Après une première approche « Rebirth » en demie-teinte – qui tiendra selon les avis et goûts de chacun à la simple promesse de ces faux numéros #1 en préface de prologue rarement réussis – Kate Kane continue de revenir (?), avec un premier numéro globalement plus séduisant.
L’impression de réellement commencer une série est là, des enjeux sont définis, et quoi qu’on se demande encore si Epting en a vraiment quelque chose à cirer, on se rapproche enfin des prises de risques esthétiques qui ont fait la renommée de l’héroïne. Quoi que là aussi, l’impression se fait à deux vitesses. Sur le plan scénaristique, on retrouve une avalanche de poncifs qui tiennent sans doute plus à l’orientation éditoriale qu’autre chose, de ces séries qui « remplissent’, nourrissent la fanbase et le besoin de voir publié un tel ou un tel, quelque chose d’assez typique aujourd’hui. Et donc, défaut principal : tout ça manque cruellement de conviction. Le scénario serpente entre l’entrée en matière via l’action, la dose de partnership léger acec le sidekick tactique, les retours au passé et le cliff’ en suspens – du très classique, qui peut donner du bon comme du mauvais.
« Why did you come baaack ?! » – Rafael
Cette neutralité scénaristique apparaît ici comme efficace, mais ce sera au bouclage de ce premier arc de réellement donner le La. On peut se borner à trouver de réelles réussites au dessin (qui ne demandent qu’à être plus fréquentes) par intermittence, et une économie de faits à l’inverse du numéro Rebirth. En fait, faire la critique de ce numéro peut se résumer à la moindre critique de série « moyen + », assez maîtrisée pour être lisible et plaisante si on aime le personnage, mais encore trop convenue et sans envolée. À vous de voir où vous vous situez, mais surtout à voir si les fans de la Batwoman des origines ont envie de ça.
Maintenant, dans les vrais plus, on peut saluer l’aspect polar ou espionnage vers lequel l’écriture a l’air de vouloir pencher, et qui pourrait très bien aller à un personnage qui, en surplus, cherche un peu d’exotisme en s’éloignant de Gotham City. Or, si Kane est ce fameux contrepoids d’indépendance à Batman depuis toujours, le côté lointain d’un autre terrain de jeu à ses aventures est la meilleure des choses à faire (c’est souvent par là que se recréent les qualités de suivi des Bat-personnages, qu’on pense à Nightwing, Batgirl ou plus anciennement, Catwoman ou Huntress). De même, les ficelles de scéna’ sont visibles mais moins grossières, on accepte le contrat, sans emballement.
En fait, il ne faut pas nécessairement faire beaucoup d’efforts pour faire une bonne série Batwoman. Un polar, mêlé de fantastique ou d’espionnage, une héroïne forte et des enjeux personnels affirmés. Ici, le numéro réussit dans un esprit de demi-teintes en trichant sur les archétypes et un scénario déjà vu, qui empêchent de s’emballer sur le potentiel (évident) que pourrait couvrir cette nouvelle itération. On reste donc à l’affut, prêt à être content, ou bien très déçus.
j’adore epting mais là, c’est tellement en dessous de ce qu’il fait, soit il a pas d’envie sur cette série, soit c’est juste alimentaire pour lui.