Review VF – The Authority, les Années Stormwatch Tome 1

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Les points positifs :
  • Des personnages intéressants
  • Un scénario maîtrisé
  • Les débuts de Jenny Sparks et Jack Hawksmoor, deux membres emblématiques de the Authority
  • L’univers Wildstorm, bien plus profond qu’il ne le paraît au premier abord
Les points négatifs :


  • Un design qui vieillit plutôt mal
  • Le titre VF est discutable (mais on comprend la logique, c’est plus vendeur)

« … Et pas question que je porte ces trucs en spandex, ces capotes corporelles. Je n’ai pas la poitrine pour. » – Jenny Sparks.


  • Scénario : Warren EllisDessins : Tom Raney, Jim Lee, Pete Woods et Michael Ryan. Couleurs : Gina Going- Encrage: Randy Elliott et Richard Bennet.
  • Urban Comics – DC Essentiels- The Authority les années Stormwatch tome  – 21 octobre 2016 – 296 pages – 22,50 € – Contient: Stormwatch #37-47.

En 1992, suite à des différends entre les dessinateurs de comics et les big two, Marvel et DC, certaines stars du crayon décident de créer leur propre label, Image Comics, qui se divisent en différents imprints. L’un de ces derniers est Wildstorm, créée par Jim Lee et Brandon Choi, cette branche nous propose un univers superhéroïque assez radical, mettant en scène différentes équipes, dont les fameux WildC.A.T.s, Gen 13 et l’équipe qui nous intéresse aujourd’hui, Stormwatch. Mandatée par l’ONU, cette dernière est composée des personnages les plus dangereux du monde, plus ou moins tenus en laisse par le « Weatherman« , Henry Bendix, qui est chargé de diriger tout ce petit monde. Urban Comics nous propose ici un petit morceau d’histoire des comics, en s’intéressant particulièrement au run de Warren Ellis, débuté en 1997, qui voit arriver deux nouveaux personnages, Jenny Sparks et Jack Hawksmoor, qui feront partie de la future équipe The Authority, qui marquera l’industrie des comic-books quelques années plus tard (et que notre éditeur français favori s’apprête à republier). Inutile de garder le suspense, choisir de lire ces comics est une sage décision, et je vais de ce pas vous expliquer pourquoi.

Certes, il faut passer outre les graphismes de l’époque et les designs qui hurlent la rage des nineties, avec ces personnages masculins musculeux prêts à sortir des flingues qui font deux fois leur taille et ces femmes longilignes aux poitrines incroyables pour pouvoir apprécier pleinement ce récit. Si vous y arrivez, vous découvrirez alors que le talent de Warren Ellis était déjà palpable à l’époque. Nous sommes en 1997 et le scénariste sort des premiers épisodes de DV8, série trashy qui nous présente une équipe d’ados à super-pouvoirs, sorte de version grunge des X-Men de Lee et Kirby et s’apprête à marquer Wildstorm avec sa patte si particulière. Prenant en main l’écriture du titre, Ellis lui donne un souffle nouveau en repensant totalement le concept : l’équipe est divisée en trois groupes d’intervention et intègre de nouveaux membres, dont Jenny Sparks et Jack Hawksmoor, deux personnages issus de son imagination, qui marqueront bien vite les lecteurs. Les « anciens » héros ne sont pas pour autant oubliés puisqu’il leur donne bien plus de profondeur qu’il n’en ont eu jusqu’à présent. Ainsi le Weatherman devient un leader charismatique et manipulateur à la manière du Chief de la Doom Patrol de l’ère Grant Morrison, et les figures emblématiques de Stormwatch, comme Winter, Fuji et Battalion gagnent en charisme sous la plume du britannique.

Refusant les codes du récit traditionnel de super-héros, l’auteur donne une direction intéressante à ce comic-book, qui renvoie à la fois aux classiques des années 80 comme Watchmen et à ce qui fonctionne à l’époque à la télévision : X-Files. C’est en effet autour de tout ce qui se trame dans le dos des citoyens lambdas qui nous intéresse ici, alors que l’on suit une équipe mandatée par l’ONU pour accomplir différentes missions secrètes, alors que nos héros ne comprennent pas toujours la portée de leurs actions. Cette idée permet de nous présenter des personnages complexes aux personnalités bien distinctes, mais bien souvent attachantes. On retiendra particulièrement le soin apporté à l’histoire de Jenny Sparks, « l’esprit du XXème siècle », héroïne qui maîtrise l’électricité et dont le passé rappelle étrangement l’évolution des comics à travers les âges… L’écriture est de qualité et l’on se plaît à suivre cette équipe de personnages qui se démarquent par leurs imperfections, ce qui les rend véritablement humains, en dépit de leurs particularités. On se rend compte que l’univers Wildstorm est riche et n’a pas grand chose à envier à ce qui se fait ailleurs à l’époque, surtout quand il est travaillé de la sorte.

Toutes les thématiques abordées sont traitées avec finesse et l’on ne sombre jamais dans le cliché facile, ce qui aide à se plonger dans la lecture de ce tome, qui aborde à la fois la question des relations humaines, du deuil, du racisme et j’en passe. On finit par s’impliquer pleinement dans cette lecture, qui n’a rien à envier à la richesse de certains grands romans (et pourtant, sachez que je pèse mes mots). Certes, on sent que les personnages n’étaient jusqu’à présent que des clichés sur pattes, aux designs « extrêmes » reflétant le goût douteux du monde des comics de l’époque, mais ils ne forment pas moins des équipes équilibrées, dont on suit les missions avec plaisir. On sent que le Weatherman cache de nombreuses choses et l’on ferme le tome avec l’envie d’en savoir plus.

En ce qui concerne la partie graphique, bien que je ne sois pas du tout fan de la direction artistique, il faut reconnaître que Tom Raney n’a rien à envier aux ténors de l’époque. Ses traits sont fluides et dynamiques et mettent bien en avant l’action. Il est évident que certains lecteurs devront se faire violence afin de passer outre la barrière des nineties et de ses codes particuliers (il faut d’ailleurs noter que Jenny Sparks et Jack Hawksmoor sont construits comme des contre-modèles de ce qui se faisait dans les années 90 en terme de design, ce qui est franchement appréciable), mais ça reste propre et l’on évite la surcharge que l’on pouvait connaître dans d’autres comics de l’époque. Les autres artistes présents, Jim Lee (créateur de l’imprint), Pete Woods et Michael Ryan ont tous des styles assez proches, ce qui contribue à la cohésion de l’ensemble, ce qui fait de ce tome un ouvrage regardable, à défaut d’être graphiquement attractif.

Ce premier tome de The Authority les années Stormwatch (titre discutable, mais l’on comprend pourquoi il a été choisi par Urban Comics) est une lecture recommandable. Présentant la partie la plus intéressante de l’histoire de Stormwatch, l’arrivée de Warren Ellis au scénario, ce volume nous propose de nous replonger dans l’univers Wildstorm, qui mérite franchement d’être (re-)découvert, d’autant plus que sa renaissance est imminente. Si vous ne savez pas comment occuper l’une de vos après-midi d’automne, ruez-vous sur cet ouvrage, vous ne le regretterez pas.

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3 Commentaires
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Sasahara
Sasahara
7 années il y a

Je viens de l’acheter!
il ne restait plus que 2 exemplaires en rayon, rien en présentoir : ou tout est déjà parti ou c’est un bide énorme ! Tant pis pour les djeunz que les dessins rebutent , moi je me régale d’avance !
J’en attends déjà de comprendre l’univers et par extension le crossover avec Planetary !

DarkChap
DarkChap
7 années il y a
Répondre à  Sasahara

Comme l’indique la review, la vraie Authority (celle du crossover Planetary), c’est pas encore pour tout de suite. ;)

Sasahara
Sasahara
7 années il y a
Répondre à  DarkChap

OK, merci du renseignement !
(pris la main dans le sac, je confesse ne pas avoir encore lu la review pour garder intact le plaisir de la découverte)

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