Review VO – Shade, The Changing Girl #1

Review VO – Shade, The Changing Girl #1 18
Les points positifs :
  • Un trip sous acide pour 4 dollars
  • Visuellement très inventif
  • L’histoire back-up
  • Du sexe entre aliens, vous en rêviez ? Ils l’ont fait !
  • Une introduction généreuse…
Les points négatifs :
  • …jusqu’a en devenir confuse parfois
  • Pas si facile d’accès
  • Des personnages à l’état d’ébauche

« Madness is like fire. It’s a living thing. It consumes until there is nothing left but memory. » – Loma


  • Scénario : Cecil Castellucci  Dessins : Marley Zarcone  Couverture : Becky Cloonan – Couleurs : Kelly Fitzpatrick

Lancement de Young Animal, acte deux. Après un premier numéro pour Doom Patrol, c’est maintenant au tour de Shade, The Changing Girl de débarquer cette semaine avec pleins de promesses. Des promesses qui viennent d’une preview qui tourne depuis plusieurs semaines et qui laissait présager d’un comics encore plus trippy que celui de Gerard Way. Emmené par Cecil Castellucci et Marley Zarcone ce premier numéro confirme, en tout cas, la personnalité forte qui se dégage des titres Young Animal. S’inspirant (un peu) de la version de Steve Ditko et (un peu plus) de celle de Peter Milligan, ce Shade au féminin est avant tout (et sans jeu de mot) son propre animal. Ce premier chapitre raconte l’histoire de Loma, une alien vivant sur la planète Meta et qui rêve d’évasion. Un beau jour, elle saisit sa chance et vole la Madness Vest du poète Rac Shade pour venir sur Terre et prendre possession du corps d’une adolescente dans le coma, provoquant le réveil inattendu de cette dernière. Le petit problème, l’adolescente Megan Boyer n’était pas forcément la meilleure personne au monde avant son coma et le réveil de cette dernière est accueilli avec une certaine froideur.

Dès son pitch, Shade, The Changing Girl impose son univers barré et chargé, faisant référence aux versions précédentes du personnage tout en étant traité de façon réellement neuve. Entre la présentation de l’alien Loma et de sa planète, l’introduction de l’adolescente Megan et des individus et enjeux qui l’entourent et la mise en place des fondations de la mythologie de la série, ce premier numéro en donne pour notre argent. Difficile cependant de ne pas voir, ici, une introduction incomplète tant Castellucci jongle en permanence avec tous ces éléments. Rien n’est alors aussi développé qu’on le souhaiterait et c’est bien plus en se basant sur le ressenti et en cherchant la réaction émotionnelle que l’auteur tente d’appuyer son propos. Ce premier numéro ne joue donc pas la sécurité, et c’est tout à son honneur, en cherchant avant tout à imposer un univers et un choix de narration qui pourrait laisser plus d’un lecteur sur le carreau. Il n’en reste pas moins qu’avec des choses comme, par exemple, cette « triple voix-off » mettant à la fois en avant les pensées de Loma, de l’adolescente mais aussi du poète Rac Shade (le possesseur initial de la M-Vest), la narration a tendance à devenir légèrement confuse et demande finalement une réelle implication de la part des lecteurs. Surtout pour ceux n’étant pas familier avec l’univers de Shade et qui vont devoir intégrer pas mal d’informations et concepts dès ce premier chapitre.

En tout cas, il y a bien une folie douce imprimée sur chacune des pages. De ce côté, la promesse est tenue. Le thème de la folie étant, en plus, très adapté à ce nouveau postulat pour la mythologie de Shade car la Madness Vest, qui permet la manifestation physique du concept de la folie autour du personnage principal, sert la caractérisation de ce dernier. Si l’aspect « fou » est traité de manière frontale dans l’écriture mais aussi dans les dessins (nous y reviendrons plus tard), le thème apparait aussi de façon plus perverse quand il s’agit de confronter l’adolescente à son environnement ou dans la double nature du personnage, à la fois jeune humaine de 16 ans et alien d’une autre dimension. Certes, l’aspect « double psyché » est pour l’instant traité en surface mais va surement être un des thèmes principal pour la suite. Même si elle n’hésite jamais à partir dans un délire, Castellucci sait aussi poser son propos sur des bases plus réalistes, notamment pour l’origin story de Megan qui se porte plus sur les affres de la vie adolescente. Dans les deux cas, l’auteur fait preuve d’une certaine aisance dans son écriture est parvient, malgré le sujet, à mettre en place un univers cohérent et qui semble, surtout, déjà immense. La scénariste n’a, cependant, qu’une vingtaine de pages pour s’exprimer et doit sacrifier d’autres éléments. Si des thèmes comme l’adolescence, l’identité, ou encore la façon dont le monde nous perçoit à cet âge apparaissent déjà entre les lignes, on peine pour l’instant à ressentir de l’empathie envers le personnage principal qui est pourtant censé porter le propos de l’auteur.  Le numéro faisant passer la caractérisation au second plan en préférant construire une atmosphère.

Une atmosphère que Shade doit beaucoup à sa partie artistique. Forcément quand un comicbook traite de la folie, cette partie doit être à la hauteur. Bonne nouvelle de ce côté, Marley Zarcone se montre extrêmement inspirée et semble bénéficier d’une liberté totale pour mettre en page le récit. L’artiste n’hésite, en effet, jamais à mettre en avant un contenu mature. Ainsi, chaque page est chargée de trouvailles visuelles. C’est aussi vrai pour le découpage qui donne, dans le cas des meilleures planches, l’impression de voir les dessins sortir des pages. Le tout bénéficie donc d’un aspect trippy évident, renforcé par les couleurs psychédéliques et explosives de Kelly Fitzpatrick, dans le bon ton. Si ce numéro est aussi réussi visuellement, c’est également parce que cette équipe créative a toujours le bon goût de ne pas tomber dans la surenchère graphique. Au final, le script comme les dessins offrent un numéro chargé mais qui laisse quand même place à une histoire back-up à la fin, emmenée par Natalia Rodriguez et Gilbert Hernandez. Un court récit sympathique et qui maintient le ton barré de la série, tout en apportant une touche d’humour surréaliste faisant office de sucrerie pour terminer en beauté.

Alors Shade, The Changing Girl bien ? pas bien ? Si les comics sous acide vous font de l’oeil en général, celui-là offre une expérience à recommander et plutôt sincère. Avec un premier numéro solide en terme d’écriture et qui ne fait pas de concessions pour créer un univers unique, il y a en tout cas de nombreuses raisons de se réjouir. Encore une fois et c’est le problème avec les introductions, il est bien compliqué de deviner si l’ensemble va tenir la route sur le long terme ou même si la série ne va pas finir par entrer dans le rang. En l’état, le trip initial tient ses promesses et continue d’imposer une certaine philosophie qui se dégageait déjà du premier Doom Patrol en ce qui concerne la façon de présenter des histoires chez Young Animal et, rien que ça, c’est très encourageant ! 

En passant par les liens affiliés BDfugue/FNAC/autres présents sur le site, DCPlanet.fr reçoit une faible commission. Qu’importe le montant de votre panier, vous nous aidez ainsi gratuitement à payer l’hébergement, modules, et autres investissements pour ce projet.

n00dle

n00dle

DC COMICS : L'ENCYCLOPEDIE ILLUSTREE

DC COMICS : L'ENCYCLOPEDIE ILLUSTREE

amazon
Voir l'offre
Patientez... Nous cherchons le prix de ce produit sur d'autres sites

À lire aussi

Shazam : La Rage des Dieux [DVD]

Shazam : La Rage des Dieux [DVD]

amazon
Voir l'offre
Patientez... Nous cherchons le prix de ce produit sur d'autres sites

Rejoignez la discussion

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

2 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Kani
Kani
7 années il y a

bon je suis curieux de voir les ventes du label, j’ai l’impression que ça n’intéresse pas grand monde et c’est dommage…

sinon en accord avec la critique…

Flycatcher
Flycatcher
7 années il y a

Gros coup de coeur ! J’ai vraiment adoré et je n’ai à aucun moment été bloqué par la narration comme ce fut le cas sur Doom Patrol où tout était très confus et incompréhensible.
C’est vrai que le personnage de Loma manque de matière pour qu’on s’y attache vraiment, en revanche réussite totale pour son alter ego humain, Megan : une petite conne que personne peut blairer ! Les réactions de ses parents et de ses « amis » à son retour sont épiques ^^
Le mariage des deux est détonnant et, associé aux bizarreries de la M-Vest, j’ai très envie de voir de quelle manière vont se dérouler les retrouvailles.
Quant aux dessins, c’est juste parfait :)

DC Universe FRA

Rejoignez la première et la plus grande communauté non officielle DC Comics Francophone et participez aux discussions Comics, Films, Séries TV, Jeux Vidéos de l’Univers DC sur notre Forum et serveur Discord.

superman
2
0
Rejoignez la discussion!x