Review TV – Batman Unlimited : Mech VS Mutants

Review Batman Unlimited Mech VS Mutants
Les points positifs :
  • Les blagues sont presque aussi drôles que dans un jeu LEGO
Les points négatifs :
  • Scénario on ne peut plus basique
  • Animation aux fraises
  • Aucun respect de la caractérisation ou de la continuité

« All I wanted was to be alone. » – Victor Fries


  • Batman Unlimited : Mech VS Mutants – 30 août 2016 en copie digitale, 13 septembre en Blu-Ray/DVD – 12,99€ (Blu-Ray)/8,99€ (DVD)
  • Réalisation : Curt GedaAvec les voix de : Roger Craig Smith (Batman), Carlos Alazraqui (Bane), Chris Diamantopoulos (Green Arrow), John DiMaggio (Killer Croc, General Lane), Lucien Dodge (Robin/Damian Wayne), Oded Fehr (Mr. Freeze), Charlie Schlatter (The Flash)

Avec Batman Unlimited : Mech VS Mutants, les studios Warner Bros Animation nous font cadeau de leur tout dernier catalogue animé « direct-to-video » pour la série de jouets Batman Unlimited, produite par Mattel (d’autres sont parus l’année dernière, vous trouverez les reviews sur notre site). Ils n’ont pas eu besoin de l’aide des studios de DC Animation pour réaliser un des films animés les plus nuls de l’histoire du cinéma. Petit retour sur ce produit moyennement amusant pour un non-fan, carrément horripilant pour les fanboys et -girls que nous sommes.

Un scénario sans surprises

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Le film s’ouvre sur une vision désolée de Gotham sous la neige et la glace. On voit apparaître un énorme monstre vert à mi-chemin entre Killer Croc et Godzilla. Horreur et damnation ! Mais que fait Batman ? Eh bien il se ramène dans une mechasuit genre Transformers. Et puis la narration nous ramène en arrière pour nous expliquer comment la situation en est arrivée là.

Nous sommes au-delà du cercle arctique, sur la calotte glacière, dans le labo de Victor Fries. Le solitaire scientifique – qui a un peu tourné emo au passage – doit se coltiner la compagnie du Pingouin, envoyé ici par Batman histoire qu’il fasse moins de bruit qu’à Gotham, où il veut bien entendu rentrer sans délai. Leur tranquillité est troublée par des chercheurs de pétrole qui ont installé leur plateforme non loin de la caverne des deux vilains. Fries développe un système qui permet de faire grandir les animaux et de les transformer en monstres (vous commencez à comprendre hein?) et l’utilise contre les chercheurs. Sans succès. Suite à cela, le vicieux ami des volatiles parvient à convaincre Mr. Freeze de rentrer au bercail afin d’aller chercher des « ingrédients » qui leur permettront de se débarrasser des scientifiques inopportuns.

Les deux vilains sautent dans un sous-marin (comment ça le Pingouin aurait pu se casser dès le départ ? Mais non, voyons. D’où Fries tire-t-il l’argent pour s’acheter un matériel scientifique de pointe et un sous-marin privé… ? Sans doutes des dons de ses fans) et filent vers Gotham ou plus précisément l’asile d’Arkham d’où ils font évader Bane, Clayface, Killer Croc et Chemo (un monstre vert radioactif – style Flubber sous stéroïdes – que je ne connaissais pas avant).

Pour faire court : Fries construit une grosse machine qui permet de créer un Killer Croc géant qui souffle de la glace (allez savoir) et on se retrouve à la situation de départ. Seul moyen de stopper ces méchants : un Bat-mech (et un Arrow-mech, parce que Bruce Wayne n’est pas le seul millionnaire à Gotham et Green Arrow fait aussi partie de la ligne de jouets). Ça et un canon à froid que construisent Kirk Langstrom, Nightwing (qui n’est pas lui-même), Robin/Damian, Flash et… Mr. Freeze (soudainement pris de remords).

Des méchants en carton et un demi-Robin

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Vous l’aurez remarqué, le scénario cliché et simpliste est un des problèmes de ce film. L’autre, c’est la caractérisation et le non-respect de la continuité. Sans oublier l’animation qui, si elle est mieux que dans d’autres films de cette série, est toujours vraiment… minimaliste, disons.

Ce qui m’a le plus dérangé, c’est la manière dont Damian Wayne/Robin est représenté. Il est un peu plus âgé que dans les comics et a l’air d’être un adolescent de 15-16 ans. Ça se tient parce que Gotham est représentée dans une sorte de futur proche (armes technologiques, buildings futuristes, etc.). Par contre… le caractère du personnage n’est pas là. On se retrouve face à un Damian pas sûr de lui, cherchant désespérément l’approbation de Batman et faisant plein d’erreurs de débutant. Attendez, Damian Wayne n’est-il pas un assassin en herbe, entraîné depuis le berceau à se battre et à tuer ? N’est-il pas un enfant plein de haine et de niaque ? On ne retrouve absolument rien du personnage de Damian dans ce film, rien. On a l’impression que Warner a voulu obtenir un « effet Robin » à la Dick Grayson : petites blagues sympa, super-motivé mais fait des erreurs, essaie d’impressionner son mentor; tout en utilisant le personnage de Damian parce que c’est le Robin actuel. Si ça passe pour des gens qui n’ont aucune idée des comics, ça choque quelqu’un qui a même ne serait-ce qu’une vague idée du personnage. Je trouve cela bien dommage car ils pourraient faire l’effort d’être corrects de ce point de vue là. S’ils ne peuvent pas utiliser Grayson car il est Nightwing dans leur ligne de jouets, qu’ils prennent Jason ou Tim. Bref.

Pour les autres personnages, on reste dans les clichés habituels. Les méchants sont des grosses brutes sans cervelle, à part le Pingouin qui réfléchit un peu plus que les autres mais se laisse aveugler par sa soif de pouvoir. Fries est presque touchant mais la façon dont il est dépeint est relativement maladroite, ce qui rend le tout grotesque. On a des gros méchants très bêtes et assoiffés de pouvoir et de vengeance, sous stéroïdes. On ajoute ça à un Batman inexpugnable dans son carcan d’électronique et d’acier, avec une solution pour tout et jamais un doute sur rien… aucun challenge, on ne doute pas un seul moment de l’issue des combats… rien n’est approfondi, que ce soit dans la psychologie des personnages ou dans le scénario. On nous balance tout tel quel, et on n’a qu’à le gober tout cru. Dommage.

Un Batman insipide

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Batman est un justicier taciturne avec peu d’humour et sans finesse. Il ne parle quasiment pas du film. Il n’a de mot gentil pour personne à part Damian à la fin. Son personnage – justicier sans peur ni reproches, invincible dans son mechasuit – n’a aucun intérêt, ni aucune profondeur. Impossible de s’identifier à lui. L’humour vient de Flash et Green Arrow qui lancent quelques petites piques (là non plus, rien qu’on n’avait entendu auparavant) au cours de l’histoire. Nightwing est presque aussi patibulaire que son ancien mentor et même Alfred n’est pas lui-même sans sa répartie british et cinglante. Un passé entre Dick et Barry (en supposant que c’est lui le Flash, on ne dit pas son prénom civil durant le film) est suggéré à plusieurs reprises mais rien n’est expliqué… plus dérangeant qu’amusant. Et je ne vous parle même pas de l’absence totale de personnage féminin marquant. En tout et pour tout, il y en a deux qu’on aperçoit dans le film, dont une seule a trois mots à dire… Comme quoi, il faut continuer à brûler des soutien-gorges et il faudra penser à apprendre à nos gamins que les mechasuits c’est aussi pour les filles si elles trouvent ça cool.

Esthétiquement : ce n’est pas terrible mais c’est surtout mal animé. C’est déjà mieux que les autres films de la série, visiblement. Mais si le design des personnages et de la ville n’est pas trop laid, l’animation est rudimentaire. La musique n’est toutefois pas trop mauvaise et le doublage se défend relativement bien avec des acteurs comme Troy Baker ou John DiMaggio. Mais on a vu mieux.

Bref, on peut résumer ce film en un mot : c-l-i-c-h-é-s. Car il en est entièrement constitué. C’est plus un catalogue animé pour les jouets de Mattel qu’un véritable film d’animation. Les personnages sont des caricatures d’eux-mêmes ou alors complètement fades. Ce qui sauve le tout est peut-être le doublage qui n’est pas trop mal et les design de Gotham futuriste qui se défend aussi. Le reste est à jeter. Heureusement qu’il ne dure qu’une heure quinze.

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Billy Batson
7 années il y a

Merci à toi, SuperAudy de t’être infligé cela pour nous et pour nous proposer cette review ^^
Je n’ai pas osé ce nouvel opus mais je pense que ta critique me suffira.

Caledine
Caledine
7 années il y a

Merci pour cette review. Et non elle n’a pas été faite dans le vide. Ça fait très longtemps que je viens sur votre site mais seulement aujourd’hui que j’ose m’inscrire. Je suis sûr qu’il il y a plein de « lecteurs de l’ombre » qui lisent et apprécient votre travail sans pour autant s’inscrire.

Green Lent et Terne
Green Lent et Terne
7 années il y a
Répondre à  Caledine

Bienvenue à toi et surtout merci à toi SuperAudy. Que ton courage soit récompensé.

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