Les points positifs :
Les points négatifs :
|
« J’ai mangé un burrito. » – Batman, à Catman
- Scénario : Gail Simone – Dessins : Nicola Scott, Javier Pina, Carlos Rodriguez, Amanda Gould – Encrage : Doug Hazlewood, Rodney Ramos, Javier Pina, Bit, Mike Sellers, Mark McKenna, Carlos Rodriguez, Amanda Gould – Couleurs : Jason Wright, Amanda Gould
- Urban Comics – DC Nemesis – Deadshot et les Secret Six Tome 2 : Mort à Crédit – 10 février 2017 – 352 pages – 28€
En ce début d’année, la pire équipe de loosers de DC comics revient afin de nous compter la suite de ses aventures. Dans ce deuxième tome, Urban réunit les quatorze premiers numéros de la série « Secret Six« , répartis en deux arcs, « Mort à crédit » et « L’ile du Diable » ainsi que les numéros « Sortie en Couple » et « Dette de Sang », toujours sous la plume de Gail Simone. C’est partie pour la review d’un tome riche en rebondissements.
Roadtrip, Trahisons et Burrito
L’histoire reprend exactement où le dernier tome avait laissé le lecteur. Après la mort de K.O, l’équipe a du mal se remettre sur pied, surtout que leur leader, Scandal Savage, reste profondément affectée par la mort de sa copine et le rude combat mené contre son père. Les Secret Six sont toujours composés des membres fondateurs, en la personne de Deadshot (éponyme uniquement pour répondre à un besoin marketing), Catman et Ragdoll, mais, petite subtilité, Harley Queen laisse ici sa place à Bane. Dans ce premier arc scénaristique, l’équipe accepte une mission consistant à récupérer la criminelle Tarantula ainsi que une carte supposément fabriquée par le diable en personne, afin de les ramener à Gotham dans le but d’empocher une fortune. L’intérêt premier de l’équipe hormis les situations rocambolesques dans lesquelles celle ci arrive à se mettre, est avant tout de voir interagir ses membres entre eux. Bien caractérisés, les anti-héros s’avèrent être parfaitement égaux à eux-même, accumulant les faux pas et gaffes mais restant véritablement attachants.
Ainsi, Deadshot aura une tendance élevée à la trahison, mais la morale finira toujours par le rattraper, Bane tentera de paterner la jeune Scandale mais devra jouer avec sa dépendance au venin et Catman essayera tant bien que mal de prouver au monde et à lui même qu’il n’est pas qu’un pastiche de Batman. Sa relation avec ce dernier donnant lieu à une rencontre s’étalant sur un numéro, celle-ci est une bonne occasion d’opposer les deux protagonistes, le chevalier noir se souciant de la vie de l’homme chat alors que ce dernier fait tout pour le contrarier n’assumant qu’à moitié son complexe d’infériorité. La partie graphique de cet arc est entièrement assurée par Nicola Scott – qui est une femme, c’est toujours bon à savoir – dont le trait ajoute un plus non négligeable à ce tome, d’autant que les visages assez expressifs permettent de traduire les conflits intérieurs de chacun des personnages. Avec un humour omniprésent, une menace qu’il serait dommage de spoiler étant totalement inattendue et une bonne dose d’humour, cette première partie du tome a tout pour plaire. Seul léger point négatif, le numéro interlude s’avère tristement pauvre, n’étant qu’un gros résumé des pérégrinations vues dans les précédents arcs scénaristiques.
Les deux numéros de transition s’avèrent être une franche réussite. Le premier se présente comme une tranche de vie traitant de la vie sentimentale de nos héros. Ces quelques pages permettent d’humaniser les personnages en traitant de leur différentes conceptions de la vie en général. Dans le second, le ton devient plus sombre abordant la thématique de la fatalité. En effet, lors d’un contrat Bane, Catman et Ragdoll retournent à Gotham pour un contrat dont le but est la protection d’enfants victimes d’enlèvements. Petit à petit, les trois hommes en viendront à se questionner sur leur condition de super borderline. Alors que chacun commence à relativiser, imaginant finir par passer du bon coté de manière définitive, Nightwing finit par mettre fin à cette idée en les traitant comme les criminels qu’ils sont ajoutant à cela une once d’arrogance graysonienne. Et c’est sur ce point qu’il peut être intéressant d’analyser le travail de Gail Simone. En effet, dans ces Secret Six, à l’exception de Batman, les autres membres de la Justice League ont une certaine tendance à être irritants, fiers et assez méprisants, présentant de nombreuses failles contrairement aux autres comics.
Totalitarisme, esclavagisme et autres joyeusetés
Ainsi, après un numéro assez sombre, l’arc suivant s’avère être dans la même lignée. L’équipe est envoyée à l’autre bout du monde sur un île dont ils ignorent la politique. Une fois sur place, les Secret Six se rendent vite compte que les lieux sont en réalité une véritable prison dans laquelle les directeurs se livrent à différentes expériences. Cet arc est véritablement propice au développement de l’esprit d’équipe, manquant cruellement à la plupart des membres à l’exception de Ragdoll et Bane. En effet, en plus d’une critique acerbe du totalitarisme et de la question de la torture, se pose ici un dilemme moral pour nos héros. Il est intéressant d’observer les différents personnages constamment partagés entre le contrat qu’ils ont promis de respecter coûte que coûte et le bien fondé de leur mission. De plus, l’histoire ouvre le scénario vers une dimension mystique puisque le principal point de dissension tourne autour de la libération ou non, d’amazones retenues captives. Qui dit amazones, dit forcément Wonder Woman, et la nouvelle membre fraîchement recrutée, montrera enfin de quoi elle est capable, cette dernière devant aussi jouer avec un traumatisme réactivé par l’horreur de la barbarie commise sur l’île. En somme, un bon questionnement moral, des combats et des personnages que l’auteure continue à développer avec talent.
Si vous avez aimé le premier tome, inutile d’en discuter, foncez !!! De l’humour, des personnages intéressants et surtout attachants, une histoire pleine de rebondissements, ce deuxième volume des aventures des Secret Six a tout pour vous contenter. Gail Simone s’adresse avec ce récit aux lecteurs ayant envie de découvrir une autre forme de super-héroïsme, une grande famille dysfonctionnelle composée de sales gosses, mais qui au final, finissent toujours par être rattrapés par leur morale. Lisez Secret Six, lisez des comics et à une prochaine fois !!!
Ah enfin ! Je serais très fier de l’exposer dans ma bibliothèque. Un indispensable de la lecture super-héroïque ! :)