Les points positifs :
Les points négatifs :
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« Friends have a way of not being around when you need them. » – Batman
- Scénario : Tony S. Daniel, Gregg Hurwitz, James Tynion IV – Dessins : Tony S. Daniel, Szymon Kudranski, Ed Benes, Julio Ferreira, Eduardo Pansica, Romano Molenaar, Pere Perez, Henrik Jonsson
- DC COMICS – Detective Comics Vol. 2 : Scare Tactics – Contient : Detective Comics #8-#12, #0, Detective Comics Annual #1 – 10 Avril 2013 – 232 pages – 29,99$
Il n’y a pas si longtemps de cela je vous proposais de nous attarder sur le premier volume de la série Detective Comics puisque ça n’avait toujours été pas fait et qu’en dehors des pages de Batman Saga, la série n’a pas connu d’édition librairie en France. Alors que le 3ème tome s’apprête à sortir dans quelques semaines, il convient de faire le tour du second volume, intitulé Scare Tactics. Forcément, lorsqu’on vous dit « scare », vous répondez « crow ». Et pourtant, vous allez vous rendre compte que Scarecrow (ou même le thème de la peur) n’est pas l’objet de cet ouvrage que je qualifierais d’emblée comme un recueil de petites histoires.
Et c’est ce qui fait la force et la faiblesse de ce volume assez conséquent – en terme de pages, d’auteurs et artistes présents (mais j’y reviendrai plus tard). Une force, parce qu’au vu du contenu, on peut se permettre de lire le tout en plusieurs fois sans être perdu au milieu d’une trame narrative complexe. En effet, à part un arc qui s’étale sur 3 numéros, l’ensemble ne contient que des one-shots (ceci étant aidé par le #0 et l’Annual #1 mais aussi le tie-in de Night of the Owls), le premier étant axé sur Scarecrow et qui fait le lien avec un back-up présent dans le Volume 1 (que je trouvais que ça n’avait rien à faire là et en fait ça permettait de présenter un personnage qui reste malgré tout mineur puisqu’on ne le revoit plus après) ; j’ai bien apprécié le tie-in sur les Hiboux même si sa lecture est plus fluide dans le TPB qui est dédié à l’event, parce qu’il amène des éléments scénaristiques qui sont repris dans l’Annual #1. Ce dernier est axé fantastique puisqu’il oppose Black Mask (le masque conférant des pouvoirs psychiques) à Mad Hatter dans un affrontement assez surnaturel. On a également au #0 de la série (que j’ai plus apprécié dans l’Omnibus Zero Month… nan, je déconne, je me suis n*qué les cuisses à le lire celui-là !), « The Final Lesson », qui s’il n’est pas captivant au départ délivre toute sa force dans les dernières pages et sa conclusion implacable. C’est franchement bien écrit et Ô surprise, c’est parce que c’est Gregg Hurwitz qui l’a fait. Vous l’aurez compris, Tony S. Daniel est toujours à cheval entre le bon et le moins bon.
Par exemple, prenons l’arc qui s’étale sur 3 numéros et qui fait intervenir Mr. Toxic et Hugh Marder (qu’on avait vu au tout début de la série, comme quoi il y a des trucs qui sont pensés en amont). Si j’ai apprécié les éléments de surnaturel de l’histoire et le fait qu’on voit ici le travail de détective de Batman, l’ensemble est clairement décevant. Entre un vilain dont on peine à comprend les intentions et un affrontement qui dure, avec des histoires de clones qui portent à confusion, autant vous dire que a) à la lecture, ça fait un peu mal au crâne et b) sitôt lu, sitôt oublié. Il faut également noter en fin de numéros la présence des back-ups dessinés par Szymon Kudranski qui suivent Two-Face dans une histoire pas bien intéressante – en tout cas, assez confuse elle aussi pour que je ne capte pas vraiment ce qui lui est arrivé. Mais c’est peut-être moi qui ne suis pas assez concentré aussi, hein. Enfin, en toute fin d’album, un petit back-up écrit par James Tynion IV qui fait re-intervenir le célèbre visage du Joker et qui annonce le crossover Death of the Family. Nous avons donc droit à un beau melting-pot, y a un peu de tout. La faiblesse de la chose, c’est qu’on a pas vraiment de fil conducteur sur l’ensemble, et que de switcher par petits bouts comme ça n’aide pas vraiment la lecture. D’autant plus que le volume est assez long.
Le switch se fait également au niveau des artistes présents sur le volume. Si Tony S. Daniel est encore présent sur la moitié de ce qu’il fait en tant que dessinateur, il est aidé par Ed Benes, Eduardo Pansica et d’autres. Personnellement, j’ai trouvé que ces changements n’étaient pas gênants parce qu’à part Ed Benes, si on n’y fait pas attention, on remarque peu le changement de dessinateur sur la série. La question n’est évidemment pas la même sur la partie Two-Face dessinée par Kudranski qui livre un travail noir, beaucoup trop noir – j’veux bien que ça veuille coller à l’atmosphère mais y a un moment faut s’arrêter – qui gêne énormément la lecture (déjà que l’histoire est pas terrible). La plume de Romano Molenaar sur l’Annual #1 est, elle, plus arrondie que celle de Daniel mais ça reste très beau. Puis je vais pas pisser dans un violon, hein, Daniel aux dessins, c’est toujours la grosse claque. Il délivre encore des double pages très impressionnantes qui mettent en valeur le Chevalier Noir dans toute sa puissance, son Scarecrow possède un design très réussi et sa dernière planche sur le #0 vous cloue le bec net.
Alors pourquoi ne mettre « que » cette note là ? Parce que l’ensemble est vraiment moyen, il y a du bon, certes, mais ça ne suffit pas. On a ici l’exemple de numéros qui s’apprécient bien plus en single qu’en TPB ; un ensemble trop décousu et trop long qui rend la lecture difficile, le tout n’étant pas aidé par les quelques faiblesses d’écriture de Daniel et cet interminable back-up sur Two-Face. Pour autant, il y a quelques histoires sympathiques mais si vous voulez vous procurer le tome, je ne saurais que vous conseiller d’attendre un tout petit peu sa réédition en softcover qui vous reviendra moins cher. Sauf si vous êtes riches. Et dans ce cas, j’ai une petite liste de cadeaux de Noël à vous communiquer…
T’auras rien à Noël, t’es trop méchant !
Oué, ‘fin c’est surtout que t’es pas riche toi ><
Ha oui mince c’est vrai… Pas encore… Dammit !