Review VF – Swamp Thing Tome 1 : De Sève et de Cendres

Les points positifs: Les sublimes planches par les dessinateurs Une histoire belle et glauque à souhaits Scott Snyder toujours en forme Les points négatifs: On veut la suite Les âmes sensibles risquent d’être un peu perturbées

« Voyez, Alec Holland. Voyez ce qui nous attend »

• Scénario : Scott Snyder – Dessin : Yanick Paquette – Marco Rudy – Victor Ibañez

• DC RENAISSANCE – Swamp Thing Tome 1 : De sève et de cendres – 26 octobre 2012 – 168 pages – 15 €

Quand on parle de DC Comics tout le monde pense à Batman, Superman, Wonder Woman et tous ces personnages les plus connus dans l’hexagone. Depuis le 26 octobre, grâce à l’éditeur Urban Comics, vous avez l’opportunité de découvrir un autre personnage Swamp Thing, assimilé à la créature des marais. Une vision plus sombre et monstrueuse du DC Universe, pour un public averti, car assez violent.

En début d’ouvrage, Urban Comics nous présente un petit peu l’historique du personnage, de la petite historiette de 1971, en passant par la période à succès d’Alan Moore en 1984 jusqu’à la prise en main du personnage par Scott Snyder que vous pourrez suivre dans les pages suivantes. Cette petite présentation, Swamp Thing, ou le héros aux multiple floraison, est très intéressante pour les lecteurs qui ne connaissent pas tellement le personnage. En fin de numéro, nous retrouvons un petit bonus plutôt chouette, une galerie de recherche de couvertures avec les nombreux essais de Yanick Paquette.

Swamp Thing Tome 1 : De sève et de cendres rassemble 7 chapitres de l’histoire d’Alec Holland et de sa transformation en Swamp Thing. Car effectivement, Swamp Thing n’a pas toujours été une créature. Il s’appelait Alec Holland, c’était un botaniste qui entendait les plaintes de la nature, qui a vécu une expérience hors du commun lors d’un accident dans son laboratoire. Au réveil, suite à cet accident, il garde des souvenirs de ses péripéties, de sa transformation en créature des marais, d’une femme aux cheveux blancs. Par la suite, même Superman se rend auprès d’Alec pour prendre de ces nouvelles. Cependant la nature va mal, un mal ancien et puissant a été réveillé et compte bien faire de la Terre son monde à lui. Son nom : Sethe, le parlement des ainés se retrouve démuni contre cette menace et seul le champion des verts pourra le vaincre.

Au fil de l’histoire nous suivons donc Alec Holland dans sa quête de vérité, nous faisons la rencontre avec Abigail Arcane, la fameuse femme aux cheveux blancs. Tout les oppose, exceptés certains souvenirs. Au fil de l’histoire les choses se compliquent. Deux mondes s’affrontent : le monde de la sève (les verts) contre le monde de la nécrose. On fait également la rencontre de William Arcane, oui ce nom est commun avec Abigail et vous en comprendrez  la raison à la lecture.  Cependant, les forces de la nécrose, qui peuvent avoir tout pouvoir sur les choses organiques mortes, sont dotées d’une extrême force, et d’une très impressionante stratégie pour arriver à leurs fins. Alec Holland devra alors faire un choix, mourir ou survivre et devenir le champion des verts, Swamp Thing.

En gros l’histoire c’est ça, mais sachez que je ne vous dis pas tout. Il vous reste encore des surprises. Car Swamp Thing est merveilleusement scénarisé par Scott Snyder. L’auteur livre ici une histoire qui non seulement vaut le coup, mais qui est vraiment solide. Il n’y a pas grand chose à redire. On suit l’évolution d’un personnage pas à pas, on apprend avec lui, on se perd comme lui dans toutes ces histoires jusqu’au moment où tout commence à s’éclaircir. C’est une lecture très agréable et profonde, on ne le lit pas juste vite comme ça. On prend son temps et on apprécie. Les illustrations y sont pour beaucoup. Les artistes Yannick Paquette, Marco Rudy et Victor Ibañez nous livrent des planches spéctaculaires, magnifiquement glauques et macabres. Je vous le redis, Swamp Thing n’est pas à mettre entre toutes les mains. Les effets sont là, les travaux des artistes s’accordent très bien. La différence entre le monde de la sève et le monde de la nécrose est parfaitement réussie. Le jeu des couleurs prend tout son sens, mais vous comprendrez plus tard que ce jeu de couleur va même au délà d’une simple idée.

Swamp Thing fait donc partie d’un côté plus sombre du DC Universe. C’est violent, c’est gore. Swamp Thing est vraiment bien loin d’une simple histoire de créature des marais enragée, ou d’arbres vengeurs. C’est vraiment une histoire à part, très intéressante. Le scénariste de Batman La cour est hiboux aime bien mettre ses personnages en danger, et les pousser dans leurs retranchements. Une lecture donc fortement conseillée, pour en prendre plein les yeux et se perdre dans une histoire originale, qui nous laisse fortement sur notre faim en attendant le tome 2.

Un avis de plus c’est bien aussi!

Ah la montagne, ses prairies verdoyantes, ses fleurs multicolores, ses forêts de pin humides…qu’elle est belle notre nature ! Et si là, tout de suite, maintenant, vous pouviez vous mettre ce concept là où je pense et commencer à la voir comme une vieille égoïste cannibale ? Vous la trouveriez sans doute beaucoup moins agréable d’un coup !

Fonctionnant de toute évidence de concert avec Animal Man (d’où la bonne idée d’Urban Comics de sortir les deux séries en même temps), Swamp Thing est une pièce supplémentaire à un édifice bien plus grand. La menace est également « La Nécrose » qui représente la mort, la fin de tout ce qui est. Mais pour la vie, les choses ne sont pas aussi simple puisqu’elle est composé de deux éléments : « Le Sang » (que vous pouvez suivre dans Animal Man) et « La Sève » qui correspond à la série Swamp Thing. Ainsi pour apprécier toute l’étendue de l’histoire il semble indispensable de suivre les deux séries.

Maintenant que les choses sont un peu plus claires, que penser de Swamp Thing? Signé par l’auteur de Batman : La Cours de Hiboux (comme l’indique le bel autocollant sur la couverture), l’histoire de ce premier numéro est vraiment centrée autour du plantage de décors, des personnages et des enjeux que cet environnement implique. Bien loin du Vilains vs. Gentils typique des super héros, Swamp Thing est un très bon récit, sombre et passionnant, illustré à merveille par un Yanick Paquette au meilleur de sa forme.

Note : 4.5

– Nathko