[Review VO] Mister Terrific Vol. 1 : Mind Games

Les points positifs : Mister Terrific ramené au goût du jour. Le passage cosmique du titre, bien fun… Les points négatifs : … mais qui arrive comme un cheveux sur la soupe. Le manque d’ambition de l’ensemble du titre.

« Some people call me the third smartest man in the world. » – Mister Terrific

• Scénario : Eric Wallace – Dessins : Gianluca Gugliotta, Scott Clark, Oliver Nome – Encrage : Wayne Faucher, Dave Beaty, Oliver Nome – Couleurs : Mike Atiyeh – Couvertures : J.G. Jones, Lovern Kindzierski

• DC Comics [JUSTICE LEAGUE] – Mister Terrific Vol. 1 : Mind Games – Contient : Mister Terrific #1-8 – 13 Juin 2012 – Softcover – 192 pages – 16,99$

Michael Holt, alias Mister Terrific, se lance dans le super héroïsme. C’est non sans souci car il va être très vite confronté à un nouvel ennemi : Brainstorm. Un type bleu qui a eu des soucis avec la science un jour… Classique. Surtout que Mister Terrific tient lui aussi ses pouvoirs de la science ainsi que de sa super intelligence. Puis plus tard, le héros se retrouve coincé dans une dimension parallèle, dans un vaisseau spatial, aux prises avec une race extraterrestre belliqueuse et désireuse de réduire en esclavage un peu tout ce qui bouge. Oui je sais, moi aussi je cherche encore le rapport, mais pourquoi pas ?

Difficile de comprendre les choix éditoriaux de DC sur certains titres, en premier lieu celui-ci. Pourquoi mettre en ligne de mire un personnage qui n’a jamais été vraiment mis en avant si ce n’est autrement que dans un groupe ? À vrai dire, j’applaudis l’audace, on ne peut pas prétendre que DC Comics n’a pas essayé d’imposer de nouveaux héros et de nouvelles idées, encore faut-il que ça soit réussi. À titre personnel, j’ai bien aimé découvrir les nouvelles origines de ce personnage (torturé) malgré les clichés qui les parcourent. Point fort aussi, son lien inéluctable avec la Terre 2 puisqu’on arrive à supposer que Michael est rentré en contact avec cette dernière, via l’intermédiaire de son fils présumé mort (la réponse à ce sujet s’éclaircit à la fin du tome). Et la présence de Karen Starr (alias Power Girl) dans le titre ne fera que confirmer ce lien.

Au-delà de ça et de quelques scènes d’action sympathiques, ce livre et son personnage peinent à décoller. Des vilains tout justes intéressants (ou profondément ridicules), des personnages secondaires non pas sans saveur mais qui manquent de piquant, des intrigues juste banales… Mister Terrific et Eric Wallace ratent tout deux leur chance de s’imposer. Ce n’est pas fait sans essai, et je dois avouer que la tournure cosmique que prend le titre par moment, j’ai trouvé ça plutôt fun ! Mais cela arrive globalement, comme un cheveux sur la soupe. Bien que sa capacité à voyager à travers les dimensions met bien en lumière les capacités intellectuelles du personnage. Outre cela, je trouve que Michael manque encore cruellement de personnalité à travers ce tome, il est trop survolé. Et cela n’améliore pas le goût de l’ensemble.

Les dessins de Gugliotta sont pourtant soignés et légèrement différents de ce qu’on a l’habitude de voir. Ça passe bien, et encore une fois, certaines scènes sont assez chouettes, et les designs aussi, notamment dans l’arc qui se passe dans le vaisseau spatial alien (oui… on y revient toujours). Y a pas mal d’espèces saugrenues et plutôt bien pensées. Mais malheureusement, cela ne fait pas tout. En tout cas, c’est une qualité qu’on ne peut retirer au titre. En plus, l’ensemble est homogène, donc autant s’en réjouir !

Mais inutile d’aller plus loin dans le détail, car ce premier recueil sur la série Mister Terrific sera aussi le dernier, la série n’ayant pas dépassé les 8 numéros, faute de succès. Au vu du personnage traité, c’est pas forcément étonnant, mais la qualité n’était pas franchement au top non plus, c’était un peu peine perdu. De plus, si on rajoute le manque de communication globale qu’il y a eu sur ce titre (comme sur la majorité des titres annulés chez DC), on peut se poser un peu plus de questions sur la stratégie de la Distinguée Concurrence. Dommage, ça aurait pu être pas mal. Puis les bases venaient tout juste d’être tissées… Mais tant pis ! On reverra Michael Holt dans la série « Earth-2 », pour les quelques fans irréductibles, bien qu’aujourd’hui, je pense qu’ils ont complètement oublié le personnage tant son passage dans cette dernière fut plus qu’éphémère… Et sans réelle conclusion. Bien sur, il reste Power Girl (pas assez développée dans ce titre) qui elle, revient dans la série Worlds’ Finest. Peut-être que Michael fera un retour dans l’univers DC par son biais ?