Review VF – Batman Le Chevalier Noir Tome 4 : De l’Argile

Review Batman Le Chevalier Noir Tome 4
review Batman Le Chevalier Noir Tome 4
Les points positifs :
  • Hurwitz s’attache toujours aux méchants
  • Le dyptique muet, pas mal fichu
  • Des artistes solides
  • Urban qui fait le geste de finir la série…
Les points négatifs :
  • … même si c’était pas nécessaire
  • Un titre « sympa, sans plus »

« Alors, dis moi… Basil, c’est ça ? Quel est ton plus profond désir ? Être une star de cinéma, hein ? » – Le Pingouin


  • Scénario : Gregg Hurwitz – Dessins : Alex Maleev, Ethan Van Sciver, Alberto Ponticelli, Jorge LucasCouleurs : John Kalisz, Hi-Fi, Dave McCaig

C’était il y a déjà plus de deux ans que TheRiddler vous offrait la review du troisième tome du titre Batman – Le Chevalier Noir, un condensé de noirceur et de folie mené par Gregg Hurwitz, scénariste de la série qui aime s’attacher longuement aux super-vilains de Gotham City. Deux ans, donc, ont passé, et Urban Comics nous propose aujourd’hui le quatrième – et dernier – tome d’une série qui a été annulée il y a bien, bien longtemps outre atlantique. Un petit creux dans le planning des publications ? Une volonté de faire plaisir à ceux qui s’étaient investi dans le titre ? Un manque de Batman chez Urban Comics ? Quelle que soit la raison, on appréciera le geste de l’éditeur, surtout pour les complétistes, mais voyons également si le contenu en vaut la chandelle de votre collection.

Contient : Batman : The Dark Knight #22-29

Après L’épouvantail, après Le Chapelier Fou, c’est au tour de Gueule d’Argile d’avoir droit à son petit arc façon Hurwitz. Comme à son habitude, l’auteur va s’attarder sur les origines du personnages – ici également remodulées, en mélangeant le personnage de Basil Karlo avec des éléments repris à Matt Hager (pour le composé mutagène). On peut d’ailleurs une fois de plus souligner la page d’introduction d’Urban Comics, toujours présent pour faire quelques explications aux lecteurs, signe de la qualité de leur travail éditorial. Contrairement à ce que Hurwitz avait pu faire sur le Chapelier Fou, ici les origines sont principalement contées sur un seul chapitre, ce qui rend la chose plus concise, et rend le vilain assez attachant par ailleurs, notamment dans la seconde partie de son acte. Après, il faut être bien clair qu’il n’y a pas grand chose d’original : la première moitié de son histoire est vue et déjà vue (personne ne croit par exemple à l’introduction avec le Commissaire Gordon), la seconde à peine plus surprenante – et dans les deux cas le schéma narratif est identique. En vérité, c’est la partie « origines » qui reste la plus intéressante. Pour Gueule d’Argile, le scénariste s’offre les services d’Alex Maleev, dessinateur talentueux à l’encrage très appuyé, qui propose un ensemble de planches très sombres, mais avec une vraie personnalité. Le découpage profite de plusieurs pages pleines du plus bel effet. On remarquera en revanche qu’il y a aussi beaucoup de planches en quelques cases seulement, signe, à mon avis, d’une certaine vacuité du script.

Si vous vouliez un tome qui offre une histoire complète, passez votre chemin. Contrairement aux arcs précédents, Hurwitz ne fait pas traîner les choses et vous propose ensuite deux petites histoires en deux numéros. La première est sûrement la plus intéressante en termes d’exercice de style, puisqu’il s’agit d’une histoire muette (quelques onomatopées mises à part). Pas de dialogues donc, pour une histoire dans laquelle Batman aide une famille d’immigrés à s’en sortir face à une bande de trafiquants d’humains contrôlée par le Pingouin. C’est assez simple, direct, avec même une petite touche d’espoir, mais ce diptyque est surtout une bonne occasion de découvrir Alberto Ponticelli pour ceux qui ne le connaissent pas (ses travaux récents chez Vertigo et DC n’ayant pas été publiés par Urban) qui dispose d’un trait clairement orienté « dark » avec un style un peu sale, surtout ici car appuyé par un encrage très lourd. Néanmoins, l’artiste s’en sort très bien dans l’exercice car les émotions sont très bien retranscrites, le découpage participe à la compréhension de l’histoire et l’on sort de cette histoire muette avec satisfaction. Le fait de n’avoir aucune parole et de s’intéresser à ces immigrés, qu’on entend jamais (autrement que par les médias), est un choix qui plus est intelligent.

Enfin, on vous proposera en guise de conclusion un autre diptyque, plus classique cette fois, sur Man-Bat, avec une légère ré-invention du personnage (non, ce n’est pas Kirk Langstrom), en continuité avec ce que nous avions pu voir du super-vilain dans le titre Detective Comics – j’en profite d’ailleurs pour placer ici que Hurwitz fait attention à la continuité des New 52 en plaçant ça et là quelques références aux évènements en cours dans les autres titres. A nouveau, l’histoire ne brille pas d’originalité et son méchant est hyper-caricatural, dans la peau de l’homme d’affaires pour qui seul l’argent compte et ce, qu’importent les moyens. Une vision hyper cynique de l’humanité dans un condensé de clichés qui font que l’on connaît d’avance le déroulement de l’histoire et sa conclusion. Néanmoins, là à nouveau on pourra apprécier la partie artistique, avec Ethan Van Sciver qui fait un léger retour sur le titre et offre un Man-Bat proprement monstrueux et magnifique – et dans un second temps Jorge Lucas qui a un style assez proche de Ponticelli, tout dans l’encrage, le trait très lourd et appuyé et dans les couleurs on ne peut plus sombre. C’est d’ailleurs une rupture assez nette avec Van Sciver, qui profite notamment de couleurs plus numériques par Hi-Fi comparé à ceux que peuvent offrir Kalisz ou McCaig. Mais c’est une différence à peine préjudiciable à cet ouvrage puisqu’elle n’intervient que dans les toutes dernières pages.

Au final, on peut refermer l’ouvrage de façon satisfaite, si tant est que vous saviez ce que vous recherchiez. En fin d’été, une lecture divertissante, pas trop prise de tête : c’est ce que vous aurez. La relative faiblesse (parce que ce n’est pas mauvais en soi, c’est juste… moyen) des histoires est largement compensée par les dessins ; par contre il est sûr que pour le prix que vous investirez dedans, il y a peut-être d’autres tomes (et ne serait-ce que dans la collection DC Renaissance, hein) qui mériteraient plus que vous leur accordiez de l’attention. A voir donc si vous souhaitez achever votre collection, ce pourquoi on remerciera malgré tout Urban Comics d’avoir pensé à ces lecteurs qui pourront avoir leur série complète, vestige d’une époque où Batman et le grim & gritty étaient rois chez DC Comics.

Urban Comics propose aux complétistes le dernier tome d’une série qui était à l’époque qualifiée de « titre Batman de trop ». A tort ou à raison, ce sera à vous de faire votre choix. Si les histoires ne brillent pas d’originalité, elles sont bien servies artistiquement, et ne sont pas mauvaises non plus. Fan de Batman, vous serez divertis mais il n’est pas dit que vous vous souviendrez de cette lecture dans quelques mois. Batman – Le Chevalier Noir Tome 4 est un peu ce blockbuster estival que vous allez voir pour vous détendre, mais pour lequel il ne faut pas attendre grand chose de plus. Une lecture sur laquelle vous pouvez faire l’impasse donc, mais les fans (qui ont un peu de sous à dépenser) ne devraient pas regretter leur achat non plus.

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ArnoKikoo

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stingrayfell
stingrayfell
7 années il y a

j’ai toujours eu l’impression que cette série été hors continuité quand je l’a lisais.

Darkgunner
Darkgunner
7 années il y a

Merci pour la review; en définitive je vais rester sur ma très bonne impression du tome 2 pour cette saga, lequel rattrape ma déception du tome 1 et de Nouvelle Aube.

Lebaron
Lebaron
7 années il y a

Je n’ai pas encore lu le dernier tome de ce batman le chevaliers noir,qui a malheuresement mit beaucoup de temp a nous parvenir en France.je trouvais que cette série sur batman était une des meilleurs écrite car tres sombre,dommage quel n’ai pas plus.

ramzacom
ramzacom
7 années il y a

je fais également partie des rares aficionados de ce run : un des plus dark des New52, et une certaine humilité dans le batverse qui aurait fait baucoup de bien à Snyder. Ici au moins on ne cherche pas à réinventer tout le batverse juste par plaisir de pouvoir dire qu’on l’a fait!

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