1. Avant propos |
2. Réalisation |
3. Scénario |
4. Casting |
5. Postface |
2. Réalisation
Comme aiment à le rappeler les joyeux drilles (ça se dit encore) de l’émission DCPodcasters : le cinéma Coréen, ça dépote. Loin de la machine Hollywoodienne et de ses préoccupations, c’est en Asie que le fan de film de genre (au sens ultra-large et ultra-englobant) va chercher son plaisir de réalisation hardcore, polar, action ou horrifique, dans les méandres de talentueux auteurs Japonais, Hong-Kongais ou Coréens. Si leur cinéma a encore quelques difficultés à s’exporter, certains font cependant le voyage jusqu’en Amérique (ou plus près) chercher un public ou une thématique différentes. Ce n’est pas à vous que je vais raconter l’histoire de Tsui Hark, mais il y a aussi des exemples de collaborations réussies.
Stoker, The Last Stand, Snowpiercer, des films avec derrière eux le nom de réalisateurs de l’est : Park Chan-wook, Kim Jee-woon et Bong Joon-ho – c’est sur ce dernier qu’échouerait la lourde responsabilité d’adapter l’oeuvre, moins pour des raisons de talent formel (ArnoKikoo vous expliquera mieux que moi pourquoi Kim Jee-woon, franchement, c’est mieux) que pour son génial travail sur le Transperceneige de Jacques Lob et Jean-Marc Rochette. Une BD française adaptée par un Coréen, avec le concourt d’un studio Tchèque, des acteurs britanniques (John Hurt, Tila Swinton), américains (Chris Evans, Ed Harris) tourné en Europe – soit un projet très international, qui manque parfois aux productions modernes trop Américanisées.
Si vous ne l’avez pas vu, sachez que Snowpiercer, c’est violent, que c’est sale et que ça fait du bien. Une prouesse de mise en scène avec tout un tas de supers idéaux, et aussi voire surtout une adaptation sans concessions d’une BD pas tellement plus joyeuse, pour pas super cher en définitive (si on exclut les années de pré-production pour mettre le film en chantier). Sur ce film, Joon-Ho a réussi ce que beaucoup d’auteurs asiatiques ont du mal à faire, s’accommoder des méthodes très différentes auxquelles sont habitués les acteurs Américains, à plus forte raison avec un cast important de célébrités et une bande-dessinée loin d’être permissive sur la mise en scène.
Avec tout ça posé sur la table, Ronin serait donc en bonne voie. A l’aise avec les scènes d’action et la violence (gore) du comics, le réalisateur est aussi à l’aise dans un contexte urbain (The Host), et avec les budgets réduits. Parce qu’on ne va évidemment pas lui donner deux cent millions (non, je vous assure, ca n’a jamais été prévu). Bref, dans l’idée, et quoi que j’entende mon rédac-chef préféré trépigner, le meilleur argument pour Joon-Ho est son passif de réalisateur, son style très marqué par les codes du cinéma Coréen et sa réussite à bosser avec un groupe international – il a surtout réussi à prouver qu’on pouvait adapter un bouquin de SF violent, dingue et jusqu’auboutiste sans abîmer le matériel, et ce n’est que l’un des rares à y être parvenu. Au passage, la scène du tunnel dans Snowpiercer existe quasi à l’identique en version sous-terrain dans Ronin, et j’ai envie de la revoir. Encore.
Quant à Jee-woon, j’ai beau apprécier Le Dernier Rempart, m’est avis que son idée de l’Amérique chercherait plus le western, et les références burnées du Miller récent à l’Inspecteur Harry.
« Pour faire plaisir au fidèle Jason Todd, qui ne va encore pas être d’accord d’ailleurs »
Qui est la mauvaise langue qui a a dit que je ne serai pas d’accord ? v_v
Non parce que pour le coup je n’ai rien à dire, je suis tout à fait d’accord avec tout ce que tu as dit que ce soit pour le casting ou le reste. Le choix de Bong Joon-Ho est excellent et je te rejoins sur le fait qu’il serait bien plus adéquat que les deux autres noms cités dans ta petite liste ; dans mon délire j’aurai bien vu Josh Trank derrière la caméra, tant il serait capable de retranscrire aussi bien l’univers japonais que celui du New York destroy, ou Abel Ferrara mais Joon-Ho c’est très excitant comme idée. Bref que du bon et du très bon.
Merci Jason, c’était juste une vanne au milieu d’une soirée peuplée de fatigue et de recherches. Puis j’avoue que j’ai pas mal cherché pour Casey.
Par contre, puisque tu parles de Park Chan-wook je pense, après avoir vu Mademoiselle, qu’il serait idéal pour une adaptation de comics sauf qu’il ne s’agirait pas de quelque chose écrit par Miller mais plutôt par Moore : j’ai nommé Lost Girls ^_^
La performance de Chris Evans dans l’excellent Snowpiercer m’avait étonné, ce dernier étant surtout connu pour ses rôles du Captain et de la Torche, sans parler de quelques comédies romantiques bas du front. J’approuve les choix de Mortensen, qui est revenu récemment en force au cinéma avec Captain Fantastic, et le choix de Tilda Swinton qui pourrait enfin réellement faire profiter de son talent l’univers DC après la tristesse du film Constantine. Très bon travail en tout cas ^^