Frostbite continue son cours avec Victoria en plein interrogatoire et Keaton qui a survécu à sa chute et vient libérer la seule personne capable de créer un remède au Frostbite. Mise à part une page où Keaton devenant la digne héritière de Conan le Barbare et le cliffhanger, on trouve peu d’actions dans ce numéro, qui prend surtout le temps de mettre en conflit les valeurs de tous les personnages, toujours aussi profonds et marqués par leur passé. C’est aussi l’occasion pour Williamson de remettre en évidence l’analogie de l’énergie atomique avec la technologie qui a permis une nouvelle source d’énergie tout en causant une nouvelle ère glaciaire. Les dessins d’Alexander sont comme d’habitude très efficaces, même s’il n’a ici pas autant l’occasion de nous impressionner que dans les précédents numéros. Frostbite garde un bon rythme et est toujours rempli de bonnes idées dans ses dialogues et dans son action, même s’il est temps que la quête de Keaton et Victoria se termine. Cela tombe bien, car le dernier numéro sort le mois prochain et il nous promet une fin dantesque.

L’intrigue principale de la série semble vraiment commencer ici, alors que le dynamic duo, accompagné de Catwoman, se rend sur Paradise Island afin de retrouver Wonder Woman et de préparer leur expédition pour retrouver l’infâme Ra’s Al Ghul et mettre fin à ses agissements, alors que ce dernier convoite le puits de Lazare situé sur l’île. L’épisode a un rythme plutôt posé et il ne s’y passe pas grand chose. L’essentiel du numéro repose sur ses dialogues, qui sont plutôt sympathiques et mettent en avant l’univers de l’amazone. On aurait toutefois préféré que tout aille plus vite, puisqu’un certain manque d’action se fait ressentir, ce qui peut créer l’ennui chez le lecteur. On sent que la narration est ici décompressée afin de tenir le lecteur en haleine, ce qui me fait dire qu’il sera préférable de lire ce titre une fois paru en TPB. Graphiquement, c’est toujours aussi cartoony et ça colle à l’ambiance voulue. Comme toujours, il s’agit d’un titre à recommander à ceux qui aiment les ambiances rétro, mais sachez que vous allez devoir attendre le prochain numéro pour que l’action commence.

Nouvel épisode de ce crossover qui voit le Batman de la version télévisuelle des années 90 s’allier à la dernière itération animée des tortues ninja, signée Nickelodeon. Le côté nostalgique fonctionne un peu moins bien que dans le crossover précédent, puisqu’il faut avoir suivi la dernière série consacrée aux chevaliers d’écailles et de vinyle pour pouvoir suivre cet épisode sans se demander qui sont les personnages présents aux côtés de Shredder. L’épisode en lui-même est sympathique et nous propose des combats efficaces et cartoony, qui restent dans le ton de la série TMNT, mais sont loin d’être proches de ce que l’on pouvait voir dans Batman TAS, fort heureusement, le style graphique retenu parvient à harmoniser l’ensemble sans trahir foncièrement l’identité visuelle des shows d’origine, et l’on se laisse emporter par ce petit récit. Certes, il est dommage de se dire que l’on va devoir se limiter à un enchaînement de team-ups entre les ennemis de nos héros, que ces derniers devront combattre. Si l’on parvient à accepter que ce titre ne nous proposera rien d’autre que du fan-service, on peut s’y plonger et trouver du plaisir à cette lecture, et c’est à peu près tout ce que l’on peut faire de ce petit comic-book sans prétention.

Dr. Quest et le Professeur Zin sont en danger, dans cet incroyable mélange d’univers, ils s’emparent du vaisseau de Space Ghost. L’objectif de cet épisode est d’amener l’ensemble des personnages sur la côte Ouest. Là où arriverait cette menace. On assiste au retour de Frankenstein Jr qui se frottera à des monstres. Une incroyable scène digne d’un affrontement entre Megazords dans cet esprit de vieille S-F. On assiste à une réunion de l’ensemble des personnages, et malgré une situation chaotique, l’action de chaque personnage reste compréhensible ne créant aucun sentiment d’incompréhension comme cela avait pu être le cas il y a quelques mois. Ce numéro suit la lancée de la série, étant une parfaite adaptation de l’univers jusqu’ici. Ron Randall tient le poste de dessinateur ce mois-ci et livre un travail très proche de celui de “Doc” Shaner, et d’une qualité similaire. Future Quest est tout autant un défouloir  qu’un comics qui sait conserver l’esprit familial de l’univers Hanna-Barbera, en usant d’un fan-service intelligent agissant sur l’intrigue que l’on sent arriver à son terme, comme à la fin de la série.

Injustice s’embourbe dans ses frasques habituelles, le Joker devient de plus en plus fou et les factions de Superman et de Batman se rendent coup pour coup. On a l’impression, cette semaine, de relire de vieux numéros de la série mère, et je ne crois pas que l’on découvre vraiment de nouveau éléments. Certes, ça reste assez plaisant à lire et les personnages sont correctement caractérisés. De même, Harley Quinn est assez intéressante puisqu’elle n’a pas réduite au simple statut de “suiveuse” du Joker, mais c’est loin d’être transcendant. On aurait souhaité voir l’intrigue avancer plus vite et voir quelques nouveautés, mais ce ne sera pas pour cette semaine. Tout n’est pas à jeter, l’action reste efficace et le graphisme est de qualité, et l’on peut conseiller aux fans du jeu de poursuivre leur expérience à travers cette lecture.

Après un numéro introductif uniquement composé de réimpréssions, le Kamandi Challenge fait ses débuts, pour de vrai cette fois, dans un premier épisode composé de deux segments bien distincts. Le premier est une réinvention des origines du héros par Dan Didio, illustrée par un Keith Giffen qui nous propose sa plus belle imitation de Jack Kirby, et le second est le récit du début des aventures de Kamandi dans l’univers que nous connaissons tous, scénarisé par Dan Abnett et dessiné par le talentueux Dale Eaglesham. On tient là un comic-book qui semble remplir son cahier des charges, mais qui manque cruellement d’inventivité. On se trouve en effet face à une ré-interprétation des aventures de Kamandi, mais qui ne prend pas véritablement de libertés avec le travail du King. On retrouve de nombreux éléments qui font la saveur de l’univers de cet auteur légendaire, mais on sent qu’il s’agit de simples ersatz… Ce n’est cependant pas dénué de charme et l’on se prend souvent d’admiration pour les planches d’Eaglesham, qui sont vraiment réussies, et l’on apprécie de redécouvrir l’univers foisonnant de Kamandi, avec ses nombreux personnages secondaires qui se montrent tous hauts en couleurs. Malheureusement, ce premier numéro n’est pas aussi incroyable que l’on pouvait l’espérer, et l’on comprend bien trop vite que le projet a une limite trop importante : celle de la difficulté que vont avoir les différentes équipes créatives à s’émanciper du style de Kirby.

Voici la fin de cette chasse à l’homme devenue un long procès qui se conclut par une chasse à l’homme. Retour sur Lex Luthor prêt à défendre Superman, qui était venu pour le sauver. En deux phrases, ce numéro nous rend déjà assez confus. Sur un final qui aurait pu se terminer de manière bien plus intéressante, Dan Jurgens a choisi la déception. Une conclusion qui, au bout de nombreux numéros fait assez tâche, et laisserait même le lecteur se demander pourquoi se taper autant de lecture pour au final un résultat bien plus proche du teaser que d’une conclusion satisfaisante. A la Scott Snyder, on a comme l’impression que Jurgens s’est mis dans une situation qui le dépassait et a usé de la magie noire autrement appelé “incohérence” pour se sortir de là, et avec lui, ses héros. Malgré tout, ce cliffhanger suscite légèrement l’attention, puisqu’au final Jurgens cherche un rebondissement là où cette dernière page ne fait que confirmer les attentes du lecteur. On aura tout de même droit à un bel échange final entre Lex Luthor et Superman. Pas de Patrick Zircher cette semaine, mais un Stephen Segovia en petite forme. Jurgens nous laissait rêveur avec son univers et ce système de chasseurs à la Minority Report, qui tombe à l’eau. Un numéro qu’il vaut mieux sauter pour les non-complétistes.

Nouvel arc, nouvel artiste. Qu’on le dise tout de suite : le style de Christian Wildgoose a un petit je-ne-sais-quoi qui me charme beaucoup, que ce soit sur la simplicité (mais pas simpliste) de sa mise en page, son trait et sa façon de présenter les personnages – en bref, j’aime beaucoup. Pour le reste, Batgirl est de retour à Burnside, un quartier qui a bien changé. Hope Larson verse sans retenue dans un discours social (orienté très à gauche) et ce n’est pas forcément un mal par les temps qui courent, même si l’opposition est un peu manichéenne. Pour un comicbook mainstream c’est encore acceptable, mais ça gagnerait à avoir un peu plus de finesse. Du reste, l’ensemble est assez sympathique à suivre, parfois drôle même, mais n’apporte pas de grande surprise dans le déroulement des évènements. Mais Larson offre un retour à Burnside sans sur-abondance de « batgirlisation » à l’ancienne et on peut bien apprécier ceci, en attendant de voir comment la suite de cet arc se déroulera. Mais c’est plutôt encourageant.

Un numéro bourré d’action ce mois-ci alors que Terry et Dana sont dans une bien mauvaise posture alors que Terminal est sur le point d’accomplir sa résurrection tant attendue. Numéro également riche en révélations pour les personnages (le lecteur est déjà au courant) et les tentatives de drama entre nos deux héros passent un peu forcées, ce que Matt fait curieusement remarquer. Jurgens livre un récit ce mois-ci qui peut facilement être oublié pour le peu de progression réellement importante, bien que la « révélation » de la fin devrait amener vers un changement de statu quo à la conclusion de cet arc. En revanche on perd également beaucoup aux dessins, car Pete Woods, s’il use de bons angles pour rendre l’action bien dynamique, n’a pas non plus le trait de Chang et souffre forcément de la comparaison. Comme depuis ses débuts, Batman Beyond se destine surtout aux fans de l’univers particulier de cette série, mais n’offre pas assez pour plaire aux lecteurs curieux. Et c’est bien dommage.

Ha par contre, thumbs up pour le nouveau costume, il est plutôt cool.

Ce mois-ci Blue Beetle #5 se voit être un numéro assez étrange. Une énorme créature vient saccager la ville et en veut à la mère de Jaime. Une sorte de Doomsday à la carapace de scarabée verte, très puissant, faisant interagir l’ensemble des personnages croisés jusqu’à présent. On sent que Giffen voulait créer un effet de surprise, de créer chez le lecteur cette sensation où tout semble lié. Seulement il aurait fallu que ces personnages soient attachants, aient une personnalité définie ou au moins une interaction utile avec le personnage. Ces personnages n’ayant eu que le rôle de figurants au sein de la série, on est très loin du résultat escompté. Le reste n’est qu’action, et à côté des autres séries sorties, Blue Beetle ne fait que se fondre dans la masse. Seul le style de Scott Kolins permet de le distinguer, l’artiste rend un travail très correct. En somme, Blue Beetle se résume à de l’action, une intrigue qui cherche à se développer pour un cliffhanger qui soulève des questions, dont la première reste : irons-nous chercher la réponse dans les numéros suivants ?

Un numéro one-shot de transition nous est proposé par Priest et c’est absolument parfait. Sous couvert d’une enquête policier mâtinée de l’implication de Deathstroke dans des règlements de compte urbains, Priest nous propose une lecture on ne peut plus actuelle sur des problèmes de la société américaine, avec une force très percutante. On suit en effet Jack Ryder plus que Slade et c’est dans son enquête que Priest apporte la discussion sur les thèmes très forts du contrôle des armes à feu, des privilèges sociaux, de la spirale de la violence, avec questions et contre points apportés à chaque page. Un discours intelligent, non sans cynisme (propre à certains personnages) et qui fait toute la force du numéro, avec en plus l’apparition du Creeper qu’on avait plus revu depuis… Depuis ? Qu’importe, avec les dessins de Cowan et Sienkiewicz qui ont la force et l’impact pour ce que Priest raconte, on tient un numéro auto-contenu qui est excellent sous tous les abords, et preuve que Deathstroke fait partie de ceux qui profitent le mieux de Rebirth.

Fin de cet arc introductif pour l’ongoing Batwoman du mois prochain, on explicite assez bien la mission à venir du personnage – liée à l’intrigue de Detective Comics tout en continuant d’épousseter ce qui fait la différence du personnage par rapport au Chevalier Noir, les liens qui existent entre les deux, entre admiration, approbation et compétition, et un rappel du parcours de Kate Kane. C’est maîtrisé du début à la fin en livrant ce à quoi on s’attend d’un tel exercice de style, et si la surprise n’est peut-être pas au rendez-vous, on a au moins droit à un numéro carré, et qui profite une nouvelle fois de planches magnifiques de Ben Oliver (sauf, curieusement, la dernière). On a hâte de lire le prochain numéro (#950 si siiiii) et également de découvrir Batwoman dans sa propre série le mois prochain. C’était l’objectif des deux derniers numéros de Detective Comics et pour moi, le pari est réussi.

Les membres de cette nouvelle Doom Patrol, rassemblés sans le vouloir dans un voyage assez psychédélique à travers le negative space, sont de retour dans ce numéro qui n’a rien à envier à ses prédécesseurs. C’est totalement barré et l’on sent que Gerard Way s’affranchit totalement des codes des comics habituels, pour nous proposer quelque-chose de radicalement différent. On s’attache aux nouveaux personnages, et ce numéro a le mérite de nous ramener un héros bien connu, ancien membre de l’équipe, ce qui devrait ravir les fans. On peut regretter un certain manque de clarté dans l’intrigue, mais on sent que le scénariste aime entretenir un peu ce flou artistique, et l’on n’est probablement pas au bout de nos surprises. Les dessins de Nick Derington viennent sublimer cette incroyable épopée spatiale, qui vient une fois de plus nous montrer que l’imprint Young Animal est le nouveau Vertigo. Ruez-vous sur ce titre, vous le ne regretterez pas.

Cette semaine, Venditti nous livre une sorte d’épilogue en s’intéressant à une famille de Xudar où une grand-mère va raconter à ses petits-enfants l’arc que nous venions de lire et teaser également des événements qui pourraient arriver dans les prochains temps. C’est surtout l’occasion pour l’auteur de faire tout un discours sur les Green Lanterns, l’héroïsme ou encore le choix entre le bien et le mal, sans faire intervenir les personnages principaux. Même si les voir du point de vue de cette Xudarienne, qui a été sauvée par le Green Lantern Corps est intéressant, vous trouverez vite son histoire anecdotique, mais heureusement, les dessins sont quant à eux très jolis, notamment avec des pleines pages très sympathiques et donnant de la grandeur aux héros et vilains de cet univers cosmique. Si vous voulez lire un numéro posé, ce numéro vous conviendra, sinon il faudra attendre le début du prochain arc dans deux semaines, et les Blue Lanterns seront enfin de retour.