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Les points négatifs :
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« … Call me Vixen. »
- Scénario : Steve Orlando, Jody Houser – Dessins et couleurs : Jamal Campbell – Couverture : Ivan Reis, Joe Prado et Marcelo Maiolo
- DC Comics – Justice League of America : Vixen Rebirth #1 – 11 janvier 2017 – 32 pages – 2.99$
Pour le second one-shot consacré aux nouveaux membres de la Justice League of America, DC Comics nous propose de nous attarder au personnage de Vixen. Disparue des pages des comics depuis la fin de la JLI des New 52, le personnage a connu un regain d’exposition depuis 2015 avec une mini-série animée lui étant consacrée et des apparitions successives du personnages (sous différentes versions) dans Arrow et dans Legends of Tomorrow. Et ne lui enlevons pas une forte présence dans un arc récent du titre DC Bombshells. Il n’est donc pas si surprenant de voir DC ramener le personnage au devant, qui a été membre d’équipes très importantes dans l’histoire de l’éditeur, mais le personnage avait-il besoin d’un one-shot pour se rappeler aux lecteurs ?
La réponse est à double-tranchant, et découle d’une certaine évidence : si vous connaissez déjà très bien Vixen, alors ce numéro vous sera tout à fait dispensable. Pour un nouveau venu, en revanche, il sera très intéressant. Parce que si la narration se fait dans une construction classique, en mêlant d’un côté un flashback pour expliquer le trauma (bah oui) de Mary McCabe, de son vrai nom, et comment elle a acquis le collier qui lui donne ses pouvoirs, et de l’autre l’action présente qui voit le personnage prendre conscience de ses responsabilités et embrasser une carrière publique de super-héroïne, on ne peut pas nier que l’ensemble est bien raconté. Le personnage est dépeint de façon précise et en une vingtaine de pages, les tenants et aboutissants sont explorés comme si les auteurs avaient un simple cahier des charges « origin story » à remplir. De ce côté là, le contrat est rempli.
Mais si on veut en avoir plus qu’une simple histoire d’origines, c’est là que le bât blesse ; et malgré le résumé du numéro qui sous-entendait qu’il y avait un lien avec Justice League vs Suicide Squad, le reste du DC Universe n’est nullement abordé et il est toujours aussi difficile de se rendre compte comment ce personnage pourrait être amené à intégrer/être recruté dans la future Justice League of America. D’autant plus que les aspirations de Vixen restent à une échelle assez personnelle – et que l’action se déroulant dans sa patrie, en Afrique, on peut également se demander ce qui pourrait bien attacher le personnage aux Etats-Unis. Une fausse note, donc, mais surtout un manque de liant par rapport aux évènements qui se déroulent dans les pages d’autres publications, et qui empêche de voir ce comicbook comme la partie d’un tout plus important qu’il n’y paraîtrait. Steve Orlando et Jody Houser livrent donc un numéro principalement destiné aux néophytes, dont la lecture se relève tout à fait dispensable…
Et c’est un peu dommage d’avoir ce caractère parce que d’un autre côté la performance de Jamal Campbell est assez époustouflante. Je ne sais pas si c’est seulement dû à son utilisation des couleurs mais il y a une forte empreinte de numérique dans les dessins, mais qui n’est pas désagréable du tout, au contraire, et les dessins sont sublimés par la technique. En outre, les effets des pouvoirs de Vixen sont dépeints au travers de planches vraiment superbes, et l’idée que nous fait l’artiste à un moment du lien du personnage avec le Red (d’ailleurs : c’est quand qu’il revient nous voir Animal Man ?) rend également très bien. Graphiquement, c’est donc un sans-faute et c’est très certainement l’argument qui pourra vous pousser à acheter ce comicbook malgré le caractère « sans plus » de l’histoire.
Semi-déception ou semi-réussite, c’est selon votre humeur du jour. Ce one-shot ne propose rien de neuf concernant le personnage de Vixen mais permet de le remettre au devant de la scène avec une introduction carrée qui respecte le cahier des charges de l’origin story, et servi par un artiste qui nous offre une performance artistique de toute beauté. A vous de voir si les 3$ en valent la chandelle ou non.