Review VF – Batman & Robin Eternal Tome 2

Deuxième et dernier tome de cette saga orientée autour des Robin, Harper Row et Cassandra Cain. Vous pourrez retrouver la review du premier tome ici, donc pour les avertissements, normalement, vous êtes bons.

La construction reste toujours la même avec d’un côté les Flashbacks de Batman et le premier Robin affrontant Maman il y a plusieurs années et de l’autre Dick Grayson et ses amis qui affrontent Maman dans le présent. Nous en étions restés que Batman avait fait affaire avec Maman pour qu’elle lui obtienne un enfant pour en faire le parfait Robin, mais pour cela, Batman devait créer le traumatisme qui transformerait l’enfant comme lui l’avait été, en tuant ses parents. Et c’est ce que nous l’avons vu faire. Dans le présent, Dick Grayson et Harper Row découvre que Orphelin est le père de Cassandra. Et Tim et Jason enquêtent sur Saint Dumas.

Et maintenant?  

Je ne vais pas vous résumer ce qu’il se passe mais il était évident qu’il faut toujours se méfier des apparences en ce qui concerne Batman. On découvre aussi dans ce tome ce qui relie Harper Row aux autres membres de la Bat Famille et à Cassandra. C’est un petit peu l’origine story du personnage. Que ce soit pour ceux qui aiment le personnage ou pour les autres, ça lui donne plus de profondeur et la rend intéressante, sans pour autant la rendre dispensable. Dans un sens, la boucle est bouclée pour elle. Pour Cassandra, maintenant qu’elle a été introduite, et comme l’identité de Batgirl appartient toujours à Barbara, on voit ce qu’elle va devenir à l’issue de tout ceci. Azrael a.k.a Jean Paul Valley se dote d’une nouvelle origine depuis les new 52 alors qu’on fait sa rencontre ainsi que celui de l’ordre de Saint Dumas en compagnie de Red Robin et Hood. Ça expliquera sa psychologie très perturbée. Et un élément pas anodin du tout est mentionné, un satellite pouvant faire oublier à quiconque l’identité de Nightwing/Dick Grayson. On ne se demande même pas à quoi cela va bien pouvoir servir.

Une écriture à beaucoup de mains…

De nombreux scénaristes se sont partagés les lignes de ces numéros et ça se ressent clairement dans la narration. Certains passages sont bien écrits mais d’autres carrément moins. Tim et Jason auront une aventure classique avec un team up plutôt bien écrit, faisant apprécier les deux personnages. L’origin story de Harper comme je disais plus haut reste de bonne facture, et pourtant je n’aime pas ce personnage. Midnighter reste fidèle à lui-même et se pare même de bonnes répliques et situations. Mais chez Spyral, c’est un peu n’importe quoi. Helena apparait comme un bourrin un peu teubé. Où est la femme forte est intelligente de la série Grayson? Ça m’a paru brouillon. Sans parler de l’arrivée de Damian avec Goliath (qui ne servira à rien, soit dit en passant) et son discours sur Bruce et ce qu’il pense des Robin pour leur remonter le moral. Oui, une soudaine perte de confiance de chacun va amener une situation débile et invraisemblable. Les personnages deviennent redondants, apportant parfois de bonnes répliques sur leurs points communs, mais rendant obsolète leur présence dans certains cas. Alors oui, c’est sûr il y a du monde pour la castagne, mais entre ça et Robin War, c’est à se demander s’il n’y a pas trop de Robin… Pour le coup, le fan de Dick Grayson que je suis était content parce qu’il fait office de chef même s’il est moins présent, et j’ai apprécié lire les aventures de personnages que je n’appréciais pas plus que ça voire pas du tout. Je ne lirai cependant pas de comics sur Siala qui à mon sens voit ici sa conclusion.

… avec tout autant de pinceaux…

Encore une fois, le format de cette maxi-série imposant un rythme de parution régulier, beaucoup de dessinateurs se sont partagés les épisodes voire même les planches des différents épisodes. Ce qui donne des rendus disparates, jonglant entre le bon et le pas beau du tout. Et je ne parle pas des styles qui peuvent me déplaire, je parle vraiment d’artiste qui semblent avoir pris le numéro au pied levé, offrant parfois des planches vraiment pas belles. Sérieux, Batgirl sur la Tour Eiffel, c’est dégueulasse. Mais tout n’est pas moche. Déjà, on a quelques belles planches de Tony Daniel, pas toujours à son maximum comme on a pu le voir par le passé mais tout de même agréable. Marcio Takara nous ouvre le volume avec brio. Mais surtout, on a Carlo Pagulayan, qui malheureusement ne fait pas beaucoup de pages mais nous offre probablement les plus belles, ainsi que les plus belles couvertures, certaines méritants même d’être sur la couverture de l’ouvrage.

Que recherchions nous dans cette maxi-série? Une histoire qui vient chambouler tout l’univers Batman à l’image d’un Scott Snyder en roue libre ou d’un Geoff Johns qui a prévu une intrigue sur le long terme? Ou bien juste une histoire qui réunit toute la Bat Famille? Pour le premier point, oubliez. Et puis il est vraiment rare qu’une intrigue soit plus qu’une intrigue. Parce qu’au final, c’est juste une histoire de famille. Avec tout ce que ça apporte de secret et de confiance. Et de ce point de vue ci, c’est plutôt réussi, tant qu’on aime les histoire classique de ce genre. La première partie était toutefois plus prometteuse, finissant ici comme un mauvais soufflé au fromage. A l’image de sa grande sœur Batman Eternal. Mais l’arrivée imminente de l’événement « Rebirth » y est-elle pour quelque chose ou cette maxi-série fait-elle partie du projet, à l’image de Titans Hunt?