Détrompez-vous ! Ce numéro de Adventure Comics, à une époque où DC était encore connu sous le nom de National Comics, ne nous intéresse que pour une courte histoire secondaire à ce que peut annoncer la couverture. Le héros phare du titre était Superboy. Seulement, derrière cette couverture, se cache une courte aventure de Green Arrow accompagné de son fidèle faire-valoir : Speedy. Replongeons nous en 1955 au volant de notre DeLorean. Quitte à voyager dans le temps au volant d’une voiture, autant en choisir une qui ait de la gueule.
Green Arrow est-il devenu aveugle ? Speedy s’en étonne, puisque son mentor rate chacune de ses flèches. En tant que lecteur, nous ne pouvons que nous interroger face à cette situation et un scénario aussi profond. A noter, 1955 marque le début de l’application du Comics Code Authority. La case suivante nous plonge dans les origines de cette situation. Deux scientifiques demandent à Green Arrow, le célèbre justicier, grande personnalité dans cette lutte contre le crime (quitte à lui demander quelque chose autant le brosser dans le sens du poil) de bien vouloir porter leur invention autour de son cou les prochaines 24h afin d’enregistrer l’action de ses muscles et de ses réflexes à des fins scientifiques. Le héros, gentil comme il est, accepte volontiers et rentre chez lui. Speedy aperçoit alors le Arrow-Signal et partent lutter contre le crime, sans oublier ce boîtier que porte Oliver.
Arrivé sur le lieu du crime, Green Arrow profite d’avoir un sidekick pour lui ordonner de s’occuper des deux types (probablement armées, nous sommes en 1955, on suggère un danger probable), alors que lui poursuivrait celui avec le sac rempli de billets. C’est alors que, surprise ! Green Arrow manque sa cible ! Speedy, qui avait certainement laissé filer les deux gros bras, arrive à la rescousse du mentor devenu myope, et tire une flèche dans le haut du sac. Celui-ci tombe dans les mains de Green Arrow. Il remercie son compagnon d’avoir fait tout le boulot. Oliver s’entraine et remarque qu’il atteint toujours sa cible, avec le boitier autour du cou. Il va rendre les enregistrements du premier jour aux scientifiques. L’après-midi, des bandits s’attaquent à une entreprise chimique et prennent la fuite. Oliver atteint le pneu de la voiture qu’avaient pris les bandits. Ils quittent la voiture et sautent dans un bateau. Oliver tire de nouveau et rate sa cible, laissant les criminels fuir.
Les deux héros retournent de nouveau voir les scientifiques. On apprend que les criminels sont de mèche avec les scientifiques. Et lors de leur nouvel acte criminel, Green Arrow rate de nouveau sa cible. Cependant, il demande à Roy de lui donner ses flèches en bois. De ce fait, il ne rate aucune cible. CCA oblige, les flèches atteignent les semelles, et les manches des bandits. Oliver avait compris qu’il s’agissait d’un boitier aimanté activable à distance qui détournait ses flèches en métal.
Une lecture kitsch à souhait, mais pas déplaisante pour autant. On apprend que Roy est toujours dans l’ombre de son mentor et est un faire-valoir complet. Un sacré contraste du personnage de Arsenal qu’il est devenu par la suite. L’application du Comics Code Authority se fait plus que ressentir, et relire un titre dans cette chronologie aiderait à mieux saisir la modification qu’a connue cette génération de premiers lecteurs de comics. Ce passage du Golden au Silver Age. Et un moyen aussi d’apprendre aux fans de la série Arrow que leur personnage favori n’a pas toujours eu la tête de Stephen Amell.
Vraiment une période cool le silver age. Y a pas deux histoires qui se ressemblent.
Suffit de savoir apprécier et faire la différence entre premier et second degrés (sans doute plus second)