Les points positifs :
Les points négatifs :
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« I want a son to grow up like his father. » – Elua
- Scénario : Joe Kelly – Dessin : Ariel Olivetti – Couleur : Ariel Olivetti
- DC Comics – Space Ghost – 1er Août 2005 – 144 pages – 16.99 $ – TP – Collectionne: Space Ghost #1-6
Space Ghost n’est pas de notre galaxie, mais on l’aime sur écrans comme sur papier. Et pour le peu de fois où il nous est donné de le lire, on ne pouvait pas s’en priver. Cette mini-série qui profitait des dernières heures de succès du Talk-Show sur AdultSwim avant de retrouver GameTap l’année suivant la publication du récit de Joe Kelly. Rare sont les apparitions du Space Ghost sur papier, et d’autant plus en ce qui concerne les publications récentes. Si on a cette chance actuellement de le voir dans Future Quest, il s’est coulé plus de 10 ans depuis sa dernière apparition dans les comics. Retour sur ce titre avec la review de cet album, réédité par DC Comics cette année pour l’acquisition de l’univers Hanna-Barbera.
Le scénariste de SteamPunk se plonge ensuite dans l’univers du super-héros de l’espace. Joe Kelly, qu’on retient surtout maintenant pour Ben10, est également un scénariste talentueux qui sait manier les codes et développer ses personnages pour les mener d’un point A à un point B. L’histoire des origines de Space Ghost prend cette forme de ligne droite. Joe Kelly s’amuse à déguiser ces points pour perdre le lecteur qui s’attend à lire un comics classique du Space Ghost. Un lecteur qui s’attend à voir un super-héros le sourire aux lèvres tirer des rayons de ses gants à tout va. Loin de tout ça, Joe Kelly nous sert un Space Ghost bien plus humain et va nous raconter, non pas d’où il vient, mais bien comment il s’est transformé. Si tout cela peut avoir l’air simple et facile, Joe Kelly réussit à rendre l’ensemble très crédible et donne un rôle aux personnages secondaires de Jace et Jan des plus importants dans cette transformation. Ces deux enfants n’ayant aucun autre intérêt que celui de se faire kidnapper (ce que, je vous l’avoue, j’attendais dans ce récit).
Space Ghost étant passé de super-héros à présentateur de Talk-Show, passe cette fois si à héros d’une histoire tragique. Le ton est des plus sérieux donnant au super-héros une crédibilité inattaquable, le rendant invulnérable à toute possible moquerie où tout préjugé de personnage dépassé ou autre. Le scénariste ne touche pourtant à rien d’autre qu’au passé du personnage et fera même apparaître Zorak pour le premier affrontement de Space Ghost. Ces passages point par point font que le récit se divise très facilement en diverses étapes. Très efficaces pour une lecture mois par mois en single, le format relié nous permet de voir ces étapes très clairement. Une linéarité très forte, qui ne va pas jusqu’à déranger la lecture, mais perturbe très légèrement l’analyse de l’oeuvre. Derrière cette écriture assez simple, on ne peut dire qu’il s’agisse d’une origin-story lambda de super-héros. Une blessure est présente, mais rien chez le personnage ne le destinait à devenir le héros qu’il est. Il est devenu un fantôme pour bien de nombreuses raisons, et l’histoire en elle même joue sur les sens du mot. Joe Kelly s’attarde bien plus sur ses personnages que sur son histoire ce qui rend le tout passionnant et donne cette envie de suivre ces héros nous faisant oublier cette vision schématique du scénario.
Le scénariste est accompagné de Ariel Olivetti que l’on connait pour ses travaux sur Superman & Batman VS Alien & Predator ou Punisher War Journal. L’artiste possède un style propre à lui nécessitant pour certains un temps d’adaptation. Ce style relevant de la peinture reste incroyable pour la précision de ses traits, les dimensions de ses formes et la multitude de détails présents à chaque case. Sa colorisation marquante pour ses diverses nuances et un jeu permanent avec la lumière rendent chaque case époustouflante. Comme chaque artiste/peintre, le défaut reste celui du mouvement. Ses personnages, même en pleine action, et en particulier lors des affrontement au corps à corps, restent figés. On ne perçoit que difficilement les mouvements. Ceci n’est en rien dérangeant lors des combats aériens où l’artiste excelle avec des effets de vitesses simples mais très efficaces et réalise un travail de titan avec les lumières de ces rayons.
Space Ghost arrive chez DC en grandes pompes. Il est même dommage que le héros n’ait pas eu de suite et ne soit jamais réapparu avant 2016. Un petit plaisir de voir un héros aussi emblématique dans des origines dévoilées qui, je l’espère, ne seront pas retouchées par la suite tant elles sont fortes, et malgré ses quelques défauts garde un lien très fort avec la série d’origine par un respect de l’esprit de l’univers. Même si le scénariste réussit cet exploit d’expliquer ce ton léger de 1966 avec un drame aussi fort que celui présenté dans ces pages.