Les points positifs :
Les points négatifs :
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« Ça, c’est pour mes Pony Racers. » – Michelangelo
- Scénario : James Tynion IV – Dessin : Freddie E. Williams II – Couleur : Jeremy Colwell
- Urban Comics – Urban Kids – Batman Et Les Tortues Ninja Tome 1: Amère Pizza – 10 février 2017 – 160 pages – 10 €
Il faut l’admettre y’a quand même des idées qui à l’évocation seule sentent un peu le pâté. Alors j’aime autant vous dire que lorsque l’idée d’une série commune entre les Tortues Ninja et Batman a germé chez les commerciaux de IDW et DC Comics, mon enthousiaste était présent mais modéré. Néanmoins à la lecture en VO et maintenant en VF, il faut bien l’admettre, c’est plutôt réussi. Un petit bémol ceci dit, le manque de considération de l’éditeur Urban Comics pour la parution et pour les fans des reptiles mangeurs de pizzas, les renvoyant seulement aux enfants branchés sur Nickelodeon, négligeant les vieux fans de la série animée originelle (et les vieux pervers qui ont bavé sur le postérieur de Megan Fox dans l’affreux film éponyme) en cantonnant le récit à la collection Urban Kids, certes peu onéreuse mais peu flatteuse pour l’égo et en couverture souple. Une autre édition en couverture rigide aurait été appréciée.
Mais bon, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, venons en à l’histoire proprement dite. Des vols dans des instituts de haute technologies à Gotham réclament l’attention de Batman, qui en enquêtant va faire la rencontre de quatre reptiles mutants pratiquant le ninjutsu accompagnés d’un rat qui prétend être leur père. Alors, certes on en a vu d’autres et des plus étranges dans cette ville, mais là le Chevalier Noir semble dépassé. Il s’avère que Shredder, avec l’aide des malfrats locaux (notamment le Pingouin et Ra’s Al Ghul), veut ouvrir un portail entre les dimensions des Tortues et celle de Batman pour prendre le pouvoir à Gotham avec son clan des Foot. Problème la dimension où se déroule l’action semble inactiver le mutagène des Tortues, mettant leur vie en danger et mettant en route un compte à rebours.
Finalement Tynion IV à opté pour la meilleurs des option en ce qui concerne son approche : sans esbroufe et avec sérieux. L’histoire est solide, pas prise de haut, avec un mix habile entre la noirceur de Batman et Damian et l’humour des Tortues. Des ponts vont même être jetés habilement entre les protagonistes (finalement Batman et Les Tortues ont quelques points communs et il en est de même pour Shredder et Ra’s Al Ghul). Je ne vais pas vous mentir, ce n’est pas le comics de l’année, mais cela devrait ravir les fans de tout âges (la génération Nickelodeon et la génération Tortues avec des pupilles) en offrant différents niveaux de lectures.
Coté dessins on est sur du très lourd, Freddie Williams II fait un boulot de grande qualité. Plus proche du graphic novel que de l’ongoing, les graphismes sont somptueux, faisant la synthèse entre l’ambiance de la série actuelle TMNT et celle du Chevalier Noir, c’est vraiment très recherché. Alors certes beaucoup de pages avec des dents serrées, mais c’est un peu ce qu’on peut attendre de cette alliance improbable. Un mot aussi sur la colorisation de Jeremy Colwell, très colorée malgré l’ambiance très sombre. Mon seul reproche est le look de la tenue de Batman, pas tellement réussi et un peu trop armure à mon goût, mais c’est vraiment pour chipoter…
Je dois dire que malgré ma crainte d’une série commerciale pour le gogo de base, on ne s’est pas fichu de nous. Alors certes je suppose que IDW et DC Comics n’ont pas fait tout cela pour l’amour de l’art, mais ils ont eu le mérite de faire ça correctement en en faisant une belle série pour les fans des deux univers. Et on ne demandait rien de plus. Si, peut être une suite dans la même veine scénaristique et graphique…
La version souple orientée « jeunesse » est choisie par Urban pour coller avec les parutions en cours et futures de la suite, clairement inspirée de TAS. C’est un choix à moyen terme. Ca n’excuse pas, mais ça explique.
Sauf que Batman TAS parle bien plus aux gens au seuil de la trentaine qu’aux enfants. Ceci dit, Urban annonce une rupture de stock… Alors la stratégie est sûrement gagnante !