[Review VO] Batgirl Vol. 2 : Knightfall Descends

Les points positifs : Toujours ces dessins qui sont vraiment appréciables Une héroïne qui évolue dans le bon sens La diversité des menaces présentes dans ce tome Les points négatifs : Il reste encore un peu de pathos quand même. Cela reste plutôt conventionnel. Pas de réponse plus approprié pour le « miracle ».

« I have a chance at something. Lots of people don’t. » – Barbara Gordon.

• Scénario : Gail Simone – Dessins : Ardian Syaf, Alitha Martinez  – Encrage : Vicente Cifuentes – Couleurs : Ulises Arreola – Couverture : Ardyan Syaf et Vicente Cifuentes

• DC Comics BATMAN – Batgirl Vol 2 : Knightfall Descends – Contient : Batgirl #7-13 et #0 – 6 février 2013 – Hardcover – 192 pages – 22,99$

Barbara doit gérer un nouvel « ennemi ». Sa mère est de retour dans sa vie. Sans réelle explication, ni pourquoi. Comme si elle ne les avait pas quitté, son père, son frère et elle, des années auparavant, peu de temps avant que James Jr. devienne officiellement un doux psychopathe. Le passé frappe à sa porte violemment. Mais pas seulement avec sa mère. Elle doit aussi faire face à homme tout droit sortie de celui-ci, un ancien allié du Joker, un homme capable de sourire pendant qu’elle agonise sur le sol, la colonne vertébrale détruite par une balle…

Tout sur le relationnel, encore et toujours

Gail Simone continue sa démarche et poursuit à narrer la tourmente de Barbara. D’abord avec sa mère, ensuite avec cet ancien allié du Joker auparavant anonyme tiré directement des pages de The Killing Joke d’Alan Moore, et enfin avec son frangin qui fait un chouette retour parmi les personnes libres… Pour le grand plaisir de sa famille. Le tout devant une galerie de vilains un peu moins anecdotique que précédemment. Simone aime travailler au corps les relations de ses personnages. Les éprouver émotionellement. On a déjà eu ça dans le premier tome, et cela ne change pas ici. Mais c’était parfois un peu too much, un peu trop dans le pathos. C’était d’ailleurs un des reproches que je faisais au premier volume. Outre le fait qu’il n’y avait plus Stéphanie Brown. Mais vu que je ne suis pas quelqu’un d’obsessionnel (enfin pas trop), je m’en suis remis. Tout comme du « miracle ». Donc avant que vous poussiez des soupirs de lassitude quand à la caractérisation assez victime de Barbara Gordon, sachez tout de même qu’ici, elle m’exaspère moins dans ses réactions. Certes, elle est toujours avec quelques doutes, mais ce n’est plus trop la cruche du premier tome. Ouf. L’évolution reste subtile, rassurez-vous, mais personnellement, je n’aurais pas pu continuer avec une Barbara geignarde à souhait. Il y a aussi sans doute le fait que je me fasses doucement à cette nouvelle caractérisation, car le problème sur l’identité même de Batgirl et ce qu’elle est sensée, à mon sens, représenter, reste pour le moment entier.

Pleins d’histoires et pleins de vilains

De même, les vilains commencent à enfin à ressembler à quelque chose de sympa. En même temps, c’est facile, elle pioche dans le passé pour les faire ressurgir, mais c’est bien utilisé et plutôt malin. Et il faut avouer qu’il aurait été dommage de ne pas se servir un jour de James Gordon Jr. ! Et bien sûr, les relations entre les personnages restent malgré tout toujours le maître mot. Même avec les vilains, tout se joue sur leur relation ambigüe (ou non) avec Batgirl. Il y a aussi Grotesque, nouveau vilain, qui porte bien son nom mais qui reste largement plus sympathique qu’un simple Mirror. Puis surtout, on ne s’attarde pas longtemps dessus. Les arcs de ce volume sont assez court et le tout reste relativement fluide et intéressant. Cela change radicalement d’ailleurs du premier tome à ce niveau, cela donne d’ailleurs à ce volume une certaine densité que le premier n’avait pas. Nous avons aussi droit à un épisode de la Nuit des Hiboux, qui est vraiment pas mal foutu, avec son lot d’enjeux et de tensions ! J’ai relativement bien aimé. Puis vient l’arc avec Knightfall, en 4 chapitres, qui donne son nom au titre du volume, qui fait hélas, un peu une redite de Mirror sur la forme, bien qu’on s’en éloigne assez dans le fond (et l’intervention de James Gordon Jr n’y est pas étrangère). À noter, enfin, la présence du numéro #0 dans le volume pour des origines légèrement revisitées que j’ai trouvées, disons, convaincantes. Pas exceptionnelles, mais convaincantes. On s’en contentera. Et c’est un peu à l’image de l’ensemble, si le tout se veut sympa et propose même de l’amélioration par rapport au premier volume, on reste encore globalement dans le convenu. On n’atteint rarement ou jamais l’excellence, et c’est ce qui me chagrine un peu au final.

Constance graphique un peu en berne

Les dessins sont quant à eux, toujours aussi chouettes quand c’est Ardian Syaf (encore et toujours) qui s’en occupe, accompagné par Vicente Cifuentes à l’encrage (toujours là aussi). Je dirais même qu’il s’est amélioré depuis le premier tome, vous dire la qualité de ces traits. À mon goût, c’est un de ces auteurs qui arrivent parfaitement à capter l’émotion des personnages et à les retranscrire sur les visages. Et avec pas mal de détails dans les cases aussi, ça joue pour beaucoup. Il reste que vu la densité du tome, il y a d’autres intervenant sur les dessins. Ses remplaçant (Alitha Martinez et Ed Benes) font suffisamment bien leur job pour ne pas trop laisser d’impression mauvaises, bien que malheureusement, certains visages en sont un peu transformés, vous pouvez comparer la première image et la dernière (en cliquant dessus) pour vous faire votre propre idée. La colorisation par Ulises Arreola suit elle, bien évidemment les tons du premier volume (c’est le même coloriste en même temps). Avec cette clarté dans les scène civiles de l’héroïne (toujours présente) qui viennent contraster avec les scènes en Batgirl, tout de suite plus terne et sombre. Reste l’épisode sur la Nuit des Hiboux qui est globalement plus sombre que les autres, puisque ça se passe de nuit et qu’on est pas là pour rigoler !

En conclusion, et à ma grande surprise, j’ai préféré ce tome 2 au premier, qui vient un peu me réconcilier avec la demoiselle. C’est plus subtil, moins lent, moins grossier, les personnages que la série évoque sont assez attachants. Bref, on s’en sort bien au final. Mais comme je le disais un peu plus haut, il faut aussi sans doute raccorder au fait que j’accepte un peu mieux cet univers, l’absence de Stéphanie, et cette redéfinition plus traumatisée du personnage. Cela n’empêche pas que j’aurais toujours souhaité autre chose pour la belle. Une histoire moins convenue et plus épique. Mais Simone continue de faire un travail propre et cohérent, à partir de là, ce tome se veut plus appréciable dans le sens où il corrige un peu aussi les travers du premier, tout en gardant la logique d’écriture appliquée sur l’héroïne. Cela reste un défaut pour moi, mais c’est une qualité pour qui a appris à connaitre le personnage avec cette série. Par contre, sans vous mentir, ça va se gâter un peu dans le prochain tome…