Review TV – The Flash S03E17 « Duet »

On devine tous ce qui fait de l’épisode de Flash de cette semaine un épisode si particulier. En effet il introduit le personnage du Music Meister, un méchant de Batman plutôt loufoque apparu dans l’excellente série animée The Brave and the Bold, lors d’un épisode qui était une comédie musicale. Aujourd’hui, la chaîne décide de s’inspirer du concept, et en profite pour faire de cet épisode un crossover avec Supergirl.

C’est en effet une occasion rêvée pour faire une comédie musicale, Melissa Benoist et Grant Gustin ayant tous deux joué dans la série Glee.

Mon-El et J’onn J’onzz débarquent sur Terre-1, tenant le corps vivant mais inconscient de Kara. Ils apprennent qu’elle a été comme endormie par un mystérieux méta-humain, qui ne tarde pas de faire subir le même sort à Barry. Les deux héros se retrouvent alors, privés de leurs pouvoirs, coincés dans une comédie musicale.

Un vent de fraîcheur qui apporte quelques bonnes idées

L’épisode démarre très vite, en introduisant brièvement le vilain, le fameux Music Meister, avant de plonger Barry dans le monde imaginaire dans lequel Kara est aussi coincée. Et arrive alors quelque chose de plutôt rigolo : tous les personnages ont l’apparence de leurs proches, mais ont un nom et une personnalité n’ayant aucun rapport avec l’original, comme s’ils jouaient un rôle. Et c’est cool de voir Merlyn en gangster qui tient un bar, ou Cisco en serveur un peu minable.

Les auteurs en profitent aussi pour se moquer du genre de la comédie musicale. Déjà, c’est une histoire d’amour entre deux gangs ennemis jurés (exactement comme West Side Story, dira Barry. Et il n’a pas tort). C’est effectivement ultra cliché mais tout de même fun à voir dans un épisode de Flash. D’ailleurs, ce sont Iris et Mon-El qui jouent les deux amoureux, ce qui ne manque pas de perturber nos protagonistes. Cette satire du genre ne s’arrête pas là. Lorsque Barry et Kara parviennent à convaincre les deux amoureux de tout dire à leur parents respectifs (d’une manière qu’ils jugent beaucoup trop facile), ils se font la réflexion « Eh ben, c’est plutôt facile de convaincre les gens dans les comédies musicales ».

« Everything is better in a musical. » – Barry Allen

Mais la grande nouveauté de cet épisode ce sont bien évidemment les chants eux-mêmes. Je suis désolé, je ne pourrai pas faire une critique approfondie de la musique, c’est pas mon rayon. Je ne peux que vous donner mon sentiment personnel : les musiques sont plutôt sympas à écouter, mais pas vraiment mémorables. Contrairement à par exemple La La Land, vous aurez oublié les thèmes après le générique. Et les paroles sont un peu gnan-gnan. Mais sinon elles sont très entraînantes et agréables à écouter, et les chanteurs chantent étonnamment bien. Merlyn, Barry, Joe… tous sont vraiment crédibles en tant que chanteurs. Sauf Stein. Vous je sais pas, mais moi son passage m’a un peu tiqué. Il chantait mieux dans Legends of Tomorrow.

Aussi, l’idée de mettre Kara et Barry dans un monde imaginaire d’où ils doivent s’échapper en jouant à un jeu dont les règles sont obscures est assez prenant. On se demande comment fonctionne la logique de ce monde, comment vont-ils se libérer. Mais je reviendrai là-dessus.

Un concept un peu sous-exploité

En quoi le concept est sous-exploité ? Premièrement, il n’y a pas assez de chansons. Barry et Kara n’ont qu’une seule chanson à eux, et il n’y en a à peine trois au total dans l’épisode. Voir les deux super-héros danser et chanter plus de fois aurait été un plus.

Surtout qu’il y a plein de moment qui se prêtait parfaitement à une chanson. Par exemple, lorsqu’ils essaient de convaincre les amoureux d’annoncer leur amour à leur parents, il le font… sans chanter, juste en disant une phrase. Alors que la scène aurait vraiment pu être chouette. Imaginez : ils essaient de convaincre en parlant normalement, et cela ne marche pas. Alors Kara (ou Barry) réalise que, parce qu’ils sont dans une comédie musicale, ils doivent chanter pour faire avancer l’histoire. Et une chanson démarre. C’est quelque chose qu’on aurait vu dans une comédie musicale classique, et ne pas voir ça est un peu frustrant, surtout qu’on s’attend vraiment à ce qu’une chanson soit lancée durant cette scène.

Deuxièmement, les protagonistes s’échappent trop facilement. Ils sont plongés dans un monde imaginaire et doivent s’échapper en résolvant une énigme. Cette idée aurait pu amener une histoire complètement folle, il y avait derrière elle un potentiel créatif énorme. Et finalement, la solution c’était : le pouvoir de l’amour. Ce n’est pas présenté d’une manière aussi stupide mais dans le fond c’est ça. Il fallait juste que Barry et Kara réalisent qu’ils aiment vraiment respectivement Iris et Mon-El, c’était ça la solution du jeu mis en place par le Music Meister. C’est plutôt décevant quand on imagine tout ce qu’on aurait pu faire avec ça.

Enfin, la morale finale. Le pouvoir de l’amour, il faut faire confiance à son cœur, et bla bla bla… C’est dingue, c’est un des messages les plus niais et cul-cul que nous ai jamais débités la CW. C’est assez mineur comme détail vu que ça concerne surtout la fin, mais tout de même, terminer l’épisode sur une morale pareille nous fait réaliser qu’il s’agissait en fait du propos de l’épisode : réunir les couples des deux séries. Donc bien évidemment, l’intrigue n’a pas avancé.

Je donne peut-être l’impression de démonter cet épisode, mais dans les faits il est légitimement fun à regarder. C’est toujours plaisant de voir la CW tenter des choses nouvelles et expérimentales (pour la chaîne), et ce sont des efforts qu’on se doit de saluer. En plus, les musiques sont plutôt réussies, et bien interprétées pas les acteurs. Enfin, les chanteurs, du coup. Même s’il n’est pas indispensable, cet épisode n’est pas à sauter, vous manqueriez quelque chose. On regrettera juste qu’il ne va pas aussi loin qu’il ne pourrait.