Man Of Steel, La Critique (sans spoilers)

Les points positifs: Des scènes d’action inimaginables… …sans oublier l’émotion La bande son orgasmique Le film dans son entier Les points négatifs: On s’en tape le coquillard à ce niveau là !

« It’s not an S, on my world it means hope » – Superman

• Scénario : David S. Goyer – Réalisation : Zack Syder
• Acteurs : Henry Cavill, Amy Adams, Michael Shannon
• Production : Christopher Nolan, Charles Roven, Deborah Snyder, Emma Thomas
• Compositeur : Hans Zimmer

Il est maintenant 1h42 du matin, nous sommes lundi 17 Juin 2013 et cela fait quelques heures que nous avons vu le tant attendu Man Of Steel. Nous avons débriefé et débattu sur le film pendant plus de deux heures avec les grands frères de Comicsblog et encore plus en off. Je vous donne ces détails pour que vous puissiez comprendre dans quel état d’esprit j’écris ces lignes car vous vivrez peut-être la même expérience. J’ai vu Man Of Steel il y a plus de 5h et je ne m’en suis tout simplement pas remis.

Le film trotte dans ma tête comme une comptine que l’on répète sans cesse lorsqu’on est gosse. Même après autant d’heures j’ai peur de ne pas avoir le recul nécessaire pour vous dire ce que je pense de ce film qui marquera à jamais les adaptations de comics. À tous, vous pouvez lire cette review, elle ne contient pas de spoiler, c’est promis.

Grand Rex, Paris, c’est l’avant-première de Man Of Steel, LE film que j’ai sans doute attendu toute ma vie. Mon excitation est à un niveau que je n’ai que très rarement connu mais ce n’était qu’un début. Je commence à me venger sur Edge pendant que nous attendons devant un rideau baissé avec le S projeté dessus. Je dois commencer à être un peu lourd vu le regard que le Bat-fan me lance et c’est heureusement que les lumières s’éteignent pour laisser l’écran géant se baisser. C’est le moment fatidique, rêvé 10000000000000 fois et je ne suis plus maître de rien, un marathon qui touche à sa fin.

Les premières notes de musique d’Hans Zimmer retentissent, les frissons sont instantanés, les images suivent et le début de l’extase peut commencer. Je vous le dis d’entrée, Man Of Steel dure environ 2h30 et il n’y a pas une seconde de pellicule que je supprimerais. Je sais très bien que personne n’a peur que le film manque d’action et vous ne pourriez pas avoir plus raison. Le film est blindé de scène de baston, il pleut des coups de points à un rythme effréné (surtout dans la deuxième partie du film), et les séquences d’anthologies s’enchaînent et vous assènent d’uppercuts, coups droit et crochets jusqu’à vous mettre KO. Ces scènes sont brutales à l’extrême, chaque coup de poing est parfaitement retranscrit et vous aurez mal pour celui qui les reçoit. Tout ici est au service du spectacle. Les chorégraphies des combats sont ahurissantes, ça va vite, très vite. Vous pensez qu’après ces premiers instants de combats vous avez tout vu, mais le film continue dans une surenchère de destruction vertigineuse qui va vous faire perdre la tête. Faora-Ul est d’une classe absolue, Zod pareil, Kal-El pareil et le pire dans tout ça c’est que tout reste d’une lisibilité presque parfaite. La réalisation n’est qu’à de très rares moments prise en défaut et c’est exactement ce que j’attendais de Zack Snyder (même s’il manque quelques ralentis). Mais ce n’est pas tout car c’est l’échelle à laquelle tout cela se passe qui impressionne aussi. Pour vous donner une idée de ce que cela peut donner il suffit de s’imaginer le combat final Neo vs Smith en le multipliant par 100000 ou alors le combat Broly vs Sangoku puissance 1000. Ébouriffant.

Heureusement ce n’est pas la seule qualité du film. Si certains d’entre vous ont lu les critiques américaine vous aurez certainement remarqués que les principaux reproches sur le film sont qu’il se prend trop au sérieux  et qu’il ne soit pas assez romantique. FAUX, FAUX, FAUX et reFAUX. L’équilibre n’est certes pas parfait mais Superman est un personnage heureux dans le film et il le montre ! Bizarrement à chaque fois qu’il affiche un sourire à l’écran je me retrouvais comme un benêt à faire pareille. De plus l’humour est présent à des endroits stratégiques, toujours au bon moment, et pas une seule des blaguounettes présentes dans le film ne tombent à plat. Pas romantique ? Je pense que nous n’avons pas dû voir le même film ! La relation entre Superman et Loïs Lane est d’une pudeur et d’une candeur à rendre guimauve n’importe quel mec un peu bourru. Toute en délicatesse, en jeux de regards, de contacts de main, son traitement est juste admirable et évite la niaiserie.

À ce stade de la review j’aurais aimé rentrer dans les détails sur l’aspect sérieux et réaliste du film qui ne se retrouve finalement que par les thèmes qu’il aborde. Je vais toutefois me contenter de survoler les choses, ne pas entrer dans les détails pour que cette facette du film soit la votre. Que vous puissiez voir ce que vous voulez voir car il s’agit là aussi de quelques chose de personnel et vous n’y verrez pas tous les même éléments. Dans cette histoire chaque personnage a son message à faire passer, son idéologie à exprimer, ses valeurs à représenter. Chaque personnage à un rôle bien défini mais ceux-ci convergent finalement tous à faire avancer Superman dans ses dilemmes, ses questionnements. Ils sont comme des étapes nécessaires dans la construction du héros que Kal-El va devenir. C’est d’ailleurs dans ces moments partagés avec ces personnages que vont arriver les émotions les plus fortes. Pour vous dire je n’ai jamais versé autant de larmes sur un film de toute ma vie. Certaines scènes du film sont tellement puissantes, véhiculant tellement d’émotions qu’elles vont vous prendre aux tripes, elles vont vous secouer de l’intérieur et les larmes vont couler toutes seules par la surcharge que votre corps va subir. À tous les instants le film vous fera ressentir quelque chose, que ce soit des décharges d’adrénaline à vous faire vivre une overdose, un sentiment de tristesse incroyable, de la jouissance enfantine totalement innocente et d’une naïveté sans fond qu’elle vous replacera à vos 5 ans, je vous le dis, Man of Steel est un ascenseur émotionnel et c’est de véritables montagnes russes sentimentales que vous allez vivre.

Pour autant, le film n’est pas parfait c’est vrai, c’est une évidence. Par moment la musique ne colle pas du tout avec ce qu’il se passe à l’écran, la construction narrative est relativement hasardeuse, peut-être juste un peu maladroite, on note quelques incohérences par-ci par-là, la 3D n’est pas spécialement utile bien qu’assez propre pour de la conversion, le temps passe bizarrement et Loïs Lane a le don de téléportation. Je pourrais aussi passer du temps à expliquer que le film se retrouve quand même le cul entre deux chaises en terme de style, la faute à un Nolan trop présent, serrant la bride de la créativité sur le museau de Snyder, ou vous parler des choses plus métaphysique ou même religieuses (très présentes dans le film) mais je me suis déjà un peu trop étalé.

Très honnêtement, une fois le film terminé, on reste cloué sur son siège une bonne dizaine de minute pour se remettre de l’expérience vécue. Parce qu’ici il s’agit bien d’une expérience que vous allez vivre, un voyage que vous allez passer en compagnie de Kal-El. C’est un voyage initiatique fantastique qui vous touchera profondément, d’une manière ou d’une autre.

Faire cette review sans spoiler a été un challenge douloureux car j’aimerais vous en dire plus, tellement plus. Mais finalement c’est une bonne chose car cela m’a permis de vous raconter le film en tant qu’expérience et non comme un produit. Man Of Steel est le meilleur film de comic-book qu’il soit, rien ni personne n’est à sa hauteur. Il s’agit ici du Superman de cette nouvelle génération, plus dure, plus directe, plus violente, moins insouciante. Un film qui va marquer son temps par bien des aspects et duquel vous ne ressortirez PAS indemne. Man Of Steel est le film que j’ai rêvé durant de nombreuse année et il est maintenant au cinéma. Le Roi a retrouvé son trône et il le récupère de la plus belle des manières. La classe !