Redonnons une chance aux DC Super Hero Girls avec cette nouvelle mini-série, qui sera publiée plus tard directement en Graphic Novel. Si je reprochais à Shea Fontana un ton vraiment trop enfantin, qui m’a fait décrocher de Past Times at Super Hero High, ici on démarre d’une façon bien plus intéressante et moins premier degré, puisque Harley, Supergirl et Wonder Woman, ainsi que Katana, sont en courts d’arts-plastiques pour faire leur propre comics. On note donc quelques petites vannes chouettes sur cette univers avec lequel nous sommes familiers (ça parle de covers, par exemple) et toute la première partie du numéro est, en fait, une histoire écrite par l’une d’entre elles, avec un ton volontairement absurde et des dessins un peu exagérés qui, je trouve, participent vraiment à l’humour et l’ambiance du numéro. J’ai encore du mal en revanche avec le design très poupée du dessin d’Agnes Garbowska, qui respecte pourtant à l’identique l’aspect des dessins animés. Malgré tout, et toutes proportions gardées (j’veux dire, si vous avez plus de dix ans ça risque de toute façon de ne pas vous plaire), ce démarrage est bien plus sympathique que la précédente aventure des DC Super Hero Girls.

Début de la nouvelle série Injustice, un petit mois avant la sortie du jeu. C’est le retour tant attendu de Tom Taylor sur la licence, et l’on sent que cette saison sera un véritable retour aux sources, qui s’annonce fort intéressant. On découvre le nouveau statu quo, et l’auteur en profite pour re-caractériser Batman et Superman, avec un certain talent. C’est bien écrit, et l’on se plonge avec passion dans ce dialogue plein de tension. Le graphisme aussi a droit à un nouveau souffle, et l’on a droit à de bien belles pages. Ce n’est pas un sans fautes, puisque le tout se montre un peu vide, tant on apprend peu de choses sur l’intrigue, mais on attendra la suite pour en savoir plus.

Le monde est toujours infesté de monstres en tous genres, l’équipe de Daphné part à la recherche d’un de ses frères qui pourrait bien l’aider. Problème, c’est que ledit frère est une caricature crachée de ce bon vieux Donald Trump, avec ce qu’il faut de mégalomanie, de machisme et bassesse d’esprit. Une sature plutôt réussie et efficace quoique certains traits soient un peu trop grossis, mais ça colle bien à l’ambiance mi-horrifique mi-comique de cette série ; alors que les membres de l’équipe de Scooby (ce dernier est bien silencieux d’ailleurs) continuent joyeusement de se chamailler tout en s’entraidant – avec moult dialogues un poil absurdes – au final, le véritable monstre dans cette histoire n’est pas forcément celui à l’apparence la plus hideuse. Le back-up sur Scrappy-Doo, bien que court et fun, reste assez dispensable, mais si vous suivez le titre jusqu’à présent, alors vous reconnaîtrez que l’équipe créative continue à faire du bon travail dans cet univers follement ré-imaginé.

Fin de notre mini-série qui se conclut sans surprise dans un affrontement et une véritable orgie de fan-service. Et ici, qu’il s’agisse d’un regard adulte comme celui d’un enfant, c’est trop. Les personnages, malgré la présentation de certains, sont trop nombreux. L’affrontement est un bazar monstre et on passe d’une situation à une autre, on essaie de créer une action sans jamais vouloir tomber dans une forme de violence pour ne pas perturber la sensibilité d’un jeune lecteur. Pour autant, en plein milieu de la lecture, il semblait y avoir un discours intelligent, une forme de réflexion sur le rôle du héros et ses motivations. Il est pourtant dommage de sous entendre un discours aussi intéressant au profit d’un “Je suis le méchant !” auxquels les héros répondent “Il est le méchant !”. Ce n’est pas parce qu’un enfant est un enfant qu’il faut réduire le message. On termine sur une fin ouverte nous laissant réfléchir quant à l’existence de notre désir de lire cette probable suite. Au final, c’était une expérience sympathique, mais rien de plus.

Exposition du nouveau statut-quo et pour répondre à certains lecteurs, un point sur les origines de notre Superman dans cet étrange mélange ayant eu lieu. Et c’est au final une petite déception sur un point, on peut voir ce numéro à la fois comme un épilogue, mais dont l’intérêt est comme celui d’une préface écrite pour une nouvelle édition d’un livre qu’on a déjà lu. Cependant, rien de déplaisant, le numéro est même rassurant quand à la nature de nos personnages et à l’intégration de ceux-ci. Qui dit renouveau, dit nouvel artiste. Et en guise de nouveauté c’est assez surprenant. On a pu voir l’artiste sur la fin de Teen Titans lors de la fin de DC You. Un artiste qui a pourtant déjà travaillé sur le personnage de Superman et qui avait un talent fou et qui, pour de nombreuses raisons personnelles, a dû changer du tout au tout son style. Etrangement, notre cher Ian Churchill a conservé une même représentation de Superman avec les mêmes expressions. Donnant à l’ensemble du numéro un certain ton collant à cette forme de nostalgie retrouvée collant aussi à la vie de l’artiste. Un double sens qui fait chaud au coeur, et si les premières pages de la preview pouvaient laisser penser qu’il tendait à s’éloigner de son style d’antan, vous remarquerez que son trait s’affine de plus en plus au fil du numéro. Il ne reste qu’à espérer qu’il reste le plus longtemps possible sur le titre.

Ce numéro de Batgirl and the Birds of Prey porte bien mal son nom puisqu’il se focalisera quasi-exclusivement sur Black Canary, qui s’est infiltrée dans le groupe d’entraînement de leur cible, Blackbird, les deux autres héroïnes n’apparaissant que dans les deux dernières pages. Ce n’est pas plus mal puisque Dinah était le personnage le moins exploité du trio et cela permet aux deux scénaristes de l’approfondir quelque peu. Cependant, Elles ont tendance à la rendre très bavarde pendant les combats, et le début du numéro sature de vannes inutiles, malgré la référence à Star Wars qui marche toujours sur moi. Après la rencontre entre Black Canary et Blackbird, le reste de l’histoire s’accélère en nous montrant l’entraînement de son petit groupe et de la révélation du véritable but de la super-vilaine. Rien de grandiose, même si ce n’est pas mauvais, d’autant que les dessins sont corrects et que le prochain numéro va proposer un team-up plutôt spectaculaire, il reste néanmoins ce souci de dialogues écrits comme une série CW que tout le monde n’arrivera pas à digérer.

Un moment de semi-calme cette fois dans Detective Comics avec l’affrontement verbal entre Batman et Ra’s Al Ghul et des révélations plutôt inquiétantes, qui laissent entrevoir une machination bien plus grande que ce qu’on avait pu penser. Dans les révélations, un appel aussi au passé historique et à la continuité du Chevalier Noir qui fait honneur à sa relation avec l’antagoniste – et le teasing de fin offre un petit frisson, d’autant plus qu’on sait qui va bientôt débarquer dans les pages de cette série (du mois, si vous suivez les sollicitations). Amusant aussi de voir revenir les protagonistes du premier arc de l’auteur, puisque le sort du colonel Kane (et celui de sa fille) est loin d’être réglé. James Tynion IV comme beaucoup d’autres offre une histoire de long terme et c’est cette impression de solidité qui rend la lecture toujours aussi agréable, après bientôt un an depuis le relaunch. Aux dessins tout n’est pas parfait et il faudra faire avec un encrage très présent dans les dessins de Marcio Takara. On ne manque pourtant pas de quelques planches très iconiques (la dernière, superbe) mais en toute honnêteté si le travail ne me semble pas mauvais, il est loin d’être aussi convaincant que les artistes officiant habituellement sur le titre.

Après une dissémination d’indices tout au long de ce « Second Semester » Gotham Academy dévoile enfin les vrais liens liant Olive Silverlock à Arkham et de voir l’héroïne se faire antagoniste en l’espace de quelques numéros est extrêmement rafraichissant. Le revers de la médaille est qu’on se dirige, déjà (le temps passe vite) vers la fin du titre ; le final promet d’être assez épique, malgré le peu d’envergure de cette série au sein de l’univers DC – et ce n’est pas faute de mettre Batman dedans ! L’écriture reste efficace bien que les pensées d’Olive soient redondantes. Mais entre le climax, les révélations, les nouveaux liens qu’on découvre entre les personnages, et le dessin (animé, sans être animé) d’Adam Archer font une très belle conclusion à cette longue aventure, qui gagnerait vraiment à être adaptée sur le petit écran !

Robert Venditti démarre le nouvel arc de Hal Jordan and the Green Lantern Corps en douceur puisque ce numéro se suffira d’introduire deux mystères vraisemblablement liés. Le reste continuera de se concentrer sur la relation entre les deux Corps en présence, avec les dernières tensions qui devront être réglées. Ce prologue est écrit de façon à faciliter la compréhension du statu quo par un possible nouveau lecteur, ce qui est un bon point, et tout en nous accrochant assez avec l’apparition d’un personnage connu du DC Universe pour lire la suite. Cependant, le monologue de Guy Gardner pour résoudre le conflit entre Yellow et Green Lanterns est bateau et la réconciliation est trop soudaine. En conclusion, ce numéro sert de récapitulatif, mais ça n’excuse pas son écriture creuse, en espérant que le prochain gagnera en intérêt et nous proposera de voir en action le duo Gardner/Arkillo, ce que j’attends avec impatience.

Ici aussi, une conclusion. Et Steve Orlando confirme ce que je pensais de lui. Même s’il s’agit d’un acte volontaire pour notre grand ennemi, les propos et les intentions sont confuses au point où le lecteur comme le personnage ne sait plus sur quel pied danser. Cette confusion laisse aussi penser que notre nouvelle ligue peine à trouver sa motivation dans ce conflit, même si on en retire une forme de plaisir de voir enfin une équipe de super-héros s’impliquer dans un conflit et de prendre position. Orlando va bien trop vite concernant les explications afin d’éviter de laisser plus longtemps le lecteur dans ce brouillard épais. Pour autant, derrière cette confusion et cette écriture classique d’histoire entre une équipe de héros et de bad-guys, Orlando a de l’idée et le fait sentir dans le crossover. Ivan Reis est en roue libre, c’est beau à regarder mais très loin des productions passées de l’artiste. Justice League of America c’est encore le titre à lire, ou à surveiller, pour le potentiel qui se laisse sentir. Orlando nous emmène dans une direction, et on a envie de le suivre. Il faudrait seulement qu’il arrête de s’imposer des barrières quant à l’écriture de son scénario.

Explosif ! New Super-Man #8 par dans tous les sens, avec un mélange de super-héroïque et de grande inspiration mythologique chinoise telle que Gene Luen Yang sait le faire, et c’est un régal. Les thématiques spirituelles sont également très fortes et c’est avec plaisir qu’on suit Superman faire là aussi office de mentor au jeune super-héros en devenir. Gene Luen Yang n’oublie pas son fil rouge secondaire (qui deviendra, tôt ou tard, principal) liant Kenan Kong à ses parents ; et rajoute une révélation finale on ne peut plus surprenante. Il ne faut vraiment pas que cette série s’arrête tant on sent que le potentiel d’histoires est là. Comme toujours, Viktor Bogdanovic reste également une grosse plus-value pour cette série, avec des dessins précis, fouillés et très communicatifs.

En résumé de ce numéro : c’est relativement mal écrit, mais Scott Lobdell n’aime pas Bashar Al Assad et il a décidé de vous en parler. Jason et ses compagnons sont en effet partis le très puissant artefact vendu par Black Mask à un leader politique – il s’agit d’un général fictif d’un pays fictif, le Qurac, qui sert depuis assez longtemps à DC Comics pour symboliser une bonne partie des conflits au moyen-orient. Là-bas, on apprend que l’arme aurait servi contre la population, et on devine assez bien que Capuche Rouge et les Hors-La-Loi (vous remarquez, en français ça a toujours ce petit air de conte pour enfants) vont bouffer du dictateur. L’ouverture du numéro est assez explicite sur le sous-texte politique que prête Lobdell à son récit, et quoi que le numéro ne soit pas extraordinaire, malgré quelques bons moments de Bizarro (“pup pup away!”), on peut apprécier l’envie du scénariste de ne plus se contenter de récits un peu neuneus sur la drogue et les chefs de guerres cosmiques en voyages de routine sur Terre. Problème, tout ça n’excuse pas une peinture assez grossière du récit, des rebondissements faciles et une simplicité générale qui entache un arc manifestement bien intentionné – tout n’est évidemment pas à jeter, mais le scénariste rentre trop vite dans son récit et se sent apparemment moins en confort dans sa petite intrigue d’infiltration à Gotham sympatoche. A voir ce qu’il fait du fameux passé de Red Hood – plutôt très redondant – et si les personnages s’échappent d’un carcan qu’on commence à avoir bien cerné.

Le dernier numéro de Suicide Squad nous laissé sur un cliffhanger gros comme le popotin de Killer Croc et prévisible de longue date. Mon intérêt n’était pas piqué sauf pour obtenir des explications et voir comme l’équipe créative allait tourner cette révélation. Au final, c’est toujours la même chose. Toujours les mêmes personnes qui tirent les ficelles, de la même manière, avec des plans infaillibles ou rien d’inattendu n’aura jamais lieu. Et c’est décevant. On a l’impression d’avoir lu ces derniers numéros pour rien alors qu’on aurait pu avoir un bon renouveau pour se sortir de la complaisance facile des histoires de Suicide Squad. C’est lassant de toujours lire la même chose. Maintenant, on nous livre en fin de numéro encore une nouvelle piste qui devrait selon l’intention de l’auteur nous captiver et rendre le récit épique. Pour ma part, je ne ressens pas du tout cette impatience.

Le pire dans tout ça, c’est que bien qu’on ait une lecture assez rapide et fluide, les planches ne sont justes pas possibles du tout. Retrouver des personnages qui ressemblent à des loups garous avec des poils partout sur les visages m’a complètement refroidie alors que j’étais déjà partie sur ce numéro à reculons. Ici, nous n’avons donc aucun effort graphique, ni même scénaristique. En somme une espèce de conclusion tout à fait inutile puisque juste avec le cliffhanger (le pétard mouillé vous vous souvenez ?) du précédent numéro, on se doutait que tout était orchestré de longue date.

Après, il faut le reconnaître, un numéro de fill-in pas terrible et un team-up plutôt convaincant dans le récent Batgirl Annual #1, Steve Orlando reprend un peu du poids pour Supergirl. Le côté « Aftermath » de Superman Reborn, outre le résumé qui viendra expliquer ce que les lecteurs du crossover savent déjà, permet de renouer un véritable tissu familial entre l’Homme d’Acier et sa cousine, avec un ensemble de scènes de retrouvailles qui font plutôt chaud au coeur. Steve Orlando nous propose un numéro un peu fourre-tout en vérité, le côté Aftermath se joignant à un lien avec Justice League vs Suicide Squad, et en reprenant ce qui a été fait avec Batgirl dans le récent Annual. On trépigne un petit peu de ces retrouvailles car l’alchimie entre les deux personnages était bien présente. Beaucoup d’optimisme donc, une Supergirl avec qui on a envie de partager le quotidien, et une nouvelle aventure qui s’annonce plutôt fun. Parce qu’on va plus dans le côté comics que de celui de la série tv, Supergirl gagne largement en sympathie, et si on pouvait avoir des dessins un petit peu mieux travaillés (à titre personnel je suis bien plus friand de Brian Ching, quoiqu’en dise mon collègue Zeppeli) – les esquisses étant assez sommaires par moment – on y gagnerait beaucoup !

Pour combler le trou entre les aventures de Flash et le crossover avec Batman, Williamson nous propose un numéro centré sur Iris West, enquêtant sur la disparition de certains cadavres de personnes touchées par la Speed Force au début du titre. Son investigation, qui la mènera à se faire passer pour un agent de Black Hole (d’où la couverture), n’est vraiment pas intéressante puisqu’elle tient en une quinzaine de pages et est dépourvue d’enjeux ou d’un quelconque frisson. La fin du numéro aura tout de même son utilité, car elle présente un twist – loin d’être bouleversant – et surtout un début de doute d’Iris sur la sincérité de Barry Allen, qui pourrait enfin mener la journaliste à deviner sa double identité. The Flash #20 est donc très anecdotique, tant au niveau de l’histoire que des dessins, qui sont très convenus.

Si l’Annual était la perle rare, Titans #10 est une coquille vide. Il vous est sûrement déjà arrivé de lire un comics et d’en sortir sans aucune émotion ou avec le sentiment d’avoir lu ces pages sans être pour le moins avancé dans l’histoire qu’elle est supposée raconter. C’est le cas ici. Le numéro n’est qu’un condensé d’action. Il n’y a rien de drôle, pas de rebondissements, pas d’émotion forte concernant ces scènes d’action si ce n’est une page de Brett Booth classique mais tout de même impressionnante venant de ce dessinateur. Et si Abnett ne joue même plus sur l’humour, c’est déjà un très mauvais point pour le numéro. Pour vous dire, le point positif du numéro est la dernière case comme teaser à Lazarus Contract. Vivement le mois prochain que l’univers des Titans bouge un peu !

Déjà le vingtième numéro pour Greg Rucka sur Wonder Woman et toujours aucun signe de fatigue à l’horizon alors que l’auteur poursuit son récit de façon inspirée. La force de l’histoire réside dans le fait que les enjeux sont bien portés par les personnages en profondeur au sein d’une oeuvre qui évite d’être trop manichéenne. De plus, Rucka ne se repose pas uniquement sur les éléments qu’il a déjà mis en place précédemment et l’arrivée d’un nouveau protagoniste lui permet de maintenir une vraie fraicheur dans la série. Ce Wonder Woman #20 continue aussi de mettre en avant son sens du dialogue et sait être drôle quand il le faut sans mettre à mal la progression de l’intrigue pour autant. Il ne faut cependant pas lire Wonder Woman pour Wonder Woman. En effet, comme pour quelques numéros récents déjà, l’héroïne est un peu effacée par le reste, aussi bien à cause de sa présence limitée dans ce chapitre que de son rôle en retrait. Aux dessins, Bilquis Evely est de plus en plus à l’aise. L’artiste livre des planches à l’atmosphère soignée avec un réel effort fait au niveau des visages, ce qui apporte de la vie à la série visuellement. Qu’importe finalement si ce numéro, et cet arc au sens large, donne parfois l’impression de n’être qu’une grosse préparation pour un plan encore plus grand de Rucka, Wonder Woman #20 est tellement maîtrisé qu’on oublie cette sensation très vite.