Review VO – Savage Things #1

Depuis ces dernières années, on observe chez l’imprint Vertigo Comics de DC un sentiment d’étouffement dans le choix et la publication des séries. Non pas que celles-ci soient mauvaises nécessairement, ou que les auteurs soient tous de seconde main, mais là où autrefois l’ensemble semblait former une certaine cohérence dans l’édition de BD aux états-unis, ou bien un gage de qualité implicite, on explique de moins en moins pourquoi les créateurs et les éditeurs iraient travailler avec cette maison là. Qui est, par la force du temps, devenue une simple enclave de DC en doublon avec d’autres éditeurs, pour des séries qui ne seront pas les classiques de demain et dont on va plus ou moins suivre l’existence aujourd’hui. Voilà la vraie question d’ailleurs, un peu en marge de cette critique : Savage Things, ce n’est pas nul, mais en définitive, on peut surtout se demander, à quoi bon.

« Not interested ? » – Proctor

La série présente un pitch de film d’action/polar/espionnage Américain lambda, où un groupe secret probablement lié à d’obscurs intérêts gouvernementaux va former ses tueurs à gages de demain en allant les chercher au berceau. Repérer dans la foule de jeunes sociopathes sans affect, les embrigader dans des camps d’entraînement pour les former à tuer, dans une narration sur deux temporalités où on va suivre le passé et le présent de l’un d’eux. Ce premier numéro embrasse une série de codes propres au genre, avec très peu d’efforts apportés à l’envie de dynamiser cette promesse (à sa manière, Unfollow est plus créative dans un pitch qu’elle ne fait elle aussi qu’emprunter).

Les personnages ont ainsi des airs de déjà vu, sur d’autres médias, et Justin Jordan, un auteur avec une certaine créativité, puise dans un terreau qui pourrait s’accorder à celui d’une série Valiant, plus coutumière de l’utilisation des rixes d’agences et de groupuscules secrets, si on y ajoutait une partie fantastique a priori absente de la série. L’ensemble prend des airs de téléfilm ‘ricain neuneu des années ‘2000, quoi que ce ne soit pas une critique sur le fond. L’auteur s’applique, la narration est propre, et la série exécute ce qu’elle a à exécuter sans fausse notes ni fautes de goûts. Le problème est surtout un réel manque d’originalité, une peine à décoller ou intéresser sur cette promesse, assez pauvre et peu soutenue par la partie graphique.

Review VO - Savage Things #1 18

Le dessinateur Ibrahim Moustafa obéit au même problème, ne cherchant pas un découpage ambitieux pour coller à cette promesse terre à terre, ni à gonfler son numéro d’effets ou de prises de positions marquées. C’est normal, la série ne cherche pas dans ce ton là. Mais, parce que son trait rentre dans la fameuse école Romita du crayon appuyé, en dehors de quelques cases silencieuses, rien de probant ne ressort de ces planches qui pourraient sauver l’intérêt de la série auprès d’un lectorat moins accro’ aux récits de ce style. Le dessin ne marque pas, les couleurs non plus, et quant à savoir à qui la série s’adresse, on peut aussi se demander par qui elle a été validée.

Parce que bien entendu, il n’appartient pas à cette critique de dire ce qui mérite ou pas d’être publié. En revanche, questionner la pertinence d’alimenter le foyer Vertigo avec cette offre là est déjà plus justifié. Savage Things ne prouve pas grand-chose pour le moment, et si c’est le jeu de tous les premiers numéros d’offrir un genre de pari, on est loin de bondir de notre chaise ou d’imaginer un instant que cette proposition (ajoutée aux nombreuses déceptions de ces dernières années) soit le symptôme d’un éditorial créatif. Ca publie pour publier, éventuellement pour ceux qui n’auraient pas d’autre éditeur sous la main, ou en vue d’un contrat partenaire pour un auteur qui pourrait ensuite rejoindre le DC Proper – trois conditions de mise en chantier de projets dont, au final, pas grand monde ne se souviendra.

En définitive, et c’est malheureux, mais sans Karen Berger et les repompes des succès du passé, Vertigo n’a plus grand chose à dire. C’est ce qui en ressort si on veut juger Savage Things relativement à sa place dans les kiosques et sa maison de publication. Si on veut parler du numéro en lui-même, et seulement de cela, il en ressort un titre correct, qui fait son job (à supposer que ce job là soit judicieux), mais peine à convaincre ou à décoller sans être à blâmer non plus. Une mini-série qui s’annonce anecdotique, faute de surprises, et pas forcément jolie. 

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Corentin

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