Review VF – Superman Univers Hors Série #3

Les points positifs : Des talents à tous les étages Un événement qui va laisser sa trace sur plusieurs séries par la suite Bon rapport qualité/prix et prix/nombre de pages Les points négatifs : Parfois un peu confus Des dessins hétéroclites Le design de B13 qui a mal vieilli

« Je compatis tout à coup avec la fourmi qui détale dans l’ombre grandissante de ma chaussure. » – Clark Kent, Daily Planet, 2000

• Scénario : Mark Schultz, Joe Kelly, Jeph Loeb, Stuart Immonen, Mark Millar – Dessins : Doug Mahnke, Butch Guice, Ed McGuiness, Mark Millar, German Garcia, Kano – Couleurs : Glenn Whitmore, Pat Garrahy, Tanya, Wildstorm FX

• Urban Comics – DC Presse – Superman Univers Hors Série #3– 23 Septembre 2016 – 192 pages – 5,90€

Hé oui, souvenez vous, l’aube de l’an 2000 et son cortège de croyances apocalyptiques ridicules… Le bug, la station Mir qui doit tomber dans le Gers selon Paco Rabanne (un couturier qui a pété les plombs pour ceux qui sont trop jeunes pour avoir ce souvenir)… A Metropolis le passage à l’an 2000 va avoir d’autres conséquences et faire en sorte qu’elle mérite son surnom de « ville de demain »…

En effet alors que Lex Luthor s’apprête à fêter le passage à l’an 2000 en présence de gens qui le détestent (son kiff) et de sa fille Lena, et que les parents Kent vont à l’encontre de l’avis de leur pantouflard de fils en voulant fêter le Jour de l’An à Metropolis, Brainiac lance une énième attaque contre la ville. Mais ça va se compliquer quand Brainiac va être hacké par une version future de lui : Brainiac 13, bientôt appelé virus B13.

Et son attaque va se manifester d’une drôle de façon, puisqu’il va faire évoluer la ville de Metropolis en une cité futuriste. Jusque là on se demande « où se situe l’attaque » ? Hé bien dans le revers de la médaille puisque B13 va tenter de réduire les habitants de la ville (et par la suite, du monde, évidement) en esclavage, comme tout bon robot émancipé. Luthor et Superman vont alors faire cause commune (ou faire semblant) pour se débarrasser de l’importun.

Je vais commencer pas ce qui m’a le plus déplu : la caractérisation de Luthor. Ici point de Luthor machiavélique et retors, non, juste un Luthor méchant qui prend un malin plaisir à torturer psychologiquement son entourage et menacer de mort à tour de bras. Franchement dans la finesse on aura trouvé bien mieux. Je préfère les récits dans lesquels il est dépeint comme quelqu’un qui essaye de faire bonne figure publiquement pour mieux cacher des chausse-trappes en douce.

Pour le reste j’ai plutôt aimé cette histoire. Certes ce n’est pas un grand récit, mais l’histoire fait le lien avec pas mal de publications d’Urban comme President Luthor et explique sa main mise sur Metropolis après B13. Maintenant le récit n’est pas parfait et semble partir un peu en cacahuètes, notamment avec son Superman Electrique,  bien que Mark Millar mette de côté cette idée toute en finesse par la suite.

Un autre point noir se situe dans la variété des styles graphiques. On embraye en effet avec les dessins plutôt réalistes de Doug Mahnke et ceux de Butch Guice dans Man Of Steel #97 et Y2K #1 et on enchaîne avec le trait très cartoony d’Ed Mc Guinness et Cam Smith dans Superman #154 avant de revenir à quelque chose de plus réaliste avec Stuart Immonen dans Adventures Of Superman #576, puis retour au cartoony dans Action Comics #763…. Ce sont certes les risques du crossover, mais on sent surtout que l’époque est à un tournant où se disputent deux styles, un qui commence à être un peu démodé et le second qui va prendre le pas. Avec dans toutes ces séries les inénarrables et gigantesques musculatures qui feront la renommée des années  90 dans le comics. Ce qui, par contre, a très clairement très mal vieilli, c’est le design de B13 qui ressemble à des effets spéciaux des années 80 (façon Tron), cette époque où pour réussir des effets spéciaux, ils devaient avoir l’air futuriste, avant que l’on s’aperçoive que ce qui est futuriste c’est de faire réaliste !

Si ces quelques défauts piquent un peu les yeux, il faut quand même reconnaître que les dessins sont agréables chacun dans leur style, et il faut dire qu’il y a quand même de beaux noms sur toutes ces séries que ce soit au dessin comme au scénario.

Alors certes je liste pas mal de défauts à ce récit, mais il reste très agréable à lire. On est très clairement dans l’illustration de ce qui marche bien dans un Hors Série. Le rapport qualité/prix est bon, après je dois dire que si cela avait été sorti au prix d’un ouvrage librairie, je ne sais pas si j’aurais été aussi indulgent. Là, je l’ai lu dans les conditions pensées pour ce genre d’ouvrage : dans le train, et je dois dire que ça a contribué à  rendre le voyage plus court (ça et la sieste que j’ai faite après). Certes ce n’est pas un récit absolument culte, mais il explicite les changements de Metropolis qui auront un impact sur d’autres récits. On se trouve dans la lignée entre récit indispensable et totalement dispensable, totalement dans la droite ligne de ce qui doit être publié dans les HS… Un bon moment de lecture, qui ne vous marquera pas à jamais et qui parfois souffre des défauts de l’époque, pour résumer.