[Review TV] Beware The Batman – S01E01 « Hunted »

« You can’t protect Bruce Wayne without looking out for Batman too… »

• Saison : 01 – Episode : 01 – Titre : Hunted

C’est Samedi dernier qu’a été diffusé le premier épisode de la nouvelle série Beware The Batman sur la chaîne Cartoon Network. Nous vous avions déjà montré pas mal d’extraits et d’images de la série ; il fallait maintenant regarder l’épisode en entier et en retirer tout ce qu’il y a, de bon comme de mauvais. C’est à présent chose faite et j’aimerais partager mes impressions. Le renouveau de l’Homme Chauve-Souris aura-t-il bien lieu à la télé cet été ?

Tout commence par un cambriolage raté d’une banque de Gotham City. Alors qu’un malfrat attend visiblement un collègue pour commettre son forfait, un batarang se fiche dans son chronomètre. Effrayé, l’homme dégaine son arme, tire autour de lui, sans rien voir. Une voix s’élève : « Two shots left. Make’em count ». L’homme apeuré vide son chargeur, touche une conduite de gaz, une fumée grisâtre enveloppe la scène. Et dans cette fumée, derrière lui, Batman apparaît. « You missed ».

À ce moment-là, une première chose frappe. Le design de Batman. C’est sûrement subjectif, mais je n’ai pas accroché du tout. Le haut du crâne allongé, les oreilles trèèès pointues et les yeux en amande, très peu pour moi. Mais ça reste une question de goût. Curieusement, le design du masque me fait penser au vieux Batman du golden age, celui de Bob Kane et Bill Finger. En revanche, le reste du costume a un air vaguement brillant, limite luisant, ça ne me plaît pas vraiment non plus. Je profite d’ailleurs de cette longue parenthèse pour dire que, à mon avis, tout le monde qui regardera cette série devra s’adapter un certain temps aux images de synthèse. Certaines animations ont l’air vraiment particulières, certains environnements sont un peu vides, et c’est parfois pas très beau, mais au final, on s’y fait. Et il y a tout de même certaines choses réussies, comme le design de la Batmobile et la scène de course-poursuite qui la fait intervenir, les effets d’explosions (hé oui, il faut toujours des explosions), et l’apparence des méchants.

Et je reprends le cours de l’histoire, ce qui me permettra d’aborder les dit-méchants très rapidement. Les malfrats dont je parlais avant sont arrêtés, et nous suivons un autre personnage, Simon Stagg, poursuivi par ceux qui seront les bad guys de l’épisode : Pf. Pyg et Mr. Toad, tous deux repris du run de Grant Morrisson. Si les deux personnages restent assez légers par rapport à leurs équivalents du comics (ce sont des éco-terroristes ici…), ils n’en restent pas moins assez inquiétants et grotesques (voyez les proportions buste/tête de Pyg) ; le duo apporte même une touche comique. Je reste curieux de savoir comment ils seront caractérisés par la suite, mais c’est une bonne chose d’avoir des ennemis jamais vus auparavant pour la série. Certains se plaindraient de vouloir du Joker, du Two-Face ou du Penguin ; pour ma part, un peu de renouveau ne fait pas de mal. Et les grands classiques devraient bien montrer leur tête tôt ou tard…

Simon Stagg est donc capturé. Lever de soleil. Bruce Wayne fait la grasse mâtinée lorsque tout à coup un homme encagoulé l’attaque avec une batte de base-ball. Très réactif, Bruce parvient à se défendre face à l’homme qui, à terre, enlève sa cagoule est n’est autre que… Bruce Willis !!! Ha, non, en fait c’est Alfred, ex-agent du MI6, et majordome de Bruce. La caractérisation du personnage ne plaira pas à tout le monde, surtout d’un point de vue physique, mais je vous rassure, on reconnaît quand même bien Alfred La relation entre les deux hommes n’est pas dépaysante, et le dialogue matinal s’articule autour du potentiel remplaçant d’Alfred lorsque celui-ci ne sera plus là.

(Oui donc, celui de gauche, c’est Alfred. Si, si.)

Je ne vais pas m’étendre plus que cela sur l’histoire, on tient là un affrontement classique entre le duo Pyg/Toad et Batman/Alfred (l’un a besoin de l’autre) – avec une scène de course-poursuite bien fichue – au cours duquel Alfred se casse la cheville. Finalement, les deux vilains disparaissent, ce qui signifie qu’ils seront certainement récurrents dans la série, et qu’il se trame sûrement quelque chose de diabolique dans Gotham City… On finit l’épisode par l’arrivée du remplaçant d’un Alfred momentanément invalide… Vous ne devinez pas qui c’est ? Pas même un petit peu ? Contre toute attente, c’est Tatsu Yamashiro aka Katana !! Pourquoi pas.

En définitive, et passée l’attaque rétinienne due aux images de synthèse (c’est vraiment particulier), on se retrouve avec un épisode pilote franchement sympathique. Il y a un bon rythme qui alterne les scènes d’action avec des scènes où l’on voit le côté « détective » de Batman (récupération de données à partir d’une vidéo, interrogation de fichiers informatiques, etc…) ; le doublage est assez convaincant et la musique, si elle n’a rien d’exceptionnel, accompagne sans fausses notes l’ensemble de l’épisode. Si l’ensemble du mythos de Batman  est revisité, ça reste cohérent, référentiel (j’ai oublié de noter la présence de Michael Holt aka Mister Terrific) et les fans resteront en terrain connu, avec ce qu’il faut de changements pour ne pas être dans le déjà-vu. J’avais franchement peur que l’aspect graphique me rebute définitivement mais comme on dit, y a pas que les images qui comptent !

En bonus : le rototo super-sonique de Mr. Toad :

Beware The Batman ne vous plaira peut-être pas. Revisitant certains aspects du mythe de Batman pour faire quelque chose de neuf, la série toute en CGI (un peu moches par moments, certes) se laisse néanmoins suivre et sait capter la curiosité du spectateur. Rien ne peut prédire de la qualité de ce qui suivra, mais au moins, le pilote ne se sera pas planté dans le décor. Je vous laisserai bien sûr vous faire votre propre opinion, mais vous pouvez laisser une chance à ce nouveau Batman ! Après tout, qui ne le ferait pas ?