Dernier numéro pour la série de Gail Simone, qui restait malheureusement le dernier titre véritablement intéressant de l’imprint Vertigo. C’est un peu rapide, il est vrai que l’on pouvait espérer en apprendre un peu plus sur les personnages, notamment sur la très charismatique Astrid. Mais ne boudons pas notre plaisir, c’est la conclusion d’une série qui a tenu la route tout au long de son petit run, et l’on tient un inclassable tout à fait sympathique, qui a le mérite de composer une histoire cohérente, qui mêle pourtant différents genres. C’est à lire, et l’on termine la série sans regrets. On espère que Gail Simone reviendra avec un nouveau projet au moins aussi intéressant, ce qui pourrait peut-être sauver le label d’une mort certaine (oui, j’arrive encore à y croire).

Difficile de conclure une épopée telle que celle d’Unfollow en seulement 20 pages. Le climax était pourtant haut et Rob Williams délivre une dernière charge virulente contre internet et les réseaux sociaux. Mais le tout est dilué dans une conclusion qui va un poil trop vite. Certes, le sort de Larry n’est pas sans une certaine ironie assez jouissive, mais dans les planches d’épilogue, un certain évènement vient entâcher tout ça. Outre la conclusion vaguement ouverte – et optimiste pour le personnage qui aura été le plus fort, on voit que Williams n’hésite pas à tirer quelques traits qui vont de plus dans le sens de son discours (je m’expliciterai avec qui veut, ici je ne souhaite pas spoiler). Malgré tout je m’attendais à quelque chose de plus fort, plus inattendu, et je suis frustré qu’un certain nombre de questions (concernant la part de fantastique dans toute cette aventure, notamment) restent sans réponses. Mike Dowling fait le boulot correctement une fois de plus, bien que certaines planches nous proposent des dessins par trop imprécis. Maintenant Unfollow est fini, c’était plutôt solide dans l’ensemble, et on va passer à présent dans cette période où Vertigo ne proposera plus que 4 singles par mois. Youhou.

Nouveau numéro pour ce crossover étonnant, qui se montre toujours intéressant, sachant mélanger habilement les ambiances, pourtant très particulières, des deux shows tv. On assiste à des scènes d’action cartoony, et le tout est parfaitement rythmé. On tient toujours un titre intéressant, résolument rétro mais tout à fait accessible aux jeunes lecteurs qui savent apprécier la pop culture rétro. Le graphisme est solide et l’humour est plus fin que l’on ne l’imagine. Il est évident que l’on tient là un épisode dynamique, à la hauteur de l’énergie que dégage le titre.

A quoi ressemblerait un comicbook écrit et dessiné par une DC Super Hero Girl ? Je ne sais pas si c’est l’intention mais j’y vois une parodie par l’auteure de ce que son propre comicbook est. L’histoire à base de super-amitié, de poneys et d’arc-en-ciel est tellement exagérée que prise au second degré, ça en devient plutôt drôle (comme on peut rire des Super Friends de l’époque) et Shea Fontana réussit à maintenir l’attention de cette sorte, alors que Garbowska multiplie également, pour l’intérêt du lecteur, les styles graphiques. Je suppose que la suite ira dans un côté plus premier degré mais cette ouverture de cette nouvelle aventure des DC Super Hero Girls aura eu le mérite d’aller plus loin que ce que la série propose d’habitude. C’est toujours ça de gagné.

Ha, Tom Taylor, petit coquin, tu as bien failli m’avoir. Je commence à deviner ce qu’il se passe dans cet début survolté d’Injustice 2 mais voir un tel Batman, ça m’a effectivement mis des sueurs froides. Toujours aussi rude, Taylor dispose des pions et s’amuse dans un joyeux carnage qui rappelle le départ sur les chapeaux de roue de Injustice, premier comicbook du nom. Ca fait plaisir de le revoir aux commandes, et on peut se demander combien de temps il tiendra la barre de telle façon. Un numéro amusant, quoique court, mais qui reste à un bon niveau et profite de dessins relativement jolis de Bruno Redondo.

C’est au tour de James Tynion IV (le jumeau maléfique de John Kicklee III) de relever le Kamandi Challenge ce mois ci accompagné par le trait de Carlos d’Anda. Trop scolaire, trop sage et trop brusque, son scénario pêche par un abus de changements de lieus et de situation sans chercher à en développer aucune – c’est normal, ce n’est pas son histoire et il n’a qu’un seul numéro. En plus d’expédier trop vite le cliff du précédent, Tynion fait du super facile avec une intrigue qui ne fait qu’empiler l’hommage sur la supercherie. Tout le problème est de savoir ce qu’on attend de cette série, un « all-star » des scénaristes dc du moment, une vraie suite aux aventures du garçon de demain, un simple exercice de style pour l’instant loupé en partie ? Ce numéro a une tronche de bd à l’ancienne, école sf d’aventure des années 70, et en ça il va avec l’idée de continuer les aventures de Kamandi. Mais pour les deux autres propositions, les décalages de rythme et la peur d’une tonalité trop éparse font que tout ça reste plat et juste adressé aux fans qui voulaient voir une nouvelle publication du héros de Kirby, sans plus. Toute considération de cohérence mise à part, le numéro n’est pas mauvais, juste facile et sans recherche. À voir sur les prochains.

Superman poursuit son récit concernant son histoire, quelque peu modifiée suite à Superman Reborn. Comme on a pu le comprendre, les deux Superman ne font plus qu’un et on laisse place à une ou deux petites incohérences concernant Ulysse et Lois & Clark. Comme on pourra bien rire de l’absence totale de Truth et de sa suite. Ce numéro est un peu le témoignage des réussites et des échecs de l’éditeur. C’est aussi amusant que tragique. On peut cependant se plaindre de l’absence de réelle histoire, puisque le numéro se contente de multiples teasers. Ils restent pourtant efficaces de par leurs apparitions inattendues et la portée de ceux-ci. Ah, et concernant les fans de Lois & Clark, dirigez vous vers ce titre, ce nouvel arc en est plus ou moins sa suite. Et si je ne garantie pas une qualité similaire, un épilogue est le bienvenue. Pour ce qui est du travail graphique, ne vous faites pas avoir, Churchill n’est pas l’artiste aux commandes ; il a été remplacé, une petite déception. Le style très cartoon de Carlo Barberi reste amusant puisqu’il rappelle le style graphique de Churchill lorsqu’il travaillait sur le titre Marineman.

Hé bien : oui et non. Non, parce que le propos manifeste sur l’uberisation héroïque et la place immense que prennent les appareils connectés dans nos vie fout en partie le camp, ou ne se résume qu’à l’éventail classique “notre monde est celui de la surveillance et tu peux te faire pirater à tout moment”, école facile, méthode Die Hard 4. Non plus pour l’écriture de la relation amoureuse, moins niaise que sous Stewart mais quand même trop appuyée (c’est systématique, dès que Babs entame un arc, on a droit aux progrès de sa vie de couple – comme Dick, mais d’une part c’est méchamment lourdingue quand ça glisse sur le cliché “je tombe amoureuse du grand méchant”, de l’autre si la promesse de Rebirth était de revenir aux fondamentaux, Barbara et Richard auraient déjà du se remettre ensemble, et oui cette phrase a une tronche de résumé de soap opera). Mais, oui pour les dessins, oui pour l’efficacité générale de l’ensemble qui arrive à donner du rythme, du corps au récit et à son personnage principal, malgré le ping pong et le costume du méchant. Le problème tient plus d’une difficulté à dépasser deux niveaux de clichés : celui sur les histoires de Bargirl d’une part, et celui sur les récits de super-héros de l’autre. Ces derniers ont en effet pleinement le droit de boiter du millionnaire corrompu sans besoin de lui affubler un complexe paternel, un super costume et une love story naze façon 50 Shades (pardonnez, je schématise). Quant à Batgirl, le bilan de cet arc reste bien meilleur que ce qu’on a pu lire depuis un moment, mais là encore, apprendre à dépasser ce niveau d’exigence.

Passée l’introduction qui fait du liant entre le DC Universe sous Rebirth et ce futur annoncé (avec des questions qu’on peut légitimement se poser sur ce qu’il advient de Duke et Damian), on rentre dans le vif du sujet. La Ligue des Assassins attaque Gotham et Terry essaie d’avoir une véritable vie civile en plus d’être le Chevalier Noir. Forcément les bouleversements sont là et Jurgens essaie, comme toujours de faire la part des choses entre cet univers Beyond comics et ce qu’on a pu connaître dans la version animée. Depuis Rebirth, cette alchimie est assez bien exécutée, et dans ce numéro, la tension monte progressivement jusqu’à la révélation finale, plutôt plaisante sans être dingue non plus. On profite également du trait de Chang et de sa colorisation, qui mêle bien l’ambiance futuriste à une dynamique dans le découpage qui rend la lecture simple, et sympathique. Batman Beyond reste un titre mineur destiné aux vrais fans de cet univers, mais l’exécution reste correcte, et lesdits fans y trouveront leur compte. Même les passants pourraient se joindre à l’aventure sans problème. Tout dépendra de leur temps – et de leur porte-monnaie.

Dans les comics il faut oser. Le changement, temporaire ou non est toujours intéressant. Blue Beetle est l’exemple même des changements à ne pas faire. Ou plutôt un exemple traitant des techniques visant à faire spéculer le lecteur alors que rien ne va arriver – et donc créer l’illusion d’un changement – en osant des choses inimaginables et qu’aucun lecteur n’aurait pu imaginer. Surtout qu’en sortant de cette lecture, aucune intrigue n’a progressé. On ne fait que suivre un combat où les personnages oubliés et intéressants sont réduits à des types de caractères tellement prédéfinis, jusqu’à avoir la sensation de regarder un mauvais dessin animé des années 90. Les méchants se réduisant à “Je suis méchant. Je suis le plus fort.”, ses sbires à “Mon maître est très fort.” et le héros à “Il est très puissant, je dois l’arrêter”. Le tout, toujours dans ce mélange étrange entre blagues lourdes qu’on pourrait voir comme “à la Marvel Studios”, et de pseudo drame. Je ne parle même pas du Deus Ex Machina complètement gratuit, sorti de nulle part, et dans l’unique intérêt de réintroduire un personnage sur lequel Giffen a travaillé, et pour finir, d’un cliffhanger qui m’a fait hurler. Une horreur.

Un numéro plutôt bavard, mais aussi très chargé en action, et qui fait la part (plus que) belle à Cassandra Cain, qui assume enfin sa véritable identité. Les fans du personnage auront un immense plaisir à la suivre au long de ces pages, dans lesquelles elle affronte littéralement une armée, avec une maestria que les dessins de Marcio Takara rendent avec honneur ; une vision et un découpage à plusieurs moments très cinématographique qui est l’une des forces de ce numéro (avec une mention également pour la colorisation qui participe grandement à l’immersion). Certes, l’intrigue ne progresse pas énormément mais ici on se situe plus dans le suivi du personnage, et si quelques zones d’ombres restent (la dernière page est tout à fait stylée, mais semble un peu facile) on sait d’ores et déjà que Tynion va encore perturber le déroulement de l’histoire d’ici la conclusion de cet arc. Un arc entraînant qui montre à quel point l’auteur est à l’aise sur ce titre. Et on lui demandera de bien vouloir continuer comme ça.

Dernier numéro avant une petite pause pour Doom Patrol et pour l’occasion la série nous offre le retour de Crazy Jane. Plus que jamais, Gerard Way fait le lien avec le run de Grant Morrison dans un chapitre sous forme de variation d’une histoire de l’écossais chauve. Forcément avoir connaissance de l’oeuvre de Morrison aide à la compréhension totale d’un numéro qui peut vite se révéler difficile à appréhender pour un lecteur qui découvre la Doom Patrol ici. Néanmoins, c’est bien la seule faille de ce sixième épisode tant Way continue à livrer un récit bourré d’idées et de concepts bien exploités. Ce numéro est d’autant plus à conseiller que Nick Derington est toujours en état de grâce. Chaque planche est une merveille visuelle, les personnages apparaissant tous plus cool les uns que les autres, tandis que le découpage apporte une fluidité exemplaire à la narration. Même s’il ne s’agit pas d’un numéro si facile que ça à aborder, ce Doom Patrol #6 vaut donc bien de faire quelques efforts.

Rip Hunter vient de faire un retour remarqué chez les Green Lanterns et ce nouveau numéro nous expliquera les raisons de sa venue. On vous annoncera donc le nouveau vilain (avec un nom qui en fera sourire quelques uns), mais aussi ce qui se passera dans le futur pour les Yellow Lanterns, ce qui aura pris à Venditti quasiment tout le numéro. Seul un passage entre Kyle Rayner et Soranik et les dernières pages proposeront autre chose qu’une prophétie, qui a tout de même son intérêt. En effet, l’auteur parle enfin du dilemme de faire des Yellow Lanterns des gentils, ce qui s’oppose totalement à la peur qu’ils doivent inspirer (il faudrait maintenant qu’il se rappelle de l’effet de la lumière jaune sur la verte). Cela va pouvoir créer des tensions dans cette nouvelle dynamique en plus de l’arrivée d’une menace qui va poser de réels problèmes à nos héros. Venditti a donc le potentiel d’écrire une histoire vraiment sympathique après ce numéro de briefing bien narré mais qui ne fait toujours pas progresser l’histoire.

Toujours difficile de juger un titre encore étrange. Une chose est sûr, il conserve toujours cette forme d’originalité en tant que récit comme hors de cet univers partagé. Pour une vague Rebirth qui se veut concentrée sur les relations entre les héros et cette création d’une équipe qui se dévoile au grand jour ici, il est surprenant de voir qu’aucun autre personnage n’ait fait son apparition. Steve Orlando arrive à donner une allure à son équipe et ce n’est pas trop tôt. Il en est même dommage de se baser sur leur première mission pour justifier leur efficacité, donnant à cette équipe comme l’impression de retrouver le schéma d’une Justice League New 52 rabachant leur rencontre contre Darkseid. Cependant, Orlando réussit à donner forme à son équipe par un quartier général déjà connu, mais ici mis en avant. Une équipe de super-héros qui pourrait bien évoluer dans les relations entre les membres, leurs méthodes comme en témoigne déjà ce numéro, mais aussi dans leur images avec une présence régulière des médias. Une ligue haute en couleur qui reprend les codes d’un succès passé, non pas de la Justice League International, mais de la Justice League depuis le début des années 80. Ne manque plus qu’une colorisation moins sombre pour appuyer la sensation d’y retrouver une réelle Justice League of America perdue depuis quelques années, certainement causée par une présence et une autorité trop prononcée du leader, de l’équipe comme du marché, Batman. Nouvel arc qui tape dans l’originalité et surprend par son côté décalé. Fantaisie du comics, loin d’être indispensable, Justice League of America est pourtant aujourd’hui le seul titre Justice League agréable, et ce malgré une composition qui laisse encore perplexe.

On continue notre immersion dans le monde revenchard et étrange de Violet, mais le numéro prend une tournure non pas surprenante mais très intéressante. On se doutait que les choses n’iraient pas vers le petit paradis blanc avec son nouvel-ex acolyte et il en résulte qu’ici, il prend les choses en mains pour faire ce que Violet ne fait pas. Ce numéro se lit à une vitesse assez folle, et je suis très déçue qu’il n’y ait que si peu de pages. Jody Houser parvient à garder l’attention du lecteur tout du long, en mêlant très justement passé et présent sans trop en faire. On nous dévoile juste ce qu’il faut pour comprendre l’état d’esprit des personnages avant leurs actions, bien souvent par page comme des sortes de flashs cauchemardesques qui prennent une apparence des plus démentielles sous les traits de Shawn Crystal et la couleur assez dure de Jean-François Beaulieu.

Ce numéro nous apporte de nouveaux éléments qui resteront à explorer par la suite tout en donnant de l’importance à des personnages qui étaient restés dans le flou du second plan jusqu’à présent. Je pense sincèrement que nous ne sommes pas au bout de nos surprises avec ce titre, et j’en suis plus que ravie. Maintenant, reste à voir ce back-up et le rôle qu’il tient dans notre histoire.

Bon bon bon… Cette petite affaire avec The People prend des proportions gigantesques et peut-être même extraterrestres. Honnêtement, la dernière fois je vous confiais avoir l’impression de tourner en rond en lisant ce titre. Ici, On a du nouveau (enfin tout est relatif) avec la présence de Lex Luthor. Et forcément si l’on met Luthor en face de Waller, on a deux têtes pensantes qui tentent de se manipuler l’un et l’autre. Sauf que ça ne prend pas forcément. Comme d’habitude, tout est question de double jeu, on ne connait véritablement les intentions de personne. L’équipe tente tant bien que mal de s’en sortir en paralèle. MAIS, car il y a un gros MAIS… L’arrivée de Tony S Daniel nous fluidifie tout ça avec des planches de très bonne qualité qui apporte un plaisir certain à la lecture de ce numéro.

Tout n’est pas perdu car l’arme secrète de Waller dévoile un potentiel, voire peut-être même un culot, assez grand pour la suite de l’histoire. Même si l’on se doute que les actes de Boomerang briseront à nouveau l’esprit d’équipe, et que les tensions et les volontés de prise de pouvoirs mettront la mission à rude épreuve. Mais au fond, comptez sur moi pour lire la suite. Là Rob Williams, tu as su m’intéresser à ton histoire, alors que ce n’était pas franchement gagné.

Pour ce 3e chapitre, Mariko Tamaki nous régale une fois de plus dans son récit, et la transition de l’adolescente Kara Danvers à la super-héroïne Kara Zor-El commence à se faire de plus en plus sentir. On commence toujours dans une certaine apathie, dans la directe continuité du second numéro (Ô combien formidable), pour que notre personnage commence à reprendre ses repères dans un monde qu’elle a du mal à comprendre, pour de nombreuses raisons. On commence à avoir des réponses quant à certains éléments intrigants depuis le début, et même si on le sentait venir, on sera ravis de voir de l’ambiguïté dans le nouveau personnage introduit, qui ramène beaucoup les thématiques sur le thème de la différence et du sentiment d’appartenance – avec quelques idées qui feront largement écho à ce qu’il se passe, tristement, dans l’actualité française et étrangère. En définitive, le parcours est un quasi sans-fautes (je dis quasi parce que malgré toute la justesse d’écriture on retombe dans un schéma que l’on a plus l’habitude de voir), aidé comme toujours par des dessins de Joelle Jones absolument superbes. On reste dans du très haut de gamme, qui justifie largement le format Deluxe de ce single (et son prix, aussi), avec l’une des meilleures histoires de Supergirl qui ait été publiée – et certainement la meilleure de cette année.

Ben voilà, Teen Titans a le mérite de s’améliorer de semaines en semaines, tout en conservant ce côté très feel-good rendant la série si agréable à lire. L’équipe va devoir ici contrer la menace que représente King Shark pour la ville. L’humour est comme à l’accoutumée toujours présent, pas forcément assuré par Beast Boy mais basé sur les interactions entre les personnages. Comme dans le numéro précédent, c’est le personnage d’Aqualad qui est mis à l’honneur dans sa quête pour intégrer le groupe. Il est par conséquent facile de voir arriver le final de cette mini-intrigue mais celle-ci reste assez intéressante dans sa façon de traiter les personnages. Alors qu’une romance Kid Flash/Raven semble potentiellement se dessiner à l’horizon, il est par contre regrettable de constater que Starfire est de plus en plus en retrait, alors que les autres Titans ont tous une place importante dans le groupe. Du côté des dessins, Khoi Pham livre une belle performance même si il aurait peut être été préférable de voir une colorisation plus lumineuse, retranscrivant mieux l’esprit général de la série. Les dernières pages du numéro s’avèrent être un mini teaser du fameux Lazarus Contract dont en entend parler depuis plusieurs mois déjà, l’occasion d’enfin voir nos héros en confrontation avec leur ennemi de toujours, Deathstroke.

Encore une fois, le constat est le même au fil des semaines, Hellblazer est sympa, assez bien écrit, mais n’avance pas vraiment. Dans ce numéro, Constantine voyage aux quatre coins de Paris, d’abord à la poursuite de la fameuse chaussure volante puis d’un grimoire. Les dialogues font mouche et il est possible de voir que l’auteur dissémine les indices sans toujours rien expliquer – ce qu’il fait depuis trois mois. Du côté du méchant Djinn, le constat est plus ou moins même. Notre antagoniste s’entoure d’alliés puissants politiquement, sans que son plan soit véritablement clair et précis. A noter qu’il est bon de voir que Simon Oliver se décide enfin clairement à utiliser la mythologie biblique qui annonce du bon pour la suite. On pourra cependant regretter que le début du numéro enchaîne un peu les clichés sur Paris et que les dessins, par ailleurs assez réussis, souffrent d’une colorisation qui manque un peu de peps.

The Truth continue cette semaine dans un numéro qui a pour but de nous amener à la conclusion de l’arc le mois prochain. Plutôt lent jusque là dans son rythme, le récit entre dans son troisième acte avec ce chapitre qui laisse ses personnages légèrement de côté pour se concentrer sur l’avancée de l’intrigue. En résulte ce qui est, peut-être, le numéro le plus faible (ou plutôt le moins bon) de l’arc, sans être désintéressant pour autant. D’abord parce que Wonder Woman redevient enfin le personnage principal de sa propre série. Ensuite parce que l’auteur continue à s’approprier la mythologie de l’héroïne avec talent. Il faut aussi compter sur un Liam Sharp toujours aussi pointu en ce qui concerne les dessins. Même si on sent que l’artiste s’applique bien plus sur les planches les plus importantes en développant une imagerie frappante, il parvient quand même globalement à mettre en place une atmosphère visuelle passionnante. En définitive, sans être le numéro le plus abouti de Greg Rucka sur le titre, ni même le plus surprenant d’ailleurs, il y a assez de preuves de talent dans ce Wonder Woman #21 pour apprécier l’ensemble et surtout attendre la conclusion avec une certaine impatience.