Hinterkind #1 met comme qui dirait directement les pieds dans le plat. Central Park est l’un des derniers bastions des Hommes pendant que Mère Nature reprend ses droits et libère ses forces primaires. Cette introduction permet de présenter les personnages, les dangers, les enjeux que nous retrouverons au fil de l’histoire. Nous rencontrons des Trolls, une femmes aux ailes de papillon, un homme à queue de rat, une licorne à trois cornes, ça en fait du monde pour une première approche, mais c’est bien car ça met clairement dans l’ambiance.

Le ton est lui aussi vite donné. La vie est rude et violente. Très violente, mais en même temps s’applique ici la loi du plus fort. Ian Edginton m’a directement propulsée dans son monde et j’ai adoré, j’ai vraiment hâte d’en découvrir plus, même si je sais par avance que ça ne va pas être très appétissant…

Non il ne s’agit pas ici d’une nouvelle série, mais bien d’un one-shot avec des histoires de sorcières, d’esprits et autres histoires spéciales dans le genre. Si certaines sont intéressantes, mignonnes, étonnantes, d’autres sont tout bonnement inutiles. Cependant, des sujets importants sont abordés tels que la chasse aux sorcières mélangée avec les boucs-émissaires actuels, la jeunesse en Afghanistan, les traumatismes suites à des agressions… Mais ces sujet peuvent parfois rester mal exploités. Niveau dessins, c’est pareil, il y a de tous niveaux, même si la barre n’atteint pas non plus des sommets.

La petite histoire mettant en scène Charles et Edwin, les Dead Boys Detectives, est mignonne et donne envie de vite les retrouver dans leur mini-série qui arrivera dès la fin d’année. C’est pas trop mal, mais franchement, ce one-shot est totalement dispensable, et si vous avez mieux à faire, alors voguez à vos occupations en laissant ces pages de côté.

En seulement deux numéros, Trillium est devenu un des livres que j’attends le plus chaque mois et ce Trillium #3 confirme tout le bien que je pense de la série. Ici, Jeff Lemire se concentre sur les conséquences des événements du dernier épisode et le parallélisme entre les histoires des deux personnages principaux est vraiment très bien exploité. Il est vrai que l’histoire de Nika dans le futur est pour le moment beaucoup plus intéressante que celle de William mais la fin du numéro promet un bouleversement pour la suite qui risque de changer la donne. Dans l’ensemble, même si cet épisode raconte moins de choses que les deux précédents, l’univers développé ici est toujours passionnant. Côté dessins, comme d’habitude le style de Lemire ne plaira certainement pas à tout le monde, moi j’adore. De plus, son travail sur les couleurs qui donne vraiment deux aspects assez différents entre les deux mondes est superbe.

C’est donc encore une réussite pour Jeff Lemire qui place une fois pour toutes Trillium parmi les œuvres à ne pas manquer cette année selon moi.

Deuxième chapitre sur trois de « Tears of Krypton » et je dois dire que je suis toujours agréablement surpris par la qualité de cette histoire écrite par le scénariste Marc Guggenheim qui a dû trouver du temps entre les deux saisons de Arrow pour concocter cette petite histoire autour de Superman. Après la grosse découverte du numéro précédent, l’Homme d’Acier décide tout naturellement de se rendre sur la planète et découvre à sa grande stupeur que tout est intact et surtout que tout le monde est en vie, enfin presque. S’en suit alors une rencontre ou plutôt des retrouvailles assez insolites sur une Krypton où tout semble bien se passer. Mais tout ce que Guggenheim nous montre semble au final être une grosse mascarade et il nous tarde qu’une chose : découvrir le fin mot de l’histoire dans le troisième et dernier chapitre. Les dessins de Joe Bennett sont toujours très agréables, rien à dire, surtout pour 0,99€.

On continue le retour de l’anthologie Black & White avec ce #2. Que nous ont réservé les différentes équipes créatives attelées à ce numéro ? Dans “Manbat out of hell”, Dan Didio dépeint un Batman aux prises avec Kirk Langstrom, le Man-Bat, pour essayer de sauver des enfants qu’il attaque. Ou est-ce vraiment le cas ? Avec un petit twist scénaristique, Dan Didio nous montre que le héros n’est pas toujours celui qu’on croit. Aux dessins, c’est J.G. Jones qui s’y colle et c’est BEAU. Les jeux de gris sont très subtils et l’ensemble est plutôt lumineux, ce qui peut sembler étrange pour du Batman, mais croyez-moi, il y a un sens du détail dans ces planches qui les rend magnifiques. En deuxième lieu, Rafael Grampa écrit et dessine “Into the circle” : le Joker recrute une bande de malfrats pour aller cambrioler un manoir apparemment inhabité. Là aussi, tout se joue sur un retournement de situation plutôt malin. J’ai un peu plus de mal avec le style de Grampa, qui livre des dessins très chargés, avec des personnages un peu difformes qui me rappellent certains travaux de Joann Sfar. Vient ensuite “A place in between” écrit et dessiné par Rafael Albuquerque – Batman navigue sur le Stix, et voit tous les moments les plus importants de sa vie se dérouler sous ses yeux. Une histoire vraiment sympathique, là aussi avec un twist (que le lecteur avisé saura anticiper), et les planches d’Albuquerque sont terribles. Surtout la dernière. La classe ultime. Difficile donc de passer après cette pépite avec “Winter’s End” de Jeff Lemire avec Alex Nino aux dessins. Si ces derniers sont très corrects, avec des traits très nets et des personnages aux bords un peu triangulaires, c’est l’histoire qui peine un peu à intéresser, la faute aussi à un mauvais agencement des cases de pensées qui bloquent l’action qu’on a sous les yeux. Enfin, seconde pépite du numéro, “Silent Knight… Unholy Knight !”, qui présente Batman aux prises avec un autre Knight de Gotham City, le tout sous la forme d’un vieux film muet (avec donc un Batman du Golden Age très classe). L’idée est originale et parfaitement exécutée, et même si l’histoire est assez grave, on ne peut que sourire devant une telle prouesse. C’est Dave Bullock qui est responsable des dessins et pour une fois, Bill Finger est accrédité au générique !

Si vous n’avez pas eu le courage de me lire tout ça, n’hésitez pas, vous pouvez acheter ce numéro les yeux fermés, vous serez difficilement déçus !

En plein rendez-vous amoureux, Superman, toujours privé de pouvoirs, se fait attaquer par un robot géant. Heureusement que la Justice League est là pour le sauver – un comble !! Néanmoins, Kal-El est persuadé que tous les évènements qui se sont succédés dernièrement sont le fait de quelqu’un qui lui veut intentionnellement du mal. Et pour trouver la réponse à ses questions, Superman n’a d’autre choix que de se rendre dans la Phantom Zone… On a un épisode qui a un petit coup de mou, même si l’intrigue de Christos Gage avance pas mal en très peu de pages. C’est sympa de retrouver le reste de la Justice League, qu’on avait un peu tendance à oublier dernièrement. En revanche, le cliffhanger de fin est tombé complètement à l’eau pour moi : puisque je ne connais pas le personnage qui débarque. Honte sur moi ! Iban Coello livre des dessins toujours très propres, avec de jolis effets de lumière, explosion, de magie, et une très belle entrée dans la Phantom Zone.

Teela vient de raisonner Adora, princesse d’Eternia, élevée par le maléfique Hordak. Elle va rejoindre la cause des maîtres de l’univers alors qu’He-Man charge l’armée ennemie avec ses alliés. Hordak va devoir faire marche arrière, malgré son impétuosité et sa manière, comme tout les grands vilains, d’un peu trop se la raconter ! La suite de l’épisode se fait en douceur et nous emmène au statu quo précédant le crossover DC Universe VS. Master of the Universe. Même si ce n’est pas concrètement évoqué. Les personnages se développent de plus en plus, surtout pour Adora. Et je continue de m’attacher doucement à cet univers, dépeint et maîtrisé avec justesse par Keith Giffen. C’est sans doute un poil manichéen (enfin du moins, Hordak est bien naze), malgré tout, l’ensemble possède bien son charme et sait varier entre action et dialogues ou scènes calmes et sympathiques. Petit moment plaisant entre Adora et le tigre vert d’He-Man par exemple. Pop Mahn continue de faire un excellent travail aux dessins, soulignant un soin clairement appréciable qui semble être apporté à cette série. Vivement dans deux semaines pour la suite (et accessoirement, aussi pour le numéro #2 du crossover !).

Action Comics et Superman sont maintenant deux titres qui racontent la même histoire, cette Psi-War. On se dit qu’une histoire qui se partage entre deux séries doit être assez importante et surtout avoir de quoi raconter. Le problème c’est qu’au final l’ensemble paraît très creux. Psycho Pirate ne ressemble, pas physiquement, mais dans le caractère, à bon nombre de personnages chez DC. Son seul et unique avantage est de savoir ce qu’il veut et comment il va y parvenir. Ce sens de la direction, de l’objectif me paraît presque nouveau en fait, surtout qu’il ne s’agit pas là de détruire ou régner. Le plus gros problème c’est que Superman fait de la figuration dans son propre titre. Il n’est pas même pas maître de ses mouvements et par moment c’est même sa parole qui est altérée. Au moins, son utilité dans l’affaire est expliquée. Le passage dans le passé, à des moments clés de l’histoire du personnage, sont plaisants mais nous renvoient encore une fois à un Superman dont la force mentale se retrouve diminuée. On se demandait d’ailleurs où était passé la protection d’Orion pour empêcher le contrôle mental du héros, maintenant on sait qu’elle n’était tout simplement pas assez puissante.

Kirkham et Merino se partagent les devoirs d’illustration et se marient plutôt bien. Leur style étant assez similaire, l’alternance n’endommage pas l’histoire. Certaines inconsistances se font sentir ça et là mais d’un autre côté le duo nous offre aussi quelques belles pages.

Il faut se rappeler un peu de ce qu’il s’est passé il y a deux mois. Un peu dur de replonger dans le bain après ce Villains Month. Luke Fox essaye donc de retrouver les hommes derrière l’enlèvement de son père et derrière l’attaque de la tour Wayne. Gray et Palmiotti continuent à faire progresser leur personnage en parallèle de la BatFamily. Ce que j’apprécie, c’est leur manière distancée d’utiliser Batman. Un soutien, un support audio ici, et Batwing arrive à se débrouiller le reste du temps. L’intrigue qui tourne autour de lui n’a d’intérêt que parce qu’elle lie Luke Fox à Gotham et Bruce Wayne, sans ça, ça serait un peu classique. Mais ce qui me plaît le plus ici encore, c’est la caractérisation. Un Luke qui « apprend » de manière réfléchie et autonome. J’apprécie réellement l’approche. De plus, sa vie civile n’est pas mise entre parenthèses, il se passe d’ailleurs pas mal de choses à ce niveau dans ce numéro. Et certains personnages secondaires prennent une plus grosse importance. C’est plaisant de voir cette vie à côté et de se dire que Luke peut aussi faire le choix de ne pas être comme Bruce Wayne. Bon numéro, et très bon dessins aussi d’Edouardo Pansica, qui officie sur le titre depuis l’arrivée du duo de scénaristes. J’aime !

Il était temps d’en finir avec The Wrath, car c’était bien, mais honnêtement il y a mieux. Cependant ce numéro est bien tourné. John Layman exploite bien tous les personnages, et le dénouement final n’était pas celui attendu. C’est franchement intéressant. Cette fin surprenante, l’histoire du personnage de Caldwell, le plan de Batman. Je ne m’attendais pas à ça, c’est viril, c’est métallique, c’est chouette.

Les planches de Jason Fabok sont toujours de bonne facture, et on pourrait parfois se surprendre à se croire dans une histoire de science-fiction avec une poursuite entre deux vaisseaux, si si c’est vrai. Maintenant reste à voir comment tout ceci va évoluer à partir de maintenant.

James, pourquoi pars-tu ? Ton run n’a peut-être pas été parfait d’un bout à l’autre mais quel final ! Enfin quand je dis final, pas vraiment puisque c’est plus un commencement qu’autre chose. C’est le seul reproche que je te ferai aujourd’hui, c’est vraiment dommage de partir en laissant encore autant de pistes et d’arcs narratifs à explorer. J’espère que le jeune Tom Taylor qui viendra après toi a les épaules assez solides pour enchaîner, ça serait bien triste de tout gâcher. En tout cas avec cette fin, tu lui fais un beau cadeau,  parce que j’imagine mal les gens lâcher ce livre après ces dernières pages formidables pendant lesquelles la tension monte crescendo pour se conclure par ce cliffhanger de folie.  En tout cas merci pour ce dernier numéro James, j’ai pris mon pied, vraiment tu as décidé de partir au top et c’est réussi, félicitations. Je sais, je sais, tu n’es pas le seul à bosser sur ce titre et tu aimerais que je parle des planches magnifiques de Nicola et Trevor Scott qui signent leur travail le plus abouti depuis le début de la série alors qu’ils étaient déjà à un niveau assez impressionnant. Hé bien c’est fait.

Voilà je vais m’arrêter là, je ne veux pas trop en faire et quoiqu’il arrive j’aurais, de toute façon, beaucoup de mal à exprimer tout le bien que je pense de ce dernier numéro, alors une dernière fois, merci James. Merci de me rappeler pourquoi j’aime autant les comic-books et à la prochaine !

Si vous n’avez pas encore commencé Green Arrow, c’est le moment ou jamais. Dans ce numéro, Jeff Lemire nous rappelle où on avait laissé notre cher Oliver Queen, prêt à en découdre avec le Count Vertigo, ennemi sur lequel le Villains Month nous avait apporté pas mal d’informations,suite à des événements impliquant Shado et Naomi. Laissez-moi vous le dire de suite, ce numéro est une réussite en tous points. Lemire parvient à clore son arc tout en lançant une multitude de pistes pour la suite, en réutilisant des éléments qu’il avait déjà évoqués au cours de son run. La caractérisation des personnage est totalement réussie et le canadien maîtrise à la perfection les relations entre ces derniers, tant tout cela sonne vrai.

Le dessin d’Andrea Sorentino et les couleurs de Marcelo Maiolo subliment le travail de l’auteur, et le jeu sur l’ombre et la lumière est magnifique, et donne beaucoup de cachet au numéro, et que dire de la représentation des pouvoirs du Count Vertigo ? Sans mentir, ce numéro est un des plus beaux comic books à m’être passé sous les yeux.

Première partie du nouvel event Green Lantern, qui annonce la fin des Lanterns. Après avoir exterminé les Blue Lanterns, Relic s’attaque directement au plus important d’entre eux, le Green Lantern Corps. Plein de qualités dans ce Green Lantern #24. Relic, qui jusque-là ne m’intéressait pas plus que cela et malgré son manque de ce  « je ne sais quoi » pour vraiment en faire un vilain marquant, affirme ici sa stature de menace menaçante. Hal y fait directement référence dans l’une de ses lignes ! La façon et la facilité avec laquelle il débarque sur Oa et fait son œuvre tout en ignorant Jordan et les autres Lanterns autour de lui prouve à quel point il est puissant. En tout cas, Relic se pose en bon dévoreur de lumière qui n’a que faire des moustiques que sont les porteurs d’anneau. D’ailleurs pour ceux qui sont attentifs, on retrouve la même page que dans le Green Lantern #20, lorsque les équipes créatives ont changé, preuve que l’ensemble était bien prévu à l’avance. Maintenant on se demande comment tout cela va se terminer parce que les lumières s’éteignent les unes après les autres, sans réel espoir de relance.

Du coté des dessins, Billy Tan excelle. C’est vraiment magnifique, et ce, jusque dans les détails. Les proportions sont splendides, faisant passer Oa pour un petit caillou et ses résidents pour de minuscules fauteurs de troubles.

Après avoir été à la recherche du mystérieux Seeder depuis quelques mois maintenant, voici enfin le moment de la confrontation pour Swamp Thing. Du coup, le Seeder n’est plus si mystérieux que ça, puisqu’on en apprend beaucoup sur lui et la bonne nouvelle c’est que Charles Soule donne à ce personnage assez de profondeur pour que l’on continue à s’intéresser à lui. Hélas ce n’est pas forcément le cas de Capucine, autre personnage qui semble pourtant important dans l’arc actuel mais qui n’est pas traité au mieux pour le moment. Cependant, dans l’ensemble l’auteur mène bien sa barque et l’intérêt du titre est toujours présent. Côté dessins, pas de Kano ni de Jesus Saiz et c’est Andrei Bressan qui s’y colle et même si c’est plutôt beau, c’est quand même bien moins bon et détaillé que le travail des deux autres artistes que l’on a eu depuis l’arrivée de Soule sur le titre. De plus, trois dessinateurs pour un seul arc, ça commence à faire beaucoup.

Au final, sans être un numéro extraordinaire, ce Swamp Thing #24 est une réussite et les éléments posés ici promettent même deux ou trois belles choses pour l’avenir.

Alors que le Mouvement prend des proportions internationales, James Cannon n’a pas l’intention de se laisser faire. Le capitaine de police de Coral City essaie tant bien que mal de faire libérer les deux officiers qui sont toujours pris en otage par les membres du Mouvement, alors que ces deux-là passent en procès (retransmis en direct) pour répondre de leurs actes vu au #1 de la série. Gail Simone commence de façon assez soft son nouvel arc qui sert véritablement de présentoir aux nouveaux vilains, la Graveyard Faction, qui ne fait qu’une apparition éclair. L’intrigue générale du coup n’avance pas des masses mais la scène du procès est plutôt intéressante, chacun des deux flics ayant un comportement diamétralement opposé. On découvre également les pouvoirs d’une jeune femme qui, jusque là, s’était fait discrète. Aux planches, Freddie Williams II ne change pas de style et conserve cette patte un peu poisseuse qui, du coup, donne le caractère et le charme de la série. Reste un numéro somme toute assez plat, mais les choses devraient se bousculer sous peu.