[Review VO] Batwing Vol. 3 : Enemy of the State

Review Batwing Vol. 3
Batwing Vol. 3 : Enemy of the State
Les points positifs :
  • Le combat d’un homme vraiment seul
  • L’approche psychologique de Batwing
  • L’ambiance noire, très noire
Les points négatifs :
  • Father Lost, pas si mémorable que ça
  • On regrette toujours la perte de Ben Oliver aux dessins

« The time has come for people to die… » – Batwing


  • Scénario : Judd Winick, Fabian Nicieza  – Dessins : Marcus ToFabrizio Fiorentino et d’autres –  Couverture : Simon Bisley


Après un premier volume enthousiasmant et un second en demi-teinte, Batwing revient dans ce 3ème TPB qui, ouf, contrairement aux autres membres de la Bat-Family, ne traitera pas de l’arc Death of the Family. Point de Joker en Afrique, puisque David Zavimbe a bien d’autres problèmes à régler. Des ennemis à affronter, certes, mais des soucis dans sa tête également. Histoire d’une lutte désespérée d’un homme seul contre un système qui le rejette envers et contre tout, Batwing Vol. 3 va vous casser le moral pour peu que vous vous soyez attachés au personnage. Explications.

Alors que les dernières histoires nous avaient laissées avec la Justice League International, nous retrouvons cette-fois Zavimbe bien seul contre un curieux ennemi du nom de Father Lost. Une sorte de gourou avec des grosses dreads bien laides, qui est doté de pouvoirs psychiques lui permettant de contrôler les gens. Et Batwing va faire les frais de ce personnage. Ce premier arc peut paraître assez anecdotique, compte tenu de la suite qui est bien plus forte en termes de scénarios et d’émotions, mais il ne faut pas tout lui enlever car il permet d’aborder le problème de toute la rage que Zavimbe contient en lui (pour rappel, David est quand même un ancien enfant soldat, ça laisse des séquelles) et qu’il va manquer de laisser s’échapper à quelques reprises. J’aime beaucoup l’exploration de ce personnage, car on voit bien qu’il a conscience d’avoir participé à quelque chose d’affreux et on comprend d’autant plus sa volonté de rendre sa ville, son pays meilleur. Ce premier arc permet également d’introduire un nouveau personnage qui est relié au passé de David Zavimbe, et qui prendra encore plus d’importance au fil de l’ouvrage. Après, comme je l’ai dit, Father Lost, mis à sa part son apparence assez flippante, et le contexte glauque de l’histoire, n’est pas si marquant que ça. Contrairement au reste de l’histoire contée dans ce volume.

Je vous le résume grosso-modo mais sans trop en dire plus. Batwing s’attaque au cas d’un jeune fils à papa qui s’amuse à tuer pour son plaisir de gosse excentrique. Il réussit tant bien que mal à le faire enfermer. Et doit ensuite en subir toutes les conséquences. Parce que lorsqu’on s’attaque au fils d’un des hommes les plus puissant d’un pays où les 3/4 des flics (et donc collègues) sont corrompus, dire que cela vous attire des ennuis ne serait qu’un euphémisme. Ainsi, c’est le début d’une véritable descente aux enfers pour Zavimbe à qui il arrive malheur sur malheur. Et en même temps que le destin s’abat sur ses épaules, on le voit changer, lentement mais sûrement. Parce que le combat qu’il mène, et surtout la façon dont il le mène ne vont pas suffire. Parce qu’il devient de plus en plus seul et n’a d’autre choix que de se replier sur lui-même. Parce qu’il va prendre une décision qui amorce un tournant décisif pour le personnage, aussi bien qu’un triste destin (ceux qui suivent la série en single savent de quoi je parle). En attendant, on reste transporté par ce scénario digne des plus grands films noir qui existent, et pour peu que vous aimiez le personnage, vous allez en prendre autant dans les dents que ce dernier. Et c’est à se demander comment Batwing fait pour rester sain d’esprit. Quoique, sain d’esprit, ça reste vite dit. Du coup, cette ambiance, malgré le côté super-héroïque de l’ensemble, change vraiment de ce qu’on peut lire ailleurs dans le Bat-verse, et c’est réellement rafraichissant.

C’est en tout cas le point fort de ce volume, dans sa seconde moitié. On reste littéralement scotché aux pages et à l’action qui se déroule sous nos yeux, et lorsqu’une histoire est si forte qu’elle parvient à créer un tel sentiment d’empathie envers un personnage, c’est que le scénariste a bien fait son boulot. Au niveau des dessins, Marcus To et  Fabrizio Fiorentino font un travail très correct. Même si j’apprécie plus le travail du second, déjà parce qu’il est plus présent sur le volume, mais également car il arrive à très bien retranscrire l’action et n’hésite pas à forcer le trait pour mettre en valeur la violence exercée par ou sur Batwing. Le seul reproche que je pourrais faire concernerait le – encore ! – nouveau design de l’armure de Batwing en fin de volume, qui semble un peu bouffie. Mais dans l’ensemble, le travail visuel rend honneur à l’intensité de l’histoire, et il n’y a donc pas à s’en plaindre ! Après, j’ai tendance à toujours regretter Ben Oliver qui était présent au début de la série (bon, ça fait plus de six numéros qu’il n’est plus là, je pourrais faire mon deuil tout de même), même si ce dernier était peut-être plus à l’aise dans des représentations de face à face, alors que les histoires ici font intervenir un grand nombre de personnages, et je ne suis pas sûr que ce dernier aurait pu gérer tout ceci, notamment avec son approche un peu épurée. Néanmoins, sa patte graphique, c’était quand même quelque chose, et ça me fait encore un petit pincement de ne plus le retrouver sur cette série. Tant pis !

Batwing n’a pas la prétention de raconter des histoires qui vont changer la donne de l’univers des New 52. Pourtant, elle suit un personnage, avec une focalisation sur son côté psychologique, et dépeint une action extrêmement prenante. Rarement on aura pu s’attacher autant à un personnage de papier. Les coups pleuvent sur notre héros et le lecteur doit lui aussi subir tous ces revers, avec une illustration travaillée malgré quelques écueils. C’est donc un très bon moment de lecture qui vous attend pour peu que vous ayez envie de quelque chose qui change un peu du traditionnel super-héroïsme. 

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ArnoKikoo

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Freytaw
10 années il y a

Le meilleur des trois tomes en ce qui me concerne, scénaristiquement. J’étais porté tout au long de la lecture, et comme tu le dis, le second arc est vraiment intense émotionnellement si on a appris à s’attacher au personnage… Dur ! On a perdu quelque choses en laissant ce personnage de côté par la suite, j’espère qu’on le reverra…

AllStarDK
Invité
AllStarDK
10 années il y a

Urban Comics devrait sérieusement songer à la publier (de même qu’All Star Western) mais je pense qu’on aura le doit au numéro qui se passe durant Gothopia dans Batman Saga

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