Review VF – Superman Univers Hors-Série #5

Il y a fort longtemps, alors que le nom d’Urban Comics n’était même pas inventé, et qu’un autre éditeur français possédait les droits DC Comics, il y eut plusieurs saga autour de Superman. Les Kryptoniens de la ville miniaturisée par Brainiac ont repris taille humaine et ont commencé à parcourir la Terre.

Finalement, ils ont créé une planète en orbite opposée à celle de la Terre autour du Soleil baptisée Nouvelle Krypton. Superman est parti aussi sur cette planète. Ce ne fut pas de tout repos, et entre le Général Zod à la tête de l’armée Kryptonienne et le Général Lane toujours aussi raciste, ça a été un bien beau bazar. Mais voilà, il manquait une pierre finale à tout ça qu’il aura fallu attendre plus de 5 ans à avoir en France.

Et nous y voilà. Alors, qu’est-ce que ça nous réserve ?

Bien sûr, il est préférable d’avoir lu les évènements précédents pour mieux apprécier le contenu de ce mag. Car les petits récapitulatifs de Urban en début de magazine ne sont pas suffisants si vous n’êtes pas familier à la mythologie Superman pré-Renaissance (New 52). Petite note : le Nightwing que vous découvrirez ici est Chris Kent, fils adoptif de Clark et Lois, fils biologique de Zod qui est un enfant devenu adulte.

« La prochaine fois, fais en sorte que le petit fasse ses devoirs et apprenne quelque chose. » – Batman à Superman

Tout commence clairement comme nous avaient laissé les évènements précédents mais les enjeux sont rapidement remis en tête ou découverts. Zod attaque la Terre et Sam Lane est prêt à riposter. Le premier épisode du magazine, le #0 en VO, va justement nous aider à remette les enjeux en place. Puis arrive le véritable premier épisode de l’event la Guerre des Supermen qui commence directement avec le premier mouvement de Sam Lane qui va anéantir tout ce que les deux évènements précédents avaient pris le temps de bâtir. S’ensuit alors plusieurs moments qui vont voir s’affronter trois différents partis, l’armée de Zod, l’armée de Sur-humains de Lane et les Super-Friends de Superman. Ces derniers vont d’ailleurs devoir se battre sur deux fronts pour limiter au maximum les dommages collatéraux. Entre bastons, beaucoup de bastons, et bastons, oui, il n’y a pratiquement que ça, je ne vais pas m’étendre trop sur l’histoire pour ne spoiler aucun des petits retournements de situation qui mèneront à la conclusion.

Mon avis en lisant progressivement ce mag a été une succession de petites déceptions qui mènent à penser qu’on ne peut pas forcément se plaindre des choix éditoriaux qui ont mené à des chamboulements comme les New 52 ou Rebirth. Dans ces derniers, certains choix difficiles sont faits. Ici, bof. Tout commence avec le rappel de la mort de Jimmy « fracking » Olsen et je me dis « ah ouais! Couillu le scénariste » et pa f! De suite il nous est montré bien vivant avec une justification toute pétée (oui, je trouve cette expression drôle en ce moment). Et après ça, on pourra voir défiler une quantité presque infinie de super-héros qui nous fait nous demander comment quelqu’un peut-il encore envisager d’attaquer la Terre? Et surtout, ça ne fait pas un peu beaucoup non? Il y a tellement de personnes portant le S de la famille El qu’ils pourraient monter le Blue S Corps et rivaliser avec le nombre grossissant de Green Lanterns du secteur de la Terre qui ne défendent exclusivement QUE la Terre parce qu’elle semble être un secteur à part entière. Mais je m’égare. Avec tous ces héros et AUCUNE décision véritablement définitive, hé bien on n’y croit plus beaucoup. Dès que quelqu’un est blessé mortellement, on se dit « Alors ? C’est quoi la raison toute pétée pour le faire revenir ? » SI encore la transfusion sanguine d’un demi-clone de kryptonien pouvait produire des effets indésirables, mais même pas. On s’en tamponne la nouille avec une pelle.

Bref, comme je disais plus haut, le début explose une grosse partie de ce qui a été créé jusqu’ici, et bien la suite ne va pas être plus délicate, c’est presque table rase. Le « Nous le reverrons, j’en suis sûr. » que dit Lois à Clark résume clairement tout ce qu’on peut se dire à chaque décision fatidique prise. Et même si on peut s’y attendre dans presque tous les comics, j’ai toujours espoir que non. Ou bien on évite de se lancer dans des sagas de grandes ampleurs. Et bien qu’il y ait trop de héros, c’est plutôt cool de retrouver Mon-El, Connor et Krypto, pour ne citer qu’eux qui ont des rôles plus importants.

Et les dessins dans tout ça? Hé bien, ils font totalement ce qu’ils doivent faire, illustrer. C’est à dire qu’ils ne sont pas fantastiques ni totalement dégueulasses. Du moins, pas toujours. On aura droit à des visages pas mal et des tordus. Mais dans son ensemble, et puisqu’il n’y a pratiquement que ça, les scènes de bastons sont bien retransmises. Pas du tout brouillon, on ressent bien les impacts. Et je me garderai de juger les artistes car on a ici un certain Eddy Barrows pas du tout au top mais que nous savons désormais capable de nous livrer des planches superbes depuis les New 52 et jusqu’à Rebirth. C’est quand même le meilleur artiste de ce récit complet. On peut dire que les artistes ont pu se faire la main sur cet Event pour s’améliorer. Et bien qu’un Event Superman n’a besoin que de ce nom et d’un auteur célèbre pour se vendre, je me serai attendu à des plus grands noms pour l’illustrer. Ou bien, DC sentait le pétard mouillé et a laissé faire.

Passons au bonus de ce magazine. Un épisode anniversaire composé de 2 histoires et que Urban Comics aura baptisé SupermEn #700, car il y a 2 « Superman #700″. Anecdote que j’ai trouvée amusante.

La première histoire n’est qu’une simple retrouvaille entre Lois et Clark qui ne se seront plus vu depuis que Clark est parti sur la nouvelle Krypton il y a plusieurs mois, pour eux. Certes, ils se revoient à la fin du récit, mais de façon rapide. Ici, on prend un peu plus le temps de mettre en avant qu’ils se sont retrouvés. Entendez qu’ils ont couché ensemble. Parce que Superman, c’était un titre sexy et que marier deux personnages connus n’empêche pas de rendre une série sexy. Et puis… c’est tout. Mais je vous dirai que non, ce n’est pas tout. Ce sont les dialogues, les situations emblématiques, les « Je t’aime, Lois« , tout ça, qui font qu’on aime les comics et nos héros, qu’on aime les voir par le trou de la serrure, dans l’intimité, tout ça, tout ça. Et qui nous fait un peu regretter Renaissance. Mais voilà, Convergence, Rebirth et pouf ! Ça revient.

La second histoire, alors là, c’est selon moi la pépite du livre. C’est la Trinité, la vraie, celle qu’on devrait vénérer. C’est Robin qui désobéit à Batman et qui est sauvé par Superman afin de bluffer Batman. Mais comme il s’agit de Batman, il sait tout. Et le final est génialissime. C’est l’essence même de la relation entre les personnages emblématiques. C’est ce qui nous fait aimer les comics de Super-héros et leurs team-up. C’est pas en se bastonnant les uns contre les autres, mais dans des situations comme celle-ci. C’est court, juste et superbement bien écrit en détail. Bon, ok, court c’est un défaut. Et ces deux petites histoires sont agréablement et superbement bien dessinées. Le top du mag. Enfin, Dan Jurgens quoi !

Un magazine qui conclut ce qui a été commencé et qui attirera surtout ceux qui avaient lu les sagas précédentes. Dans l’ensemble, c’est assez dispensable tant ça n’apporte vraiment pas grand chose voire plutôt l’inverse. Et si vous aimez les bastons de Surhommes, et bien vous êtes servis. Il n’en reste néanmoins les deux dernières histoires qui concluent le livre qui ne justifie pas l’achat dudit livre mais satisferont les déçus de l’achat de ce récit assez décevant.