On continue d’être dans le moyen, voire très moyens avec Supergirl, le genre d’épisode qui rappelle que lorsqu’on a pas grand chose à raconter, faire une saison de 20 épisodes ou plus est un pari risqué. Le thème éternel de « je pensais le/la connaître mais en fait il m’a menti » est vu à la sauce Supergirl dans deux directions différentes. Est-ce que c’est intéressant ? Pas trop. Est-ce que c’est bien raconté ? Pas vraiment, les clichés ayant été essorés depuis belle lurette, et l’argument alien de la série ne suffit pas à apporter assez d’originalité. De même, Teri Hatcher en ex-reine de Daxam, ça n’apporte rien sinon du kitsch, et on peut se demander ce qu’il en ressort. Un indice dès le début de l’épisode qu’on va avoir droit au crossover musical, et une dernière scène qui l’amène, comme avait pu le faire l’installation du crossover Invasion. De là à dire qu’il faudrait regarder cet épisode pour aller ensuite découvrir le Flash, certainement pas. Je mets la moyenne parce que je suppose qu’il y a malgré tout quelques qualités (honnêtement, j’ai du mal à les trouver) et parce que je crois qu’objectivement on était pas en-dessous de l’épisode 14, mais c’est pas bien plus glorieux non plus. Bon, qu’on laisse les intrigues amoureuses loin de Kara maintenant s’il vous plaît, et que les scénaristes se sortent les doigts du cul. Supergirl mérite mieux que ça.

Cette semaine, nos héros arrêtent enfin de crafter des morceaux de la lance -pas Sara – et partent à la recherche de Tolkien. Oui oui,  le créateur du Seigneur des anneaux, rien que ça. Néanmoins, les scénaristes se gardent de faire des références à son oeuvre majeure et se concentrent sur une de ses traductions méconnues du roman de Chevalerie “Sire Gauvain et le Chevalier Vert”. Cet épisode est dans l’ensemble assez sympathique avec son lot de rebondissements et une action en perpétuelle évolution, loin des scènes d’introspection personnelles propres à la CW. On sent véritablement le budget investi dans cet épisode, notamment pour la reconstitution du champs de bataille même si  parfois, le manque de moyens se fait clairement sentir – rpz la cathédrale d’Amiens et son intérieur. Malheureusement, l’épisode n’est pas exempt de défauts, loin de là. En effet, certains points scénaristiques restent peu clairs, en particulier le retour de Snart qui, selon la solution avancée actuellement dans l’épisode, est tout bonnement impossible. En effet, Captain Cold ayant sauvé nos héros, l’empêcher de rejoindre les Legends aurait causé leurs morts ou du moins, le sacrifice d’une d’entre elles. Il est aussi possible de regretter quelques maladresses qui, malgré le côté second degré assumé de la série, ont tendance à trop flirter avec la ligne rouge, pouvant sortir le spectateur de l’épisode – Stein et Palmer en généraux allemands et Firestorm sponso Haribo, c’est de vous que je parle. Pour ce qui est de l’énième revirement de Heatwave, il reste prévisible mais cela reste agréable d’enfin le voir arrêter de déprimer dans son coin et de retrouver les Rogues.

Durant cet épisode, les rôles entre les flashbacks et le déroulement actuel est inversé, on a le droit au développement du flashback avec seulement de cours instants dans le présent. On peut apprécier cette petite variation, qui donne plus de poids au passé tandis que dans les autres épisodes, il étaient futiles et sentaient le forcé. Une narration un poil différente, sans aller dans l’audacieux pour autant, est rafraîchissante, bien que le procédé aurait pu être plus exacerbé. On retrouve une seule intrigue, divisée entre les flashbacks et le présent qui sont étroitement liés, sans faire de sous-intrigues de remplissage, ce qui permet généralement plus de construction.

Le gros point faible réside alors dans un terrible manque de cohérence du début à la fin. On ne comprend pas les attitudes des personnages qui changent au gré des scénaristes sans réelle logique, justifiée par des petits passages pressés qui se contredisent constamment. On a les personnages qui changent pour les besoins de l’intrigue, Adrian Chase qui enclenche son mode surjeu-méchant une fois révélé, Oliver qui devient vraiment un salaud dans les flashbacks, et n’est même plus au moins bien intentionné par rapport aux retours en arrière des épisodes précédents. On peut y ajouter finalement le boss de la Bratva, qui ressemble à une fraternité un peu juvénile, où on se fait des tatouages ensemble et des VIH-party en mélangeant notre sang (ne reproduisez pas cela chez vous, c’est douloureux et très dangereux !), qui a le rôle de moralisateur et « pacifiste » contre le meurtre. C’est comme si une personne avec des légers préjugés sur les juifs était réprimandée par Richard Wagner, il faut pas abuser non plus.