son fonctionnement bien malgré lui. Nous suivons donc ce groupe de super-héros du 31ème siècle, qui protège l’ensemble des Planètes-Unies, au fil de leurs aventures ; des premiers affrontements qui permettent, néanmoins de découvrir chacun des membres et leurs pouvoirs : il y a Lightning Lad, alors leader de la Légion, et sa femme Saturn GirlBouncing Boy et sa femme Duo Damsel (capable de se dédoubler comme son nom le laisse entendre), qui sont tous deux réservistes, Lightning Lass (soeur de Lightning Lad) qui a une relation amoureuse avec Timber Wolf, légionnaire au caractère très intempestif, ou encore Brainiac 5, un Légionnaire dont le nom fait évidemment référence au super-vilain bien connu de tous, mais s’il est également très intelligent, n’a pas du tout les mêmes ambitions bien sûr. Je pourrai continuer pendant pas mal de lignes puisque la Légion comprend jusqu’à 23 membres lorsqu’elle est complète, et il peut paraître difficile de s’y retrouver par moments, si ce n’est que les personnages sont rarement présents tous en même temps. En effet, les différentes missions qu’a la Légion l’obligent à être scindée en petits groupes, souvent en fonction des aptitudes des Légionnaires, et ce procédé en apparence assez simple permet à Levitz d’alléger sa narration tout en proposant quelque chose qui me fait vraiment penser à ce qu’on retrouve dans des (plus ou moins) vieux feuilletons. On passe d’une scène à l’autre tout en douceur, et si chaque scène ne se finit pas forcément sur un cliffhanger, il y a suffisamment d’attention captée et de tension dans ce qu’il se passe pour qu’on ait hâte de revenir voir ce qu’il se passe avec ces personnages.

Si le titre de l’ouvrage et la couverture nous montrent Darkseid comme le grand ennemi de ce livre, il faudra néanmoins patienter pour le voir finalement débarquer dans les pages qui le composent. En effet, on peut se poser la question de la pertinence de la présence de certains numéros qui ne racontent au final pas grand chose, par rapport au sujet principal. En fait, les numéros repris sont ceux qui ont été écrits dès le départ par Paul Levitz à son arrivée sur le début de la série. Et on pourra apercevoir, de façon assez discrète, que l’auteur avait planifié l’arrivée de Darkseid assez en avance puisque son réveil, et l’envoi de ses serviteurs seront montrés de façon très brève dans certains numéros précédents (mais du genre, une demi-page, très obscure, pas plus). Là aussi, je trouve le procédé ingénieux même si du coup la densité de la lecture s’en trouve accentuée. Car il faut reconnaître qu’à part un très long combat contre Computo (une sorte de super-ordinateur surpuissant), qui permet à Levitz d’introduire le personnage d’Invisible Kid dans la Légion, les autres combats ne sont pas des plus transcendants. On notera tout de même les errances de Légionnaires sur un astéroïde alors que d’autres sont fait prisonniers sur un monde aux allures médiévales – une diversité bienvenue qui permet de mieux faire passer la pilule.

Alors quand le début de « The Great Darkness Saga » se fait sentir, on part directement dans des directions bien plus épiques. Au départ, la Légion n’est confrontée seulement qu’à des émissaires de Darkseid (même si personne ne sait à ce moment qui est le Maître de ces créatures), mais même contre ces simples sbires elle a beaucoup de mal à y faire face. Et lorsque le Maître débarque, on passe encore à une dimension au-dessus, avec des choses de plus en plus folles qui se déroulent sous nos yeux. Pour ne citer que cela, Darkseid va par exemple provoquer l’alignement de deux planètes afin de pouvoir contrôler l’intégralité des habitants d’une d’entre-elles et en constituer son armée. C’est complètement fou ! Le récit est également considérablement accéléré mais Levitz arrive à ne pas nous perdre pour autant. L’autre chose qui fait grandement plaisir, ce sont outre Darkseid les autres éléments du Fourth World de Kirby qui y sont intégrés (je n’en dirais par plus, amateurs de spoilers), même si un lecteur non averti n’aura pas forcément connaissance d’où proviennent certains éléments. De l’aveu de l’auteur lui-même, qui place un petit encadré à un moment dans le bouquin : « si vous n’avez pas lu le 4th World de Jack Kirby… c’est bien trop compliqué pour vous l’expliquer ici ! ». L’affrontement entre la Légion et Darkseid ira en grandissant, jusqu’à sa conclusion, qui reste tout aussi épique. En revanche, on pourra râler sur le fait que l’épisode qui sert d’épilogue à cette saga, et qui contient, de ce que j’ai pu me renseigner, un élément de scénario crucial par rapport à toute l’histoire, ne soit pas présent dans ce TPB. En lieu et place de cet épilogue, on trouve quelques autres numéros qui nous montrent certains Légionnaires évoluer après ce terrible affrontement, mais je pense qu’on y a perdu au change…

Sur la partie artistique également, il y a de quoi se faire plaisir. Keith Giffen arrive en effet à dépeindre une multitude de personnages, en leur donnant à chacun un petit quelque chose qui permet, avec au final assez peu d’entraînement, de les reconnaître en un clin d’oeil (ce sera soit le costume, soit un détail physique), de dépeindre une multitude de lieux différents sans qu’il n’y ait de redondance visuelle, et est capable d’enchaîner les plans rapprochés lors de dialogues intimistes tout comme des scènes d’action dantesques qui font intervenir des centaines, voire plus, de gens. Alors bien évidemment, le style est daté, et si vous n’êtes pas fans des comics des années 80, vous risquez d’avoir du mal à lire tout ça, d’autant plus que la colorisation est très, très vive : ça pète des couleurs dans tous les sens, et pas seulement durant la Great Darkness Saga. C’est quelque chose qui d’habitude a tendance à me faire peur (je préfère les dessins « modernes ») et pourtant, ça n’a pas été le cas ici. Alors soit je deviens plus tolérant, soit il faut reconnaître que le style sied parfaitement à l’histoire qui est racontée, et notamment à son style. Et comme je n’ai pas de reproches particuliers à faire sur la partie artistique, les seuls bémols que j’adresserais à cet ouvrage sont, et j’en ai déjà parlé avant, sa très grande richesse (qui est aussi un avantage !) qui peut faire « trop » pour un lecteur découvrant la Légion, et la longueur de l’ensemble pour une Saga qui ne dure que sur un tiers (grosso modo)… Mais bon, c’est bien raconté, alors que voulez-vous qu’on y fasse ?

C’est (très) long, c’est (très) riche, c’est (très) diversifié, et c’est (très) bien raconté. Si The Great Darkness Saga n’est, à mon humble avis, pas la meilleure façon d’aborder la Légion des Super-Héros, elle n’en reste pas moins une histoire très forte qui a d’autant plus d’impact lorsqu’on est connaisseur de cet univers et de celui du 4th World. Et puis, même, y a Darkseid, ’nuff said ! Pour les néophytes, nul doute qu’un tel ouvrage vous donnera la curiosité de pousser vos lectures de cet univers, du moins si vous n’avez pas été rebutés par tout ce que vous venez d’avaler, et par le style daté des dessins de Keith Giffen. En définitive, cet ouvrage m’aura surtout montré à quel point Paul Levitz a été un auteur de talent, et que j’aimerais bien le voir revenir à ce standing dans ses productions actuelles… 

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ArnoKikoo

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TheRiddler
9 années il y a

Ca me saoûle sa race que cette nouvelle édition soit déjà épuisée sur mycomicshop ! Je devrai me rabattre sur amazon, mais j’ai la flemme de changer mes habitudes d’achat.

Freytaw
9 années il y a
Répondre à  TheRiddler

Tu as raté le coche ! Pas faute de faire des checklists :D
J’avais dit que c’était crop bien ! Arno confirme de fort belle manière, que j’avais raison ! :D

TheRiddler
9 années il y a
Répondre à  Freytaw

Il était sur ma liste « saved for later », mais voilà, d’autres priorités, qui s’appellent Jonah Hex, Justice League International, Animal Man, et il m’est passé sous le nez! Ne m’en veux pas, les trois quarts de ce que j’achète c’est à cause de toi, je fais de mon mieux :'(

Baccano
9 années il y a

Une review qui donne (très) envie merci!

MFW
MFW
9 années il y a

Paul Levitz était très en forme sur le titre legion of superheroes new 52. Il s’est même réuni un temps avec Giffen pour recréer le duo historique. Ce mec est celui qui connait mieux que personne cette équipe.
Cette histoire est une des nombreuses portes d’entrée possible dans leur univers mais ça a toujours été délicat. C’est tout de même une des team les plus rebootée de l’histoire du comics mais qui paradoxalement demande le plus de connaissance en continuité.

Freytaw il va falloir que cet été on s’y mette à deux pour un dossier et un par où commencer là dessus. Tout seul je m’y suis cassé les dents devant l’avalanche de choses à dire et de références. Je te fait donc cette proposition publiquement.

Freytaw
9 années il y a
Répondre à  MFW

Arf !!! Je suis piégé !

Ganglios
Ganglios
9 années il y a

Deux choses à corriger, il ne s’agit pas de Invisible Boy, mais d’Invisible Kid II (deuxième à porter le nom). Et la légion au complet à bien plus de 23 membres, bien que la plupart des scénarios se concentrent sur une vingtaine d’entre-eux, le noyau dur que sont la trinité fondatrice Cosmic Boy, Lightning Lad et Saturn Girl, Brainiac 5, Mon-El, Dream Girl, Star Boy (plus tard rennomé Starman), Colossal Boy et Shrinking Violet, Element Lad, Ultra Boy, Timber Wolf (qui a inspiré le personnage de Wolverine), Chameleon Boy, White Witch (future Black Witch), Sun Boy, Shadow Lass, Dawnstar et Wildfire… Il y en a tant d’autres! Toute version confondue cela doit avoisiner les 80…

Si des lecteur veulent sauter le pas et découvrir cette formidable licence, laboratoire de bien des grands noms du comics, je ne saurai que trop leur conseiller les lectures suivantes : « Superman and the Legion of Super-Heroes » (2008) de G.Johns et G.Frank (où l’on comprend la portée de Superman et de sa légende dans LoSH), « Legion Secret Origin » (2012) de P.Levitz et C.Batista,(les origines remises au goût du jour) et le dyptique de J.Shooter et F.Manapul « Legion of Super-Heroes Enemy Rising » suivi de « Enemy Manifest » qui offre de grands et beaux moments d’action (et le charadesign de Manapul qui ne gâche rien).

La légion c’est une famille, il y a beaucoup de connexions et de passif entre les personnages et chacun y trouvera son bonheur grâce à ses nombreuses versions et timelines. Personnellement, je trouve du bon dans chacune de ses itérations, mes personnages préférés sont Gravity Kid, Projectra/Sensor Girl (« The Great Darkness Saga » offre la part belle au personnage), Duplicate Damsel et Babbage.
Bonne lecture à tous.
Et Long Live Legion! …bien évidemment! :)

crazy-el
crazy-el
9 années il y a
Répondre à  Ganglios

C’est vrai, je me souviens que tu es un grand Fan des Légionnaires, ça me manque de pas pouvoir partager ça lol J’en rajouterais quelques uns, dans les Légionnaires réservistes, tu as Polar Boy, Stone Boy, Fire Lad, Night Girl, Chlorophyl Kid sont les principaux. Tu as 2 Légionnaires Honorifiques comme Jimmy Olsen et Lana Lang. La Légion a une Constitution comme éthique du groupe et sur le fonctionnement de l’élection d’un nouveau leader, il faut la lire ça vaut le coup, ça démontre le sérieux de cette Team. Il aurait tellement à dire. lol

Ganglios
Ganglios
9 années il y a
Répondre à  crazy-el

Polar Boy, Stone Boy, Fire Lad, Night Girl, Chlorophyl Kid, Porcupine Pete, Infectious Lass et Color Kid forment en réalité « Legion of Substitue Heroes », qui sont en fait les recalés de la Legion, leurs pouvoirs étant jugés ou trop dangereux ou pas assez maîtrisés ou même inintéressants pour pouvoir intégrer le roster officiel. Polar Boy fini par intégrer le cast officiel, Night Girl dirige la « Legion Reserve », mais les autres composent une team à part dont les méthodes sont particulières (c’est surtout une team comique) mais toujours orientées vers le Bien. D’autres équipes gravitent autour du roster principal comme le Legion Espionage Squad (pour l’infiltration), la branche spéciale de la Science Police et la division de sécurité de Takron-Galtos (la planète prison) et la « Legion Academy » tenue par Duplicate Damsel qui forme les aspirants légionnaires. Parmis le background riche de la licence on peut aussi aborder l’Interlac (un langage universel qui dispose de son propre alphabet), l’omnicom (le smartphone du 31e siecle) et Shanghalla, la planète-cimetière.

crazy-el
crazy-el
9 années il y a
Répondre à  Ganglios

Exact, la période que cette  »Legion of Substitue Heroes » devient des membres officiels date de la post-Zero Hour. Levitz les a intégré d’une magnifique façon, surtout Polar Boy bien sûr. J’ai remarqué que je n’avais pas parlé de mon favori. Tu vas dire que c’est étrange que j’ai choisi lui lol c’est Matter-Eater Lad. Levitz l’a gardé dans son run.

Ganglios
Ganglios
9 années il y a
Répondre à  crazy-el

Matter-Eater Lad, très bon choix! ;) Un Legionnaire mis en avant dans le run Waid/Kitson (Threeboot), commençant à « Legion of Super-Heroes : Teenage Revolution » et s’étendant à 6 numéros, le dernier étant « The Quest For Cosmic Boy », en tpb sur les sites de vente en ligne.

Freytaw
9 années il y a
Répondre à  ArnoKikoo

Désolé ! J’ai honte d’avoir laissé passer cette boulette ! (oui, Kikoo m’a fait relire et je n’ai pas relevé le Invisible Boy, je vais me fouetter trente cinq fois pour cet affront…)

DarkChap
DarkChap
9 années il y a

Une très bonne review pour un très bon comic book.
Le sommet de la Legion, un event épic au possible.
La Legion est clairement pas l’équipe la plus accessible mais elle a vraiment un charme absolument redoutable et plus on l’explore, plus on l’adore.

Ganglios
Ganglios
9 années il y a

Je vous invite à découvrir le groupe officiel facebook. Le dessinateur Steve Lightle (co-créateur de Tellus et Quislet, partenaire de longue date de Keith Giffen) en est un membre actif! Bon forum d’échange, il permet de découvrir les moments anthologiques et des curiosités au sujet de LoSH.
https://www.facebook.com/groups/legionclubhouse/
Je laisse le choix au modérateur de publier ceci ou bien de le garder sous le coude pour un éventuel dossier! ^^

MFW
MFW
9 années il y a
Répondre à  Ganglios

Merci on s’est entendu avec Freytaw pour fournir un dossier sur le sujet. On est un peu les seuls du staff à être des gros fanboy de la légion. Une des révélations de ma vie avec Booster Gold, ce qui fait qu’on a réalisé qu’il était moi dans le futur.
Mais bref, merci pour le lien il va bien nous servir et on le citera en source. Si tu veux nous faire part d’éléments que tu souhaiterais voir incorporer dans un dossier ou de suggestions nous sommes tout à fait ouvert. Envoie moi un mp quand tu veux.

Freytaw
9 années il y a
Répondre à  MFW

Exactement tout comme je viens de dire ! Enfin « je », je me comprend !

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