Review VF – Justice League Tome 2 : L’Odyssée du Mal

Justice League Tome 2
Justice League Tome 2
Les points positifs:
  • Le titre s’améliore peu à peu
  • Jim Lee quand il a du temps
  • Détruire la Justice League actuelle
  • Une dynamique de groupe intéressante…sur la toute fin
Les points négatifs:
  • Un vilain franchement passable
  • Jim Lee quand il est pressé
  • Les sous-entendu plus intéressants que l’histoire
  • Idée de base intelligente mais mal exploitée

« Une idée folle…? » – Aquaman


  • Scénario : Geoff Johons Dessin : Jim Lee, Gene Ha, Ivan Reis, Carlos D’anda

Pour moi une bonne histoire de Justice League c’est trois choses. La première c’est de l’action. De l’action massive, aux proportions épiques qui poussent nos héros dans leurs derniers retranchements. Puis c’est un méchant ou une menace qui soit charismatique et suffisamment puissant pour que ce soit effectivement la Justice League qui doive s’en occuper. Et puis enfin c’est aussi les relations entre les personnages. Une dynamique de groupe, presque de famille, au service de la protection des peuples de la Terre. Parce qu’une bonne histoire de la Ligue de Justice ce n’est pas que de l’action, c’est aussi intelligent. Or jusque-là, Geoff Johns nous a servi des personnages stéréotypés au possible, d’une débilité presque étonnante, un Darkseid du niveau d’un méchant lambda et finalement une action de poseurs plus que réellement d’envergure…À la fin du premier tome de Justice League, le groupe était formé et porté aux nues du public qui découvrait les super-héros pour la premier fois. Est-ce que ce tome 2 : L’Odyssée du Mal relève la barre ? Réponse.

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L’histoire est simple. David Graves a écrit un livre (regardez le titre de ce livre d’un peu plus près. Ça ne vous rappelle rien ?), il y a quatre ans, sur la Justice League, faisant de celle-ci une figure populaire. Le premier tome de Justice League était donc essentiellement la création et la montée en puissance de celle-ci. Ce second concerne plutôt la chute puis l’implosion du groupe. C’est donc ce fameux David Graves qui sera la véritable source de tous les maux de la Ligue. Le reste sert surtout à planter les graines du déclin du groupe, et surtout à remplir les pages et poser d’autres éléments qui serviront les plans de Geoff Johns dans les 5 prochaines années.

Tiens d’ailleurs parlons en un peu plus de ce David Graves puisqu’il s’agit tout de même du gros vilain de l’histoire. Son livre, écrit il y a cinq ans et portant le doux nom de La Ligue de Justice : Des Dieux Parmi Nous, a été un bestseller. Un an plus tard, Graves est méconnaissable. Très amaigri, extrêmement faible physiquement, quelques cheveux restant sur le caillou, l’homme n’est pas en bonne santé. Normal, le cancer est en train de le tuer. Alors que son médecin lui confie qu’il ne peut plus rien faire pour lui, Graves sort un pistolet et tue le médecin avant de s’évanouir dans la nature, inexplicablement.

Justice League. L’équipe des plus grands super-héros du monde. Les dieux des temps modernes. S’il est vrai qu’individuellement ils sont certainement les meilleurs, chacun dans leur domaine, mais en tant qu’équipe, ils ne valent pas grand-chose. Ils préfèrent se chamailler les uns les autres, chacun défendant son petit égo surdimensionné. Hal Jordan et Flash ont des comportements de gamins de 15 ans qui jouent avec leurs super pouvoirs et la vie des autres. Alors que Batman tente de s’imposer naturellement en tant que leader stratégiste, ces deux-là n’en font qu’à leur tête. Si cette dynamique peut faire marrer deux minutes elle s’essouffle bien vite pour finalement fatiguer.

Au-delà de ses querelles internes, la Ligue de Justice est adulée et adorée par le grand public qui voit en ces héros, des sauveurs, des amis, des dieux. La confiance du peuple est totale, presque aveugle alors qu’ils ne savent rien de ses différentes membres. Par contre, les politiciens et les hommes de pouvoirs, qui voient plus cette Ligue de Justice comme une menace à leur position, ne peuvent s’empêcher de se montrer méfiants. C’est aussi sans doute une part de leur fonction qui l’exige. Toujours est-il que même si les communs des mortels sont prêts à accueillir les membres de la Justice League à bras ouvert, ces derniers ne sont pas du tout transparents et cachent bien des choses au monde.

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Heureusement, il y a des choses à sauver au milieu de toute cette décadence. Par-ci par-là, nous avons quand même le droit à de vrais moments où l’on sent qu’une équipe existe bel et bien, non juste un groupe d’individus. Ces moments de qualité sont rares et impliquent presque toujours les mêmes membres. De plus un thème sous-jacent reste très intéressant. Le statut de la Ligue de Justice. Érigée très (trop) rapidement au rang de quasi-divinité, les membres de la Ligue restent cloitrés sur leur satellite en orbite autour de la Terre durant leur temps libre. Ils se coupent ainsi du seul véritable lien avec l’humanité qu’ils sont censés protéger. Cette situation rejoint le manque de transparence qui lui est reproché et la méfiance qui commence à apparaitre à son encontre. On peut aussi citer le passé de la Ligue qui semble vraiment mouvementé. Les problèmes de confiance sont nourris par des moments douloureux forçant la Ligue à s’isoler du reste du monde. Ces éléments sont tous très intéressants mais sont soit traités de manière superficielle soit de façon maladroite. Dans les deux cas on en veut plus ou alors ça tombe à l’eau.

Le personnage le plus intéressant de ce livre est sans aucun doute Steve Trevor. Le seul humain en liaison directe avec la Justice League et ancien petit copain de Wonder Woman. Le maillon fort ou le maillon faible selon le point de vue. Steve Trevor est au centre de tout. Que ce soit par rapport au gouvernement, aux superhéros, Trevor trempe dans presque tout ce qui implique des activités étranges. De plus, il est loin d’être le personnage lisse, qui d’ordinaire porte l’étiquette de dommage collatéral pratique. Déchiré par ses sentiments envers l’amazone, son implication auprès de la Ligue de Justice, son impartialité auprès du gouvernement auquel il doit rendre des comptes, le pauvre homme ne sait plus vraiment ce qu’il doit faire.

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Mais voilà que Graves réapparait, et il a quelque chose derrière la tête. Entre temps, il a quand même pris la peine de rendre visite aux Asuras, de se transformer en je ne sais pas quoi, d’attaquer une belle tripoté de vilains afin d’apprendre tous les petits secret de la Ligue. Mais pour faire quoi ? Il veut tout simplement faire descendre la Justice League de son piédestal si injustement et hâtivement dressé. Révéler les faiblesses au monde entier, monter à tous qu’ils sont des êtres faillibles, pas forcément meilleurs que le reste des humains. Pour cela il ne s’attaque pas à eux physiquement. C’est psychologiquement qu’il va les affronter, car tout aussi puissant qu’ils sont tous, ils ne peuvent dissimuler ce que les épreuves du passé leur ont fait ressentir. Même si les motivations de Graves restent justifiables, sa transformation l’est un peu moins. Son design made in Jim Lee est assez risible et le tout manque royalement de profondeur.

D’ailleurs, visuellement, on peut ne pas aimer Jim Lee, mais dans ce deuxième numéro il faut avouer qu’il est meilleur que dans le premier, surtout au niveau des expressions faciales d’ordinaire quasi-inexistantes. Toutefois, il ne faut pas presser le monsieur sous peine de se retrouver avec des moments où le trait se fait grossier et manque cruellement de détails. Les quelques artistes remplaçants n’ont pas à rougir puisqu’ils font globalement de l’excellent travail et rendent parfaitement justice à la série.

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Urban Comics a eu la bonne idée d’intégrer dans ce tome le numéro du Free Comic Book Day dont je ne dirais rien et a aussi étrangement rajouté les toutes dernières pages du numéro #0 de Justice League. La logique est certaine mais voir quelques pages « trainer » comme ça en fin de livre est bizarre. Là où je mets un mauvais point à l’éditeur c’est au niveau de la double page qui termine le numéro du FCDB alors que celle-ci s’entend sur quatre pages magnifique en VO.

Le méchant principal n’est pas charismatique ni vraiment intéressant mais permet mettre sur la table les problèmes que chacun des membres de la Ligue ne veut pas affronter, les obligeant à se serrer un peu plus les coudes. Il sert surtout de déclique au groupe et le fait avancer dans une direction nécessaire à son renforcement. Justice League Tome 2 reste une aventure divertissante, visuellement ébouriffante et plutôt équilibrée. On est juste en droit d’attendre bien plus d’un titre qui se veut le fer de lance de l’initiative des NEW 52.

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12 Commentaires
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Bathom-04
11 années il y a

je crois qu’il y a une petite erreur sur les points négatif/positif , ce sont ceux de identity crisis ou alors mon ordi ne va plus bien ^^

Baccano
11 années il y a

Moi j’en ai un peu marre de ces méchants sans saveurs…
Bonne review cela dit ;)

Freytaw
11 années il y a

Mon passage préféré, c’est quand Batman demande à Trevor de détruire la JLI. Trop trop bonne caractérisation à ce moment là…. -_-
Bon en dehors de ça, il est vrai que ce tome est tout de même mieux que le précédent !! C’est pas dommage !

SilentShadow
SilentShadow
11 années il y a

Petite erreur dans le 1er paragraphe, il y a écrit « Darksied » au lieu de « Darkseid » ;)

nomalez
11 années il y a

Je trouve que cette histoire arrive trop vite dans la série Justice League. Dans le premier arc, le groupe se découvrait, alors que dans ce deuxième acte on dirait qu’ils ont beaucoup de vécu. Qu’ils ont traversé v’là les épreuves. J’aurait aimé qu’on nous donne d’avantage d’aventures entre ces deux arcs. C’est dommage. Le méchant aurait pu être un bon méchant, mais c’est un peu vite expédié.

CamusFFS
CamusFFS
11 années il y a

! Spoilers !

En parlant de la JL j’ai une question qui me turlupine. Dans « Aux Origines » on apprend que l’histoire se déroule 5 ans avant le reste des aventures des New 52. Ok. Mais je ne vois pas en quoi ça justifie le fait que Wonder Woman soit une écervelée totale. Johns la présente comme une sorte d’ovni fraichement débarqué, elle ignore tout des humains, de leurs coutumes, etc. C’est même mis en évidence via deux trois réflexions comme « Salut à vous guerriers. J’ai traqué ces bêtes depuis la capitale de votre patrie ». Hors dans Wonder Woman on apprend que Diana a quitté l’île des amazones quand elle était jeune et qu’elle vit parmi les humains depuis un bon moment. Elle est beaucoup moins caricaturale et elle semble parfaitement connaitre le monde des humains. Alors WTF ? Je suis nouveau dans le monde des comics donc je me demandais si il ne devrait pas y avoir une sorte de cohérence pour un même personnage dans différentes aventures.

Freytaw
11 années il y a
Répondre à  CamusFFS

C’est Johns qui fait n’importe quoi sur la caractérisation. On le ressent moins dans ce second épisode, même si… En fait, Diana a quitté l’ile plus tard (ce n’est pas clairement dit il me semble dans la série Wonder Woman qu’elle ait quitté l’ile dans sa jeunesse). Disons que la série d’Azzarello se situe dans le « présent » (plus ou moins), donc Diana a eu le temps d’apprendre en effet. Mais il est vrai que le fossé entre les deux Diana (celle de sa série, et celle de la JL) est juste énorme… Bref, ce premier tome de la Justice League, et le second dans une proportion moindre, possède plein de coquilles du genre. Comme Batman qui dit n’imp par exemple sur la JLI…

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