Review VF – Green Arrow Tome 4 : Oiseaux de nuit

Review Green Arrow Tome 4
review Green Arrow Tome 4 : Oiseaux de nuit
Les points positifs :
  • Le social mis en avant
  • Ré-utilisation d’éléments de Lemire
  • Des ajouts sympas
  • Graphiquement réussi…
Les points négatifs :
  • … mais souffre de la comparaison d’avant
  • Une tendance à aller trop vite
  • Un love-interest superflu

« La seule raison valable de tuer. Ou de mourir. Les vies de ceux qu’on aime. » – Oliver Queen


  • Scénario : Ben Percy – Dessins : Patrick Zircher, Fabrizio Fiorrentino, Federico DallochioCouleurs : Gabe Eltaeb

L’avantage des lecteurs de Green Arrow qui ne suivent le titre qu’au format librairie, c’est qu’ils n’auront pas à se taper le court passage d’Andrew Kreisberg sur le titre, Urban Comics ayant eu le bon sens de ne pas le rééditer (les lecteurs de Justice League Saga en ont encore des frissons) pour passer directement à la suite. Période DC You, l’éditeur américain profite de son mini-relaunch pour mettre une nouvelle équipe créative sur l’Archer Vert, avec Ben Percy au scénario (alors responsable d’une courte histoire pour Detective Comics) et Patrick Zircher, habitué chez l’éditeur, aux dessins (avec quelques autres artistes qui viendront l’épauler, on y revient plus tard). Nouvelle équipe, nouvelle orientation… nouveau succès ? C’est ce qu’on va voir tout de suite.

Contient : Green Arrow #41-47, Sneak Peek Green Arrow

Si on ne prend pas en compte le Sneak Peek, petite intro dispensable qui nous montre surtout qu’Emiko est bel et bien de retour (la demi-soeur d’Oliver Queen débarquée dans le run de Lemire) – un soulagement pour les lecteurs du kiosque, mais ceux s’étant contenté de la librairie n’y verront rien de nouveau. Le tome se compose de deux arcs distincts, l’un sur les « Oiseaux de Nuit » – et le second sur le « Gang des Squelettes ». Tous deux ont en commun de s’attacher à des catégories de la population sur lesquelles l’attention n’est pas souvent mise dans l’actualité. Les quartiers pauvres, les laissés pour compte, ceux dont les voix ne se font pas entendre. Un certain argument social prend coeur dans le combat de Green Arrow, qui se désintéresse même des activités de son entreprise. L’Oliver Queen que nous présente Ben Percy est dans une certaine continuité avec celui de Lemire, et a acquis une certaine maturité par rapport à son passé. De l’occuper à défendre ceux dans le besoin est une bonne idée dès le départ, mais connaîtra malgré tout quelques problèmes dans son exécution. A ce titre, le premier arc des Oiseaux de Nuit est assez décevant. Alors qu’on commence avec une partie un peu mystique, façon légende urbaine, il y a un changement rapide de direction qui s’opère pour aller vers une forme d’état policier avec un antagoniste raciste/eugéniste assez basique, qui fait complètement oublier la toute première partie du récit. Comme si Ben Percy avait changé son idée en cours de route et oubliait de faire tenir le tout. De même, la figure de l’Albinos, qui aurait pu être un vrai méchant de comicbook, ne se révèle pas avec autant d’importance qu’espéré, et son sort est d’ailleurs expédié de façon très rapide par Percy. C’est de toute façon le principal reproche de cette première histoire : Ben Percy va trop vite pour tout dérouler, un numéro de plus n’aurait pas été de trop, surtout qu’on sent au début qu’il souhaite installer certaines bases, et lorsqu’il accélère on a le sentiment d’avoir loupé un coche.

Dans un second temps, Ben Percy donne un nouveau compagnon à Oliver Queen : un chien-loup, appelé George, qu’il a sauvé d’un combat de chiens dans le premier arc, et qui devient le sujet (plus ou moins) du second. On pourra aimer l’idée ou non, le fait est que le scénariste place ce nouveau venu dans l’histoire et ne s’en sert pas que comme artifice pour dire « regardez il a un chien c’est cool » et ne rien en faire. C’est également dans la seconde histoire que d’autres éléments de Lemire sont utilisés, en plus d’Emiko (on nous reparle des Outsiders), histoire de replacer toujours un peu de fantastique/mystique dans un contexte décidément plus urbain et terre-à-terre, qui nous emmène ensuite pour une petite virée au mexique. Le folklore y est donc utilisé, avec un nouvel antagoniste, et même l’arrivée de Tarantula (Catalina Flores) qui fait son retour chez DC Comics depuis sa disparition dans les années 2000, après Infinite Crisis. Malgré une certaine rivalité avec Green Arrow, l’alchimie opère entre les deux, mais à nouveau Ben Percy va trop vite dans la besogne et on voit qu’une relation amoureuse est installée sans qu’on ait vraiment eu le temps de comprendre en quoi ça a pu arriver. C’est d’autant plus dommage que ça tombe dans une certaine facilité de faire de l’arrivée du premier personnage féminin du run, tout de suite un love-interest, alors que la série n’en a pas besoin (sauf s’il s’agit de Black Canary, mais ici de façon curieuse, la seule mention du personnage lui fait avoir une réaction négative). Cette précipitation sentimentale mise à part, l’histoire est bien plus appréciable, de par l’utilisation du folklore mexicain et du fantastique lui étant lié, qui offre par ailleurs une série de visuels poignants. La conclusion est toute trouvée, et on s’aperçoit d’ailleurs au long de l’ouvrage que ce Green Arrow n’hésite pas à employer les grands moyens, au détour de quelques scènes d’action assez burnées.

Ce qui me pousse à vous consacrer un dernier paragraphe sur les dessins de ce nouveau Green Arrow. Bien entendu, si vous êtes passé directement du run de Lemire et Sorrentino à celui-ci, vous ne pourrez vous empêcher de faire la comparaison. En même temps, le style de Sorrentino est si unique que la comparaison n’a pas lieu d’être (et d’ailleurs, tout le monde n’en est pas fan il semblerait). Toujours est-il que Patrick Zircher arrive à donner un certain coeur à ses planches. Les traits sont nets et profitent d’un encrage léger et de couleurs qui, si elles restent dans les tons de ce qu’on retrouve dans le mainstream, sont assez adaptées à l’ambiance urbaine du titre. J’aurais sûrement apprécié un ensemble plus grisé, brumeux, pour aller dans l’esprit de légende urbaine. Patrick Zircher n’est pas seul, et sera secondé à plusieurs reprises par Fabrizio Fiorrentino (qui ne dénote pas trop de Zircher, peut-être avec un trait moins précis malgré tout) et Federico Dallochio, qui est ici beaucoup plus propre que sur Suicide Squad, avec un style d’ailleurs assez reconnaissable, et ma foi pas déplaisant. Bien sûr chacun trouvera la chose à son goût ou non, mais l’avantage avec ces trois artistes, c’est qu’ils ne dénotent pas trop l’un de l’autre et aident à conserver une certaine unité graphique tout au long de la lecture, ce qui est bien sûr aussi aidé par le fait d’avoir un unique coloriste en la personne de Gabe Eltaeb.

Green Arrow par Ben Percy n’est (pour le moment) pas la tuerie qui fera craquer les fans de l’Archer Vert. Souffrant légitimement de la comparaison avec le précédent run, on se situe objectivement en dessous de ce qu’ont pu faire Lemire et Sorrentino. Malgré cela, le scénariste a des idées pour relancer son personnage et lui donner un but plus social, et si ses tics de narration – et notamment une certaine tendance à la précipitation – peuvent faire défaut, ces histoires du premier run mêlent très bien l’aspect urbain à un côté plus fantastique, qui sied très bien à l’ensemble et servi par un ensemble de planches qui remplissent largement le boulot. Sûrement pas un indispensable, mais le tome reste vraiment sympathique et les fans peuvent s’y risquer sans trop d’appréhension. Et puis, le meilleur reste à venir (mais ça, seuls les lecteurs VO le savent déjà) !

En passant par les liens affiliés BDfugue/FNAC/autres présents sur le site, DCPlanet.fr reçoit une faible commission. Qu’importe le montant de votre panier, vous nous aidez ainsi gratuitement à payer l’hébergement, modules, et autres investissements pour ce projet.

ArnoKikoo

ArnoKikoo

DC COMICS : L'ENCYCLOPEDIE ILLUSTREE

DC COMICS : L'ENCYCLOPEDIE ILLUSTREE

amazon
Voir l'offre
Patientez... Nous cherchons le prix de ce produit sur d'autres sites

À lire aussi

Shazam : La Rage des Dieux [DVD]

Shazam : La Rage des Dieux [DVD]

amazon
Voir l'offre
Patientez... Nous cherchons le prix de ce produit sur d'autres sites

Rejoignez la discussion

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

2 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
predator99
predator99
7 années il y a

« Et puis, le meilleur reste à venir (mais ça, seuls les lecteurs VO le savent déjà) ! »

La fin de ce run ou Rebirth ?
Après avoir lu Lemire en VF, je suis passé directement à Rebirth, du coup je me demande si ça vaut le coup de lire le DCYou ?

predator99
predator99
7 années il y a
Répondre à  predator99

Je vois que le sujet passionne … tant pis :(

DC Universe FRA

Rejoignez la première et la plus grande communauté non officielle DC Comics Francophone et participez aux discussions Comics, Films, Séries TV, Jeux Vidéos de l’Univers DC sur notre Forum et serveur Discord.

superman
2
0
Rejoignez la discussion!x