Alors que tout le monde découvre Suicide Squad sur écran, l’on va ici s’intéresser au personnage de Deadshot. Loin du visage d’un Will Smith, ce numéro colle quelque peu à ce que l’on a pu voir à l’écran. L’on est loin de ce magnifique numéro et la maitrise du sotry-telling de Ostrander, l’on parlera même plus d’éléments scénaristiques similaires. Nous sommes aujourd’hui en 1988, Suicide Squad est écrit par John Ostrander, l’auteur en vogue du moment, donne par la suite naissance à la première mini-série consacrée au personnage de Deadshot.
L’histoire s’ouvre sur une première page dévoilant le personnage au lecteur avant de débuter l’histoire. Ostrander dévoile un à un quelques fils à suivre, laissant une situation calme le long du numéro, tout en faisant monter une certaine tension. Une femme recherche Floyd Lawton, et dit être sa femme. Puis l’on suit Floyd et un contact négociant chacun un contrat, et Rick Flag observant notre anti-héros. Le scénariste lie automatiquement son personnage à Suicide Squad et mentionne à plusieurs reprises la Task Force X, un élément bien plus intéressant qu’une simple mention, puisqu’il s’agit plutôt d’une interaction entre les deux titres. Un suivi. Comme si la surveillance d’une série à une autre, n’était levée que le temps de ces quelques épisodes consacrés à Deadshot.
Évidemment, ce premier numéro s’adresse également à un lecteur n’ayant pas lu la série Suicide Squad. Une présentation du personnage s’impose, et le scénariste a l’ingénieuse idée de présenter le personnage comme il est présenté à sa psychiatre, Marnie Herrs, découvrant le dossier de son patient, retraçant le parcours du personnage depuis son mariage. L’on revient ensuite à Deadshot, rencontrant un sous-fifre de son contact, Ariosto, dans un entrepôt. Il ment sur son identité, et se présente sous le nom de Orlando Furioso. Ariosto demande alors au tueur à gage de tuer un inconnu présenté devant lui comme test de ses capacités. Deadhsot s’exécute et assassine froidement l’homme devant lui. Rick Flag est de son côté profondément surpris des capacités et de l’absence de toute forme de conscience humaine dans les actions de Layton. Après quoi Ariosto menace Deadshot d’envoyer la vidéo des caméras placées dans l’entrepôt aux autorités, ce qui est un second test. Ariosto accepte d’organiser une rencontre le soir même entre Deadshot et ce contact.
Après nous avoir présenté le personnage de manière brève, mais efficace, l’on se focalise alors sur la thérapie qu’a subit Loyd. Sous forme de flashback, Marnie s’intéresse à son patient et à sa relation avec sa femme. Les difficultés qu’il a à en parler, les raisons de cet éloignement. En le poussant à bout, le ton monte, et elle le gifle. Ce à quoi, Floyd répond en l’embrassant. L’on apprend alors que ce baiser est justement le problème de la psychiatre. L’un comme l’autre auraient des sentiments, et cela nuisant à l’étude du patient, le dossier de Floyd lui a été retiré. Ce qu’elle n’arrive pas à accepter.
Pendant ce temps, Deadshot entre dans un avion, et rencontre El Jefe, le contact qu’il recherchait. L’avion s’envole, El Jefe dit prendre des précautions, et lui annonce que cet avion est susceptible d’exploser au moindre coup de feu. Ayant compris le bluff de son contact, Deadshot tue chaque membre du gang, dont sa cible. Floyd saute de l’avion, et Orchid le rattrape des les airs pour le ramener auprès d’Amanda Waller. Arrivé à destination, Loyd reçoit une lettre, la lit, et souhaite partir quelques temps. Waller s’y oppose, ce à quoi il répond qu’il a déjà contribué, et qu’il partirait en mission s’il en ressent l’envie, et quitte la pièce.
Ostrander maitrise les retournements de situation à la perfection. De nombreux éléments restent en suspend pour le bien de la mini-série, mais cette opération secrète mettant Deadshot en avant, permet de lier la Suicide Squad à cette mini-série tout en donna tune forme d’avant goût de l’aventure que le personnage va vivre, sans cet aspect introductif courant. Ce syndrome du premier numéro. Luke McDonnell est un artiste de talent, appuyé par une colorisation remarquable. Un travail artistique comme l’on en voit que trop peu ! Une première approche très efficace, qui donne bien envie de se procurer les numéros suivants, ou bien même l’édition française d’Urban Comics édité sous le nom de La Cible de Deadshot !