[Review VO] Red Hood and the Outlaws Vol. 3 : Death of the Family

Critique Red Hodd and the Outlaws Vol. 3 : Death of the Family
Red Hood and the Outlaws Vol. 3 : Death of the Family
Les points positifs :
  • La relation Joker-Red Hood
  • L’aspect tie-in à DotF justifié
  • Tyler Khirkam aux dessins
Les points négatifs :
  • Pourquoi t’es là, Batman #17 ?
  • Des difficultés à suivre l’action par moments
  • L’impression de ne plus savoir où aller…

« I’m going to find you, Joker. And kill you. » – Jason Todd


  • Scénario : Scott LobdellFabian Nicieza – Dessins : Thimoty Green II, Tyler Kirkham,  Brett Booth –  Couverture Mico Suayan


Après un second tome plutôt appréciable, nous retrouvons le rebelle Jason Todd aka Red Hood accompagné de la sulfureuse Starfire et de l’intrépide Roy Harper aka Arsenal dans un troisième tome placé sous le signe du Joker ! Au diable donc les aliens et les space-opéras, on ne se concentrera presque que sur Jason Todd et l’homme responsable de sa mort. Un ensemble donc bien plus sérieux que ce à quoi on avait été habitué et qui montre les forces et faiblesses de Scott Lobdell – dont cet album signe d’ailleurs les derniers numéros sur cette série.

Mais n’allons pas trop vite mes bons ! Avant de se replonger dans le bain, nous avons droit d’abord au #0 de la série qui fait la part belle au passé de Jason Todd (nous ne saurons rien des Outlaws, donc). On nous conte une enfance Ô combien difficile, avec force mère droguée et père violent, la descente d’un gamin vers la délinquance, et le salut orchestré par deux personnages emblématiques, la Dr. Leslie Thompkins, et Batman bien évidemment. On peut observer le jeune Jason prendre le costume de Robin, et se faire massacrer comme presque tout le monde le sait – les moments clés d’A Death in the Family étant repris. Rien de bien neuf donc, on dirait plutôt une sorte de piqûre de rappel pour ceux qui ne connaissent pas Todd (c’était sûrement en soi le but du #0), mais là d’où vient l’originalité vient de l’épilogue, énoncé par le Prince du Crime lui-même, dans lequel ce dernier nous explique comment il a « créé » Red Hood depuis le départ, assistant au évènements marquants de son enfance, et amenant le jeune garçon vers Batman. Aussi intéressante que soit l’idée, elle met à mal bien des choses, et pose notamment de gros soucis de timeline (comment faire tenir le Robin Jason Todd et sa mort, puis son entraînement par Ducra dans les 5 ans – et même moins ! – qui précèdent le début des New 52 ?). Ce sont des questions qui ont déjà été soulevées maintes fois mais qui reviennent à la lecture de ce numéro. Reste ce back-up original avec le Joker qui raconte sa petite histoire au lecteur (le 4ème mur est franchi), et qui aura d’importantes conséquences sur la suite de l’histoire.

Et venons-en donc à la suite, qui continue là où le volume 2 se terminait : Jason Todd dans l’appartement d’Isabel avec cette dernière qui fait une overdose et le Joker, hilare, qui nargue la scène alors que les flics rentrent sur les lieux pour arrêter Jason. Bien entendu, ce dernier ne se laisse pas faire et file avertir le reste de la Bat-Family… Enfin, c’est ce qu’il croit puisqu’il va être capturé par le Joker. Et ce sera le début d’une longue détention pendant laquelle il va, sans vraiment comprendre comment, se retrouver avec des éléments de son enfance. Ce qui fait le lien avec le #0 lu juste avant et qui colle avec ce que Lobdell nous a raconté précédemment. On suit également les Outlaws de leur côté, qui ont capté que leur compagnon avait besoin d’aide, et qui filent vers Gotham City. Ils rencontrent les Teen Titans (qui eux, ont perdu leur leader Red Robin) et affrontent des sans-abris shootés à la toxine du Joker et qui se comportent comme des simili-zombies. Ajoutons à cela les rapports un peu tendus entre les deux équipes, ce qui donne lieu à des répliques marrantes, mais qui sortent totalement du contexte gravissime de la situation affrontée, et vous obtiendrez… une sous-intrigue dont on se demande vraiment ce qu’elle fout là. Je veux dire, tie-in oblige, avec Red Hood et Red Robin capturés, Lobdell ne savait pas trop quoi faire de ses deux équipes et a décidé de les faire se rencontrer. Avec des gens à battre. Et voilà, ça occupe quoi. On a vraiment une sensation de remplissage, c’est pas désagréable à suivre, mais ça n’apporte rien à la situation. À la limite j’ai trouvé intéressant le combat entre les deux ex-Robin, mais la situation reste la même quoi qu’il arrive, et les deux seront bien obligés de se mettre à table. Si dans le Hardcover Joker dédié à l’event, les épisodes s’intercalaient relativement bien, ici on se rend bien compte du vide créés par ces ties-in. Puis bon, y a également des sacrés soucis de lecture, avec des passages de l’action qu’on a du mal à suivre, puis y a aussi des moments où on passe du coq à l’âne (avec l’intervention de Basilisk et la présentation de Raven, qui n’ont pas grand chose à foutre là)… Enfin vous m’aurez compris, je n’ai pas été convaincu par cet aspect de l’histoire.

Puis on en vient au point qui fâche, le Batman #17. Dans d’autres circonstances, j’aurais été content de le voir là puisqu’il permet d’avoir la fin de Death of the Family et scénaristiquement parlant, ça fait le pont entre Red Hood #16 et #17. Mais je ne suis jamais content, que voulez-vous ! Je comprends que cet épisode puisse être important mais la décision de le foutre partout est au final assez irritante. Comprenez bien que je ne critique pas le numéro en tant que tel, mais sa place dans ce volume consacré à la série Red Hood. Puis là reviennent les gros soucis de Lobdell : je veux dire, la conclusion de DotF c’était de mettre le doute entre les membres de la Bat-Family alors que tout le monde se demande si oui ou non Joker a bien mis les pieds dans la bat-cave et connaît donc l’identité de tout le monde. Et Bruce de répondre que naaan t’inquiète, pas de soucis, il sait que dalle, il a fait ça au petit bonheur la chance (oui oui je vulgarise un peu). Sauf qu’avec ce que nous raconte Lobdell dans son #0, cette théorie est sacrément mise à mal. Joker sait QUI est Red Hood puisqu’il l’a apparemment créé de toutes pièces. Et s’il a eu le temps de faire tout ce travail rien ne dit qu’il n’a pas réussi à obtenir les informations sur les autres membres de la Bat-Family d’une autre manière. Comme dit, je trouve l’idée intéressante, mais pas forcément très bien exploitée – après, venant de Lobdell qui est quand même le type qui a dit que Tim Drake n’avait jamais été Robin, ça n’est pas forcément étonnant.

Le reste du volume se concentre sur l’après DotF, et on reste encore dans les tourments de la relation Joker-Jason. Ce que je trouve assez normal compte tenue de l’importance de l’un envers la vie de l’autre, ça justifie le fait d’avoir accordé une si grande importance de l’event de Snyder pour cette série (c’est en tout cas beaucoup plus justifié pour Red Hood et Batgirl que pour Catwoman ou Detective Comics). Néanmoins, si on regarde ce qu’il se passe dans cette fin de tome, hé bien on n’en retire pas grand chose. Jason passe un peu de temps avec « la famille », s’explique avec Bruce, est encore une fois piégé par Joker, puis on assiste à ses délires dans son inconscient. Vraiment peu de choses pour faire avancer la série, et on ressent que Lobdell tourne en rond et qu’il ne sait pas trop quoi faire des personnages avant de quitter la série. On ressent juste Jason qui veut « oublier » son passé vers la fin, et ça amènera à l’arc suivant de James Tynion IV et son tristement célèbre Jason amnésique (mais nous n’y sommes pas encore). En attendant, j’ai trouvé dans cette dernière partie Jason caractérisé de façon assez particulière, parce qu’il me semblait que ce personnage est plein de colère, contre Bruce notamment. Mais leur dialogue est très posé, et Jason s’en va même en remerciant (par la pensée) son ancien mentor. Puis le coup des regrets, des larmes, toute cette tristesse, bref, ça ne lui ressemble pas. En tout cas, ça ne ressemble pas à ce que j’aimerais voir du personnage. Reste un dernière planche, silencieuse, touchante, car on sait ce qui s’est passé pour Bruce et on comprend évidemment sa réaction… Je passe sous silence Starfire et Arsenal qui sont assez peu présents et servent surtout de figurants par rapport à l’histoire principale. Notons au passage Starfire qui joue à l’imbécile à demander plusieurs fois « What is a Joker ? ».

Si vous me lisez toujours, vous vous rendrez compte que là aussi, je tourne un peu en rond. Et c’est parce que je suis assez partagé par la qualité très inégale de ce qui nous est raconté dans cet album. Et en parlant d’inégalité, elle s’applique également aux dessins. Le #0, par exemple, est moche. Nan, vraiment, c’est moche. On a une première moitié vide de détails, puis on switche avec un style plus agressif, avec beaucoup de traits, et encore un autre changement s’opère avec la partie narrée par le Joker, beaucoup plus brouillonne. Sur le reste, Timothy Green II et Brett Booth livrent de jolis travaux, même si on voit clairement les différences entre les designs (et les visages) de même personnages entre les séries Red Hood et Teen Titans. Mais là où j’ai trouvé les choses les plus belles, c’est du côté de Tyler Kirkham qui a un style assez particulier, très travaillé, et qui tranche vraiment avec tout le reste de ce qu’on voit, et qui se fait réellement plaisir dans les délires qui se passent dans la tête de Jason, avec beaucoup de pages pleines (ou presque) qui sont impressionnantes. Au moins, ça permet de finir la lecture sur un bon point !

Difficile de donner un avis tranché sur cette lecture, tant je n’arrive pas à me décider si cet ouvrage est « bon » ou « mauvais ». Je trouve que Lobdell a eu une idée intéressante (le rapport de Joker à la vie de Jason Todd) mais qu’elle se retrouve mal exploitée dans l’ouvrage. Soi à cause des contraintes scénaristiques imposées par l’event Death of the Family, soit par les incohérences ou les trop gros questionnements que soulèvent les idées de Lobdell. Puis visuellement c’est aussi inégal, il y a du très beau comme du très moche. La seule chose dont je suis à peu près sûr, c’est que ceux qui ont bien aimé les débuts de Red Hood made in New 52 auront ici une lecture qui ne les laissera pas de marbre. Pour de bonnes comme pour de mauvaises raisons. 

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ArnoKikoo

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spectra
spectra
10 années il y a

et suite à cela, une série avec un fort potentiel va sombrer dans les méandres du n’importe quoi… avec un Jason Todd badass comme un bisounours…

Pr.Pyg
Pr.Pyg
10 années il y a

Le personnage de base est génial, faudrait trouver quelqu’un qui pourrait exploité son potentiel.

Aaaah, Lobdell, Lobdell, Lobdell…

spectra
spectra
10 années il y a

oh l’ami Tynion IV a fait pire je trouve…bel exploit^^

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