« If you want to bow out now, I’d understand. » – Batgirl (Oracle ?)
- Scénario : Julie & Shawna Benson – Dessins : Claire Roe – Couleurs : Allen Passalaqua – Couverture : Yannick Paquette & Nathan Fairbairn
- DC Comics – Batgirl & The Birds of Prey #1 – 17 août 2016 – 32 pages – 2.99$
On aurait tort de demander à DC des comptes sur cette politique du double numéro #1, attendu que les chiffres leur donnent (pour l’instant) raison. Mais, pour tous ces numéros Rebirth qui ont déjà la valeur d’intro’ (pas si courants, finalement), le suivant n’est en fait que le début de la routine d’un arc déjà commencé, où il devient difficile de créer l’événement. Birds of Prey a pris ce chemin-là – tel quel, ce numéro n’est jamais que la suite du précédent, et d’une série qui prend son chemin de croisière sur le premier arc, dont la fin verra la formation logique de l’équipe autour de ses trois héroïnes fondamentales. Pas si mal, mais pas si bien non plus.
Moins habituées aux scénarios de BD, le duo Benson se débrouille correctement sur le rythme et la narration de son aventure. Les dialogues entre Batgirl et Black Canary soutiennent assez bien le récit, mais on retrouve l’erreur de tout scénariste expansif : l’introspection et la pensée interne dans les cases de narration trop nombreuses et envahissantes, qui polluent des pages qu’on aurait parcourues en dix minutes autrement. Un surplus superflu de texte qui cherche à densifier (ou rappeler) la teneur du récit, mais n’arrive pas à camoufler l’évidence : Batgirl & the Birds of Prey est une petite série sans grande importance, agréable pour les fans de l’équipe originale et : c’est tout.
Aux dessins, Claire Roe arrive par moments à rendre un dynamisme convainquant dans les combats, sans réussir à s’affirmer sur les visages (étranges) et les postures de ses personnages. Les défauts d’une artiste qui réalise son propre encrage et tartine sur ses propres crayonnés, là où un(e) autre aurait peut-être pu alléger certains défauts. De même, la colo’ de Passalaqua fait un job correct, mais sans relief, qui ne cherche pas plus que ça à coller à l’ambiance féminine de la série et s’épanouit dans le cliché de la Gotham random aux mêmes teintes que d’habitude, à deux trois exceptions près.
Dans les qualités, on peut reconnaître une vraie recherche des personnages tels qu’ils étaient avant le relaunch. Batgirl reprend sporadiquement sa pose d’Oracle derrière ses écrans, Huntress redevient plus furieuse et moins énigmatique que dans sa nouvelle itération, et Black Canary est super cool loin de sa posture d’ado’ colérique sous Stewart (en gros, merci Alan Moore, et non je n’expliquerai pas cette private joke). Comme quelques autres séries, DC se contente de faire le job, à savoir proposer un élan fanservice sans enjeux véritables ou recherche d’identité, un titre parmi les autres pour ramener l’esprit de l’éditeur aux nostalgiques de l’époque passée. Admettons que c’est bien mieux que le volume précédent ou que les incursions de l’équipe dans la Batgirl de Simone, mais bon, quand on part de zéro…
Des filles, des cases de pensée et un dessin très moyen, autant de défauts qui ne devraient pas être bloquants pour peu que vous acceptiez le contrat de base : donner un os à ronger aux vieux fans des Birds of Prey comme on donne aux fans de Nightwing les moyens de s’épanouir avec sa nouvelle série. Mais, là où le titre sur le Boy Wonder fait l’effort de coller à l’univers partagé avec de jolis dessins et dans la continuité des séries d’avant, ces Birds of Prey là manquent de deux trois pré-requis pour être autre chose qu’une série dispensable avec des nanas à l’intérieur. Dans la girlsploitation, on préférera Superwoman ou les strong girls de Detective Comics.
Petite question, chef ! Si on veut se lancer dans Birds of Prey, par où est-ce qu’on peut commencer, un run à conseiller (VF, VO, peu importe) ?
Merci !
Les Birds of Prey de Gail Simone !
D’accord merci j’vais m’renseigner là dessus !
Oh là là. Les visages… Faut renommer ce titre en « Huntress and the two shemales ».
Merci Winterwing pour ta proposition de titre, ça m’a bien fait rire. Faut dire que des visages et surtout des bouches pareils ça fait peur.
C’est si horrible que ça les dessins ? C’est vrai que sur les images ci-dessus, les visages sont un peu dégueulasses, sur les planches dévoilées par la review de Newsarama, ça a l’air déjà l’air plus sympa. Surtout au niveau de la colo qui ressort vachement bien et des scènes d’action qui ont l’air bien foutues et dynamiques.