Les points positifs :
Les points négatifs :
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« Ta sœur traite comme un coq en pâte l’enfoiré qui a tué ton mari. Dire qu’elle est entêtée n’est pas le terme que j’emploierais. » – Maddy à Blanche Neige
- Scénario : Bill Willingham, Matthew Sturges – Dessins : Mark Buckingham, Nimit Malavia, Eric Shanower, Tony Akins, Shawn McManus, Jae Lee, Terry Moore, Russel Braun, Chrissie Zullo – Encrage : Steve Leialoha, Andrew Pepoy, Shawn McManus, Daniel Green – Colorisation : Lee Loughridge, June Chung, Andrew Dalhouse
- Urban Comics – Vertigo Classiques – Fables Tome 22 : Et ils vécurent heureux – 20 novembre 2015 – 208 pages – 19€
Le ton monte entre Blanche Neige et Rose Rouge conduisant progressivement à un conflit sororal d’une ampleur inégalée, chacune rassemblant progressivement ses forces afin de pouvoir en découdre si la situation venait à empirer. Malheureusement, le retour de Bigby annoncé dans le tome précédent ne va pas se faire sans heurt, histoire de ne pas arranger les choses dans une situation déjà tendue. Les histoires personnelles de chacun de nos héros arrivent progressivement à leur terme dans ce volume contenant l’un des meilleurs arcs scénaristiques de Willingham, Happily Ever After (#141-149), amenant la série jusqu’à son dernier numéro.
Attention à la présence de quelques spoilers dans la review.
Blackest Night
Bigby est bien de retour. Seul léger problème, Leigh possédant un des morceaux de l’âme du Grand Méchant Loup, celui-ci revient sous la forme d’un zombie avide de sang massacrant les citoyens de New York à proximité. Ne pouvant s’arrêter de tuer, il reste néanmoins partiellement conscient de ses actes et capable de communiquer. Ainsi, il est nécessaire de l’arrêter avant que ses agissements ne révèlent la présence de Fableville aux communs. Le traitement de la crise par les hautes sphères des Fables est extrêmement intéressant. Au départ persuadés qu’il est possible de stopper le monstre, la mentalité va évoluer au fur et à mesure que celui-ci en découd avec les Fables envoyés à sa rencontre. Et des morts, il va y en avoir plus d’une. Parmi les plus marquantes, la Bête et Ozma, se battant en héros, l’un pour sauver son ami, l’autre pour sauver sa communauté en dépit de ses intérêts personnels, montrant que le personnage se soucie réellement du sort des siens contrairement à ce que l’auteur avait laissé penser. La mort du mari de la Belle est violente, soudaine et inattendue de part l’importance du héros qui a su devenir un atout clés de la communauté au fil de l’aventure et dont le combat est expédié en deux planches. Plus que le problème de Bigby devenu un serial killer bestial, les actions de ce dernier contribuent à attirer l’attention des communs, dispersant peu à peu la magie et révélant la forteresse en plein cœur de la ville.
L’humour est omniprésent que se soit dans la manière dont les Fables prises en flagrant délit essayent de tous justifier ou bien dans les réactions des humains eux-mêmes, essayant d’apporter une explication rationnelle aux phénomènes, en particulier les policiers, dont les affirmations scientifiques se résument souvent à : « Ca doit être des cosplayers accompagnés d’effets spéciaux assez poussés ». Parallèlement, des forces cosmiques tendent à faire s’affronter Blanche et Rose en leur octroyant des pouvoirs illimités. L’évolution des mentalités et de la rancœur entre les deux femmes est subtilement traitée, les deux sœurs, à l’origine réticentes à l’idée de se combattre, se prenant petit à petit au jeu. Elles nomment leurs épées et les deux camps qui s’armaient inconsciemment – Winter réunissant ses vassaux et Rose son Camelot- le font aujourd’hui volontairement, notamment au travers de Cendrillon et de Frau Totenkinder, toutes deux amies mais dans des camps opposés durant cette crise. Les personnages évoluent pour mieux retomber dans leur travers tout en étant grandis et plus forts de leurs expériences accumulées depuis le premier tome. Ainsi, Blanche reprend son rôle de chef, usant de diplomatie tout en dirigeant d’une main de fer et Rose, grisée par ses pouvoirs, perd peu à peu sa moralité, se réfugiant dans les magouilles afin de triompher. Le dilemme moral auquel est soumis la sœur de Blanche est d’ailleurs intelligemment introduit, l’héroïne tentant absolument d’être la gentille dans ce combat bien que ses actions, induites par l’ivresse du pouvoir, la font souvent passer outre la morale dans sa quête de réussite.
Une page se tourne
Willingham continue d’en finir progressivement avec ses personnages. Disséminées sporadiquement tout au long des numéros et généralement contenues en très peu de planches, ces histoires ont le mérite de conclure l’épopée de chacun d’une bien belle manière tout en réunissant des artistes talentueux pour l’occasion. Ainsi, on assiste à la fin des aventures de Sinbad prenant progressivement le contrôle des autres royaumes grâce à son armée, faisant face au Prince Charmant et à sa nouvelle compagne (dont les aventures sont à lire dans le tome 3 de Fairest pour les deux du fonds pensant qu’il était mort) luttant dans l’ombre pour évitez l’avènement d’un nouvel empire.
De ce fait, le héros, malgré son image de coureur de jupons invétéré, s’avère être le sauveur des Fables opprimées pour la seconde fois. L’auteur clot par la même occasion les aventures de Jack, reliant une dernière fois la série parallèle Jack of Fables à la série principale, le tout dessiné par Russel Braun connu pour son travail sur The Boys de Garth Ennis (comme quoi il est possible de passer de l’onirisme au potache super héroïque trash). De plus, ces conclusions mettent en lumière certains éléments qui semblaient anodins dans les précédents numéros, gagnant par conséquent à être relus à l’instar de la dernière histoire de La Belle aux bois dormants, touchante et mélancolique.
Il est possible de reconnaitre les grandes séries de part la constance dans leur qualité. Là ou beaucoup s’écroulent par manque d’idées ou de renouvellement refusant de s’arrêter au moment opportun, Fables a su conserver sa grandeur au cours de ses treize années de publications, faisant de la série la plus longue du label Vertigo. La série s’offre une conclusion plus qu’à la hauteur car relevant de l’excellence. Tout est bon que ce soit le mélange onirisme, humour, épique et tragédie qui a fait le succès de la série ou les dessins de Buckingham donnant son maximum pour porter la série jusqu’à son final. Les aventurent de chaque personnage se closent peu à peu, se terminant sur des fins ouvertes laissant le lecteur songeur et libre d’imaginer la suite de leurs péripéties car au fond, comme le disait Mr Coreander : « Chaque histoire véritable est une histoire sans fin. »
Entièrement d’accord avec cette review. Un tome proche de la perfection pour un titre tout aussi génial.
On se dirige petit à petit vers la fin de la saga, plus que deux tomes de fairest et un de Fables ^^
Vous pouvez aussi faire les 9 tomes VO de Jack of Fables ^^ (meme si personnellement j’accroche moins à ce personnage)
Oui en effet il faudra voir ^^ Jack of Fables est un des grands oubliés, sans doute du aussi à une parution chaotique sur le sol francais vu qu’édité par Panini jusqu’au tome 5 puis par urban pour le tome 6 avant d’étre abandonné laissant 3 tomes non parus en france x)