Review VF – Sweet Tooth Tome 3

Review Sweet Tooth Tome 3
Sweet Tooth Tome 3
Les points positifs :
  • Du survival jusqu’au bout
  • Une conclusion onirique et apaisante
  • Le développement de la mythologie de cet univers
  • La relation Gus/Jepperd remise au centre
  • Les bonus de fin
Les points négatifs :
  • Si vous n’aimez pas le style de Lemire ?

« Très bien, à nous, bande d’enculés de mes deux ! » – Tommy


  • Scénario : Jeff Lemire – Dessins et couverture : Jeff Lemire – Couleurs Michael Spicer
  • Urban Comics – Vertigo Essentiels – Sweet Tooth tome 3 – 9 décembre 2016 –  384 pages – 28€

En cette fin d’année l’éditeur français Urban Comics nous propose la suite – et conclusion – de Sweet Tooth avec ce troisième et ultime tome qui vient nous conter les dernières aventures de Gus, le garçon hybride, de Jepperd, le Grand Costaud qui l’accompagne ainsi que de tous ceux qui ont croisé son chemin. Dans une Amérique où les rapports entre être humains sont encore plus glacials que les tempêtes qui rendent la survie plus difficile qu’elle ne l’est déjà, la quête de vérité de Gus et de sa troupe pourrait bientôt toucher à sa fin, en Alaska, là où tout a commencé. Mais les embûches sont encore nombreuses…

Il y a énormément de forces dans Sweet Tooth et les énumérer toutes prendrait beaucoup de temps (et je vous renvoie aux critiques des deux premiers tome si jamais) aussi vais-je me focaliser sur ce qui m’a le plus marqué dans cette lecture. Sans aucun doute, Jeff Lemire sait où il va et le voyage n’en est que plus entraînant. L’originalité premièrement est de débuter ce tome avec une histoire qui va alimenter le background de la série, et nous ramène aux origines de l’épidémie qui a dévasté l’humanité. Retour au début du XXe siècle, dans des contrées glacées où la science et la mythologie, le fantastique vont se mêler. Une introduction qui pourrait rester anodine mais qui prendra bien plus d’importance, vous vous en doutez peut-être par la suite. La suite, c’est d’abord le camp abrité au barrage qui se rend compte que leur hôte, Walter, n’est pas celui qu’il prétend être. Alors que GusJepperd et le docteur Singh sont partis vers l’Alsaka, c’est tout le reste de la troupe qui se retrouve en grand danger. Dans un second temps, la suite, c’est l’arrivée enfin en « terre promise » et surtout l’heure d’en découdre avec Abbot qui est toujours en quête de vengeance, obnubilé par la haine et la peur que provoquent les hybrides pour lui. Dans un cas comme dans l’autre, ces deux grandes parties du tome jouent à fond la carte du survival.

Il y a bien entendu plusieurs points de lecture. Le premier degré, c’est de voir donc cet aspect de survival jusqu’au boutiste, avec des personnages qui n’ont pas de retenue quel que soit leur camp, et qui feront tout pour protéger leurs intérêts – ou les autres, en fonction de la mission que chacun se sera attribué. En découlent alors beaucoup – beaucoup, vraiment – de violence, autant graphique et physique que sur le plan psychologique, Jeff Lemire nous proposant avec « Walter » et Abbot des raclures bien sales que vous aurez plaisir à détester. Dans un second temps, il y a aussi ce récit de quête pour la vérité, dans lequel Lemire se joue de tout le monde, des personnages et du lecteur, avec une promesse qui ne viendra jamais. Pas de grand twist, pas d’extravagance, même si Lemire prend soin de développer l’origine de l’épidémie et ce qui l’entoure, le fin mot, le « pourquoi ? » n’est pas résolu. Frustrant ? Du tout, c’est un tour de force qui nous permet de rester concentré sur ce qu’est l’essentiel de Sweet Tooth.

Parce qu’arrive le dernier chapitre, le quarantième numéro de l’oeuvre, qui est une conclusion en tout point parfaite, qui étend l’histoire tout en reposant clairement son contexte qui était là depuis le début. Sweet Tooth c’est l’histoire de la relation entre Gus et Jepperd, et de leur évolution au fil des épreuves. Lorsqu’on regarde le chemin parcouru, on se rend compte à quel point chacun a été présent l’un pour l’autre et a permis à l’un de grandir et l’autre de retrouver un sens à sa vie. En découle un sentiment proprement déchirant (j’étais en semi-PLS, honnêtement) quand l’heure est venue de quitter ces personnages, avec une série de dernières pages émouvantes, tristes certainement, mais aussi apaisantes après toutes les horreurs auxquelles on a assisté pendant 300 pages durant (et c’est sans compter les deux premiers tomes). Lemire nous trouve donc une fin parfaite en soi, et la discussion/interview qui se trouve dans les bonus est riche en informations sur la démarche de l’auteur et on apprend que cette conclusion était trouvée dès le début, même si la série n’avait dû faire que dix numéros. Ce sont tous les personnages secondaires qui ont pu profiter de la rallonge, des personnages qui restent tout autant attachants (Bobby, mon préféré) au cours de cette lecture.

Je n’aurai pas la prétention de m’étaler plus que cela pour vous faire l’éloge de Sweet Tooth qui, clairement, aura marqué mes lectures de l’année, si ce n’est un point encore pour rappeler à quel point le style de Jeff Lemire, qui est l’artiste de son histoire, est propre au titre et lui confère toute sa personnalité. On voit là aussi que le trait de l’auteur s’est modifié au fil des numéros, le dessin étant à mon sens plus fouillé qu’au début ; les couleurs également, plus nombreuses, avec quelques changements de style qui apportent une certaine variété au cours de la lecture. Mais dans l’ensemble c’est un trait assez fin, avec un encrage peu appuyé et des couleurs vraisemblablement à la peinture qui permettent de jouer à fond sur des gammes de chaud et de froid, comme lorsque le sang coule sur des étendues enneigées, un contraste qui permet d’allier la beauté des planches à la noirceur et la brutalité du récit. Bien entendu, si vous êtes allergiques au dessin de Lemire, vous ne serez pas tentés par ce tome (comme vous ne l’aurez pas été par les deux premiers).

Voici donc la dernière review VF de 2016, et quelle lecture mes amis ! Sweet Tooth vous fera encore trembler pour ses personnages dans ce 3ème tome, et les âmes les plus sensibles auront peut-être du mal à tout lire d’un coup. Mais Lemire conclut son récit magistralement sans grosses ficelles, dans une certaine simplicité (qui reste assez noire, avec un peu de recul d’ailleurs) apaisante, et on ne peut que se réjouir de la part d’Urban d’avoir édité cette oeuvre, l’un des indispensables de Vertigo, et une valeur sûre en termes de comicbooks assurément. 

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ArnoKikoo

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