Cette semaine, Supergirl a la chance d’être toujours accompagnée de son cousin Superman, malheureusement sa présence ne suffit pas vraiment à faire un bon épisode. Le jeu des acteurs est très surjoué du début à la fin, notamment les Metallos, ce qui leur fait perdre énormément en crédibilité. Ils grimacent de haine durant les combats et lancent des “tirs de kryptonite” avec leur coeur en un élégant mouvement des bras qui évoquera peut-être le gracieux papillon pour certains. Du côté des gentils, Kara n’échappe pas à la règle en faisant une série de grimaces face à son nouveau patron pour exprimer son agacement, le fait qu’elle ne trouve pas ses mots ainsi que sa tentative de retenir les mots trop fulgurants qu’elle risquerait de prononcer. Une scène d’anthologie de mauvaise direction d’acteur.

L’épisode de la semaine tente de nous montrer l’intensité des liens familiaux ou amicaux entre les personnages. Et là encore, c’est un peu raté et, pour un happy ending bien candide, on se permet quelques grossièretés dans le scénario. Les ingrédients sont simples, on invente des petites tensions entre les personnages, ici entre Superman et Martian Manhunter (qu’est-ce qu’ils t’ont fait, mon ami ?) ainsi qu’un peu de jalousie de la part de la soeur adoptive de Kara envers son cousin de sang. On y ajoute un plan qui les force à outrepasser leurs différents et on termine naïvement sur des réconciliations qui sentent l’artificiel. Pour terminer sur une meilleure note, les fans pourront apprécier le très court instant qui fait une petite référence à la couverture de Crisis on Infinite Earths, parce que dans la vie, il y a aussi des comics, et ça c’est chouette.

Après une première séquence relativement soignée avec un côté loufoque qui empêche de donner du sérieux à la situation, on pourrait croire que Gotham se calme un peu dans ce cinquième épisode. Las ! Si les débuts sont un peu plus posés (Penguin essaie de trouver qui est à la tête d’un nouveau gang de Red Hood qui lui cherche des noises – et Bruce demande à Jim d’enquêter sur la disparition d’Ivy), on accélère le rythme jusqu’à une cadence qui devient sincèrement folle, avec un jeu de dupes qui n’en finit plus et des retournements de vestes à la volée. Penguin, Butch, Nygma, mais aussi Barbara Kean ou Tigress se croisent dans une frénésie presque hystérique qui m’a, franchement, laissé perplexe. On se demande par moment à quoi on est réellement en train d’assister, et certaines scènes donnent toujours envie de se taper la tête. Comme cette discussion entre Jim Gordon et Bruce – mais depuis quand un flic trentenaire désabusé donne des conseils de drague à un gamin de quatorze ans ??

Pour autant, le travail à l’image n’est pas dégueulasse en soi, et il y avait même un certain sens de l’esthétique – Gotham a toujours eu une photographie assez propre et travaillée. Le bref passage sur Jervis est à ce titre assez sympathique, d’autant plus qu’on se rapproche un peu du personnage qu’on a envie de connaître. En définitive, je ne saurais même pas dire si ce que j’ai vu est réellement mauvais – je ne me suis pas ennuyé. On va pas dire que c’est bon non plus, mais Gotham reste un ovni télévisuel, dans lequel la production a décidé de faire un peu n’importe quoi, et si on reste à suivre l’ensemble, c’est plus par curiosité de voir jusqu’où ce n’importe quoi peut aller, que par réel intérêt.

Oh, et on en parle de cette sorte de tension homosexuelle entre Nygma et Penguin ?

Après les deux précédents épisodes qui ont bien ancré le décor dans lequel la série va évoluer, les scénaristes ont décidé de se reposer, et de nous ressortir une recette toute pré-faite de leur tiroir à caca. L’épisode s’ouvre avec Iris et Barry essayant tant bien que mal de donner un sens à leur couple. On a déjà vu mieux comme début. Et alors que le spectateur commence à oublier qu’il est en train de regarder une série de superhéros, l’univers entend l’appel à l’aide résonnant d’ennui dans la platitude de cette ouverture, et décide d’envoyer Harrison Wells sur Terre-1 en mode Peach du film Mario Bros en disant “On a un problème”. Oh, enfin quelque chose d’intéressant qui va se passer. Mais non, je déconne, Harry (qui s’est visiblement fait remplacer par Harry-Barney-Stinson) est juste venu annoncer que sa fille Jesse a aussi des pouvoirs de speedster. L’occasion pour les producteurs de la CW de faire ce qu’il font le mieux : nous casser les roubignoles avec des dialogues sur les responsabilités, la confiance, les dangers d’être un speedster, ceux de ne pas en être un… Presque toute l’équipe va aider Jesse à servir de remplissage pour les scénaristes, qui arrivent tant bien que mal à caser leur freak of the week tellement sous-développé que même Cleverbot verrait que Magenta ne sert que de prétexte pour forcer Harry Stinson à retourner sa veste et à encourager Jesse dans son rôle de speedster, comme il l’a fait avec Barry. Et au final, à la fin de l’épisode, on est absolument pas plus avancé dans l’intrigue principale qu’avant le générique.

Voilà, le chargeur de ma mitraillette est vide et l’ambulance est tellement trouée qu’on pourrait l’utiliser pour essorer des spaghettis, cela me laisse le temps de parler de Wally West, qui a ici droit à un traitement plutôt réussi. L’épisode montre très bien (et sans en faire des caisses) qu’il en veut à l’univers de ne pas avoir reçu de pouvoirs, et laisse présager qu’il va aller voir Alchemy et pourquoi pas se retourner contre l’équipe. Mais ça, c’est de la spéculation, et on n’en a pas besoin pour voir que Wally sauve cet épisode du naufrage complet

Que Arrow s’en vienne à poser de jolies idées sur le papier pour leur tourner le dos au moindre coup de vent, on en a l’habitude. Cependant, ici, j’ai trouvé mon compte dans un épisode assez raplapla, plein de clichés mais au passé riche. Oliver doit gérer non seulement sa vie de maire et sa vie de héros, avec toujours les mêmes morales et les mêmes situations en parallèle. Mais, il doit aussi gérer sa vie de Stephen Amell. C’est lors de la recherche du réalisateur que j’ai aperçu le nom de Cody Rhodes dans les guests, ce type qui m’agace au plus haut point à la WWE, ayant un passé compliqué avec du face à face avec lui sur le ring. Et comme Amell a fait un tour à la WWE, c’est Rhodes qui vient cette fois se taper l’incruste sur les plateaux de la CW. Bien entendu, dès l’évocation du nom Stardust on comprend vite ce qu’il en est.

Au final, c’est plutôt marrant de les voir se battre, même si la lourdeur de Rhodes et son catch transpire (sans peinture au moins) dans ses actions. Sa froideur colle bien au personnage mais attention au plagiat foireux. Faire de son histoire un remake du Joker ne m’a pas plu du tout. C’est dommage car l’épisode aurait pu être un véritable clin d’oeil à l’animosité entre les deux stars sans pour autant trop vouloir en faire. Du coup l’histoire avec le Stardust est cliché, pleine de ralentis inutiles et kitsch mais ça reste sympa. Pour autant, je trouve que la partie avec John Diggle gagne plus en qualité en bien moins de temps que tous les doutes de Green Arrow face à sa nouvelle équipe. Une nouvelle fois, les scénaristes ne parviennent pas réellement à équillibrer les enjeux des différentes histoires menées de front. Cela dit, je suis contente de voir un épisode qui s’assume et qui au final sert un peu de vide-tête pour la série.

Toujours en 1942, notre équipe de héros fait la rencontre de la JSA, qui est le sujet de cet épisode. Dans l’ensemble l’équipe ne fonctionne pas trop mal, mais ça reste du niveau de la CW, avec costumes cheap (voire très cheap) et un charisme minimal (seule la mise en scène des pouvoirs d’Obsidian donne à peu près quelque chose). On a encore du mal à voir comment va se concentrer l’intrigue principale et on reste ici dans les thématiques redondantes de la série, entre les implications, responsabilités de chacun, alors qu’on joue au jeu des chaises musicales pour savoir qui sera le leader de l’équipe des Legends.

Avec autant de monde à l’écran, difficile également de donner une importance équivalente, et notamment pour la JSA dont certains membres font figuration (ha, ma pauvre Stargirl, que t’ont-ils fait…). Je reste encore très perplexe quant au vilain qui se balade à cette époque, son but me paraît assez out-of-character, et j’espère que nous n’aurons plus l’occasion de voir un nazi-berserker aussi pété que celui qui nous est offert ici. Nan, franchement, si c’est pour proposer des CGI comme ça, vaut mieux se priver. Ca fera du bien à tout le monde. En définitive, malgré la tentative d’enjeux, on s’ennuie pas mal dans cet épisode, et même ceux à la recherche d’un « simple divertissement » vont déjà se lasser.