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« C’est vous…Je t’ai créé…J’ai créé Batman. »
- Scénario : Grant Morrison – Dessin : Tony Daniel, Ryan Benjamin
- DC SIGNATURES – Grant Morrison présente Batman tome 2 – 13 juillet 2012 – 272 pages – 22,5€
Le Gant Noir se referme sur Batman et l’armée du Dr Hurt s’apprête à conquérir Gotham City. Les alliés du Chevalier Noir parviendront-ils à aider ce dernier, battu et brisé psychologiquement ? Bruce Wayne a-t-il enfin atteint la limite de ses capacités : sa guerre contre le crime va-t-elle prendre fin ?
Tout d’abord un très bon prologue, nous montrant jusqu’où Bruce s’est forcé à aller pour chasser ses démons, ses doutes, ses peurs avec cet isolement à Nanda Parbat. Premiers pas en quelque sorte dans la folie ambiante qui entoure ce tome. Grant Morrison va s’amuser tout au long de ce tome 2 à nous montrer les multiples facettes de l’esprit de notre héros. Nous montrer à quel point l’esprit de Batman est dérangé. En plus de travailler sur la folie dans l’esprit de Batman, Grant Morrison va aussi nous faire sombrer dans la folie avec une narration complètement alambiquée. Des flashbacks, des illusions, des sauts dans le temps à travers différentes époques, des reprises directes de dialogues d’anciens numéros.
Les anciens numéros, ce tome nous montre là tout le travail de Grant Morrison. Le génial écossais va sans cesse piocher dans le travail des scénaristes passés avant lui. Il va même jusqu’à reprendre des phases de dialogues de Bill Finger pour nous faire revivre une scène hallucinatoire passée du justicier. Zurr-en-Arrh ou encore le Docteur Hurt sont des inventions qui datent des années 50-60.
« Batman meurt à l’aube », où comment Batman découvre peu à peu la sombre machination mise en marche depuis des années pour le détruire. Son ennemi commence à se dessiner et un nom ressort. Le docteur Hurt, homme qui sait tout de lui, homme qui est l’origine de la création des 3 Batmen censés le remplacer en cas de disparition. Le dernier de ces 3 fantômes, le torture, le « tue » durant 4 minutes! Lui explique qu’un piège attend d’être déclenché dans son cerveau. Batman comprend qu’il est manipulé depuis des années, qu’il est attendu dans l’ombre pour être détruit. C’est aussi ici que Jézabel découvre un secret qu’elle ne s’attendait pas à découvrir. La folie s’installe davantage page après page.
« Batman RIP ». On y est. Batman est attaqué, Batman est battu, Batman est trahi, Batman disparaît pour laisser place à Batman de Zurr-en-Arrh. On se rend compte ici à quel point l’esprit de Batman est tordu. A quel point d’un certain côté il aurait lui aussi sa place à Arkham. Il a pensé à se créer une personnalité devant prendre le contrôle si « Bruce » disparaissait ! Et le plus, le Joker ! Qui se trouve, peut-être, être son plus fidèle allié ici. La seule erreur du Gant Noir aura été de croire que l’on pouvait se jouer, que l’on pouvait manipuler le Joker. L’histoire va à 1000 à l’heure, on dévore les pages, action, rebondissements, tout y passe jusqu’à la fin tragique…
Bref un deuxième tome encore meilleur que le premier, on dévore page après page, on en veut toujours plus. Le tout, servi par des dessins superbes de Tony Daniel. Vraiment une superbe série que ces Grant Morrison présente Batman. Merci Urban! Grant Morrison utilise à merveille l’héritage de Batman pour nous en faire quelque chose de cohérent. Il maîtrise, contrôle son sujet. Il va exactement là où il veut disséminant les pièces de son puzzle petit à petit. Ce qui est génial pour nous, simples lecteurs ? Ceci ne fait que commencer.
Juste derrière Grant Morrison présente Batman Tome 8 (en qualité), mais juste devant le tome 1. Un excellent tome, maitrisé de bout en bout et aux dessins époustouflants. Et puis que ça regorge d’idées et de trouvailles, un vrai plaisir à la première lecture (et sans doute aux suivantes).